CGT, Philippe Martinez à Bordeaux-Darwin en campagne et en congrès

Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, est présent ce mardi à l’éco-quartier Darwin de Bordeaux-Bastide où se tient le 59e congrès de l’union départementale CGT de la Gironde. Ce qui ne l’a pas empêché d’égratigner l’éco-quartier.
Philippe Martinez en compagnie de Corinne Versigny

Ce 8 novembre est le deuxième des trois jours consacrés au 59e congrès de l'UD GGT de la Gironde (du 7 au 9 novembre), et parmi les auditeurs il n'était pas difficile de reconnaître ce matin Philippe Poutou, élu CGT de Ford Aquitaine Industries, à Blanquefort (Gironde), candidat du NPA à la présidentielle de 2017. Cette fin d'année 2016 est marquée par la tenue des élections professionnelles dans les très petites entreprises (TPE), du 28 novembre au 2 décembre. La CGT a décroché la première place nationale dans cette catégorie, qui représenterait 100.000 salariés en Gironde, lors des dernières élections.

"Nous n'essayons pas d'avoir simplement plus d'entreprises votant pour nous que lors du précédent scrutin, il y a quatre ans. Nous voulons en premier lieu voir progresser le taux de participation à ces élections, qui a été de 10 % lors du dernier scrutin. Il y a environ 5 millions de salariés dans les TPE appelés à voter dans quinze jours et il est très dur de les informer sur ces élections, parce que les services de l'Etat trainent les pieds. Ce sont pourtant les salariés des TPE et petites entreprises qui vont être touchés par la loi Travail, parce que 98 % d'entre eux ne sont couverts que par les conventions collectives", alerte Philippe Martinez.

Loi Travail, le combat continue

Cette difficulté, le secrétaire général de la CGT la souligne d'autant plus qu'il estime que les militants de sa centrale ont mené des campagnes d'informations dynamiques sur le sujet. Est-ce un des effets du long combat mené par la CGT, avec FO, la FSU et Solidaires, sans oublier les étudiants de l'Unef, et les lycéens, contre l'adoption de la loi Travail ? En tout cas Philippe Martinez se fait un malin plaisir d'enfoncer un clou de plus dans le corps de cette loi honnie. "Ce qui nous intéresse c'est que les salariés connaissent leurs droits. Et il faut être clair, face à la loi Travail ni les salariés ni les petits patrons ne connaissent leurs droits", martèle-t-il.

De toutes les façons, et il n'est pas le seul syndicaliste à penser cela, pour Philippe Martinez ce dossier brûlant n'est pas clos.

"Le combat contre la loi El Khomri n'est pas terminé, il a pris une autre forme, il entre dans une nouvelle phase : c'est désormais dans les entreprises que les salariés se mobilisent. Par exemple à Valeo la direction veut faire travailler les salariés 40 heures payées 35, et ça ne passe pas. D'autre part des recours juridiques ont été intentés, en France, sur le fait que cette loi n'est pas conforme (sur le fond) à la Constitution, et à l'international, devant l'Organisation internationale du travail (OIT), qui est une agence de l'ONU, pour la remise en cause des droits des salariés", expose Philippe Martinez.

Darwin, un nid pour les "Ubérisateurs" ?

Le secrétaire général de la CGT souligne qu'en cette journée de revendication dans la rue des personnels de la santé et de l'action sociale, ce 59e congrès girondin s'interroge sur le coût du développement économique et de l'emploi, partant du fait qu'il est de plus en plus difficile de préserver l'accès aux services publics. L'éco-quartier de Darwin a beau avoir une image d'écologie alternative, pas question pour le dirigeant de la CGT de jouer les dupes.

"Ici (à Darwin, NDLR) nous sommes dans un endroit où beaucoup de gens sont hors de tout statut, qui font comme ils peuvent ou comment on leur demande de faire", relève ainsi sans ambiguïté Philippe Martinez. "Oui et ce n'est pas pour rien que nous avons organisé ce 59e congrès à Darwin", complète de façon sibylline Corinne Versigny.

"Notre projet c'est que quelque soit sa vie professionnelle on puisse garder un statut de salarié, ses droits, sa qualification. Car pour les jeunes, de nos jours, avec la multiplication des petits boulots à chaque fois on repart de zéro, décortique Philippe Martinez. Notre projet est qu'il n'y ait plus de retour à zéro dès que l'on a mis un pied dans l'entreprise. Ce qui pourrait passer par une mutualisation des moyens, analyse-t-il. On parle d'Uber mais même à Uber, aux Etats-Unis comme en Angleterre, les salariés commencent à bouger, parce qu'on ne construit pas sa vie sur de l'insécurité sociale".

Il serait tentant de voir un lien de cause à effet entre l'attitude critique du patron de la centrale syndicale et le message transmis ce mardi matin par les cégétistes postés à l'accueil dans l'éco-quartier, qui expliquaient en premier lieu au journaliste arrivé sur place que les responsables de Darwin interdisaient toute photographie de Philippe Martinez en extérieur, dans les ruelles...

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Commentaires 2
à écrit le 08/11/2016 à 16:01
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Un scandale que Martinez vienne à Darwin ! C'est le lieu où l'on ne trouvera pas de cgtiste ! Qu'ont à faire ici ces individus qui défendent des droits obsolètes, aux antipodes des valeurs de Darwin. Je ne comprend pas que les 'dirigeants' de Dar...

à écrit le 08/11/2016 à 14:42
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La CGT chante les louanges du nucléaire alors un éco-quartier c'est un ovni pour cette "centrale" syndicale ... quant aux nouvelles formes du travail, elle n'a toujours pas remarqué que nous étions au 21è siècle !

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