Foncier : la Gironde veut rejoindre Poitou-Charentes

Le processus est engagé et la Gironde devrait rejoindre l’établissement public foncier (EPF) de Poitou-Charentes dans les prochains mois ! Toute la Gironde ? Non. Car le territoire de Bordeaux Métropole ne sera pas du voyage…
Jean-Luc Gleyze, président du Conseil départemental de la Gironde

C'est sans doute l'un des premiers effets spectaculaires de la création de la Nouvelle-Aquitaine qui, en fusionnant les anciennes régions Aquitaine, Limousin et Poitou-Charentes, a ouvert de nouvelles perspectives. Tout en conservant encore son ancienne identité, l'EPF Poitou-Charentes, créé par décret avec l'accord des collectivités concernées, a visiblement décidé d'élargir son périmètre.

La fonction d'un établissement public foncier c'est d'acheter au meilleur prix des terrains qui serviront ensuite à construire des logements, des bureaux ou des bâtiments publics. L'EPF est chargé de l'assainissement et de la gestion de ces terrains jusqu'à leur cession à des constructeurs, dans le cadre de programmes urbains planifiés.

"Nous aurions aimé avoir une coordination sur le foncier. Mais l'établissement public foncier dont nous avions proposé la création n'a pas vu le jour, car la Métropole a refusé de le rejoindre. La semaine dernière nous avons rencontré le directeur de l'EPF de Poitou-Charentes en compagnie de Thierry Repentin (conseiller départemental PS de Savoie, ex-sénateur et ex-ministre du gouvernement Ayrault, NDLR). L'EPF de Poitou-Charentes est un EPF d'Etat c'est pourquoi nous envisageons de le rejoindre", a annoncé hier à La Tribune Bordeaux Jean-Luc Gleyze, président (PS) du Conseil départemental de la Gironde.

Face à la hausse démographique

Ce rapprochement avec l'EPF de Poitou-Charentes est aussi le produit d'une divergence de fond entre la droite et la gauche girondine. Divergence qui s'était manifestée au grand jour en 2013 lors des Assises nationales du foncier à Bordeaux. Tandis que Vincent Feltesse, alors président socialiste de la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB), avait prôné la création d'un EPF local à l'échelle de l'agglomération bordelaise, Alain Juppé, maire (alors UMP) de Bordeaux, vice-président de la CUB, avait refusé que sa ville participe à cette opération.

Parce que Bordeaux disposait de foncier pas cher, que la création d'un EPF local entrainerait la création d'un impôt nouveau et que, selon lui, au lieu d'aider à planifier un développement harmonieux, le Scot, ou schéma de cohérence territoriale (sorte de plan guide du développement urbain), favorisait l'étalement urbain... Trois ans après ces Assises du foncier, Jean-Luc Gleyze est convaincu qu'il y a le feu à la maison.

"La Gironde accueille 15.000 nouveaux habitants par an, c'est bien mais c'est également beaucoup, et il faut s'organiser pour faire face à cet afflux de population. Dites-vous que 15.000 nouveaux habitants c'est un collège de plus. Et c'est le Département qui s'occupe des collèges. L'absence de coordination dans l'urbanisme entre la Métropole et le Conseil départemental va finir par poser de vrais problèmes", prévient le patron du Département.

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