Alain Rousset annonce 2 nouveaux fonds pour les PME en 2017

Le président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine prévoit le lancement de 2 fonds en 2017 : l'un d'investissement pour aider les startups et les PME à croître, et l'autre destiné à financer des prêts à bas coûts pour les entreprises porteuses de projets de modernisation.
Alain Rousset, président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine

Le 1er janvier dernier, les régions Aquitaine, Limousin et Poitou-Charentes fusionnaient et donnaient naissance à la Nouvelle-Aquitaine. Un an après, le président socialiste du Conseil régional Alain Rousset s'est employé à dresser le bilan de cette année de mandature lors de ses vœux à la presse, citant quelques questions qui se posent et délivrant ses réponses dans la foulée :

"S'agit-il d'une nouvelle région ou de la fusion des trois anciennes, avec l'ex-Aquitaine prédominante ? Nous pouvons nous enorgueillir d'avoir créé d'autres politiques, non pas en moyennant les anciennes, mais en se dotant de véritables stratégies nouvelles. En quoi le poids politique des régions a changé ? En apparence, les compétences économiques n'ont pas changé. En réalité, oui. En matière de renégociation de la Politique agricole commune (Pac, NDLR), de politiques économique et touristique, de formation, les choses vont changer."

L'élu socialiste, fervent défenseur de la décentralisation, a de nouveau plaidé pour plus de pouvoir et de moyens à l'échelon régional : "Toutes les expériences internationales montrent que rapprocher le pouvoir des citoyens permet d'être plus rapide, plus efficace."

Trouver un équilibre face à la métropolisation

Autre défi cité par le président du Conseil régional : "Lutter contre le phénomène d'attractivité de la métropole bordelaise, dont la dynamique est naturelle." Alain Rousset a déjà dit par le passé vouloir ressusciter une Datar régionale chargée de veiller aux équilibres des territoires et de combattre la désertification. Il cite aussi à l'envi les gains de temps de trajet que va permettre la mise en fonction de la ligne à grande vitesse entre Bordeaux et Paris le 2 juillet prochain, évoquant notamment le Bergeracois qui pourra désormais être à Paris à 9 h le matin et de retour le soir-même - si ses TER sont à l'heure.

Se projetant sur 2017, Alain Rousset veut "qu'à chaque fois, le mot innovation soit présent dans nos politiques régionales". Pour cela il s'appuiera sur "un budget qui dépassera pour la première fois les 3 milliards d'euros", renforcé notamment par les 50 M€ de dotations de l'Etat qui jusqu'à présent étaient destinés aux Conseils départementaux, qui ont perdu la compétence économique.

Ambitionnant de voir la Nouvelle-Aquitaine devenir "la première région de France en matière de croissance et de création d'entreprise", Alain Rousset veut mettre l'accent sur le "up" de startup, comprendre : aider les jeunes pousses de l'économie et les PME plus traditionnelles à croître. Déjà évoqué par le passé, il espère avoir levé 250 M€ d'ici la fin de l'année au plus tard, pour un fonds d'investissement dédié à cette typologie d'entreprises. Le président du Conseil régional travaille également sur la création d'un fond de prêts à bas coûts avec le concours de Bpifrance, spécifiques aux PME souhaitant se moderniser mais exclues pour l'heure du plan Juncker car leurs projets ne sont pas suffisamment importants, en termes de montant, pour être éligibles.

"L'agriculture doit changer de modèle"

Alain Rousset a enfin cité plusieurs priorités : le stockage de l'énergie, avec notamment les travaux menés autour du Bassin de Lacq (64) avec Hydro Québec sur les batteries du futur : l'océan, encore trop souvent regardé sous le seul prisme du tourisme, les technologies additives qui devraient révolutionner l'industrie quand elles se démocratiseront, et enfin la santé, avec le lancement de nouvelles actions, notamment en matière de lutte contre le cancer et l'inauguration du futur Neurocampus dans quelques semaines. Quant à l'agriculture, le président du Conseil régional veut l'aider à "changer de modèle économique" et annonce négocier un contrat direct avec Bruxelles sur ce sujet. En filigrane, l'idée de "remettre l'agriculteur au centre de la chaîne de valeur, alors qu'aujourd'hui ce sont plutôt la grande distribution et les centrales d'achats" qui occupent cette place. Le constat est lucide : "Ni les exploitants, ni les Régions, ni l'Etat n'ont la possibilité d'investir suffisamment, seuls, pour refondre complètement les bâtiments des paysans dont les élevages sont touchés par la grippe aviaire, ou pour aider les viticulteurs à sortir complètement des pesticides."

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