Medef Gironde : “Macron part, mais que fait-il de l’intérêt économique national ? "

Par Pascal Rabiller  |   |  386  mots
"Une démission surprise qui affaiblit le gouvernement dans sa relation à l'économie" estime Jean-François Clédel (Medef Gironde) concernant le départ d'Emmanuel Macron
Jean-François Clédel, président du Medef Gironde, vient de réagir à l’annonce de la démission du ministre de l’Economie Emmanuel Macron. Pour lui, avec ce départ, le gouvernement va encore reculer dans sa relation à l’économie.

"Déjà que le gouvernement n'a accompli que 90 % du pacte de responsabilité, le départ d'Emmanuel Macron envoie un nouveau signal décourageant aux investisseurs français et étrangers", estimait il y a quelques minutes, sur le campus d'HEC à Jouy-en-Josas où se déroule l'université du Medef, Jean-François Clédel, son président pour la Gironde.

"Même si certaines applications du pacte de responsabilité ont eu des effets très positifs sur les marges des entreprises et leurs bénéfices qui seront les investissements et les emplois de demain, comme disait en son temps le chancelier allemand Helmut Schmidt, nous avons quand même pris comme une gifle le fait que la C3S (Contribution sociale de solidarité des sociétés, NDLR) n'ait finalement pas été supprimée pour les grandes entreprises, comme cela était initialement prévu par le pacte."

Une mauvaise surprise qui pourrait en cacher une autre selon le président girondin du Medef...

"Nous pouvons maintenant craindre qu'Emmanuel Macron,  soit remplacé par un ministre qui veuille revenir, pourquoi pas, sur le pacte dans son ensemble. Emmanuel Macron connaissait l'entreprise... allons nous avoir droit, de la part de sa succession, à un coup de barre à gauche ?" (Après l'interview, le ministère de l'Economie a été attribué à Michel Sapin, également ministre des Finances, NDLR).

Vers un nouveau blues des investisseurs ?

Regrettant cette démission qu'il considère comme le résultat d'une manœuvre de "politique politicienne décevante de la part de cet homme qui semble, lui aussi, faire passer son intérêt personnel avant celui de l'économie française", Jean-François Clédel craint qu'elle aggrave encore un peu plus le moral des investisseurs.

"Les investisseurs français n'ont pas le moral, les étrangers sont carrément refroidis... Je crains que le départ de Macron et les incertitudes qui vont suivre ne gèlent, pour un an, voire deux, certaines décisions d'investissements en France... Le changement de doctrine économique est une sorte de constante agaçante en France, bien sûr, mais aussi de l'étranger !"

Le patron du Medef de Gironde craint aussi que les prochaines lois de finances et loi de financement de la Sécurité sociale ne servent de prétexte à un "retour de la politique électoraliste de distribution tous azimuts."