Aménagement du parc Lescure : un projet qui divise

Le projet de requalification du parc Lescure, réalisé par le cabinet d'architectes Ferret, ne fait pas l’unanimité auprès de plusieurs associations de riverains. Les principaux acteurs du projet sont venus présenter les étapes à venir de ce programme en présence de Laurent Marti, président de l’Union Bordeaux Bègles Rugby, partisan du projet.
La date limite pour concrétiser la proposition du programme du parc Lescure a été fixée au 15 juin.

L'histoire de la reconversion du parc Lescure dure depuis 2012. La perspective de construction du nouveau stade a d'abord débuté par un appel à idées, suivi ensuite d'une série de concertations publiques en 2013, concrétisée par un appel à projets l'année suivante. L'aventure est tumultueuse et ne fait pas que des heureux. Jean-Louis David, adjoint au maire en charge de la Vie urbaine, Arielle Piazza, adjointe au maire chargée des Sports, Elizabeth Touton, adjointe au maire chargée de l'Urbanisme, Maribel Bernard, conseillère municipale déléguée au Commerce, et Laurent Marti, président de l'Union Bordeaux Bègles (UBB) Rugby, étaient réunis pour présenter les étapes de réflexion sur le devenir du parc Lescure et tenter de convaincre de l'ambition métropolitaine du projet. Parmi les nouveautés déterminantes du futur projet : la création d'une plaine des sports, d'un espace multisports ouvert ou encore d'un parking de 400 places de stationnement et d'environ 300 logements. La jauge sera, quant à elle, réduite à 25.000 places. Autant de nouveautés qui encouragent les contestataires à dénoncer "un projet qui démantèle le lieu en lui faisant perdre 45 % de sa surface et détruit son charisme patrimonial en effaçant notamment ses 7 escaliers vénitiens".  D'autres dénoncent un projet uniquement axé autour des commerces suite à l'annonce de la réalisation d'un centre commercial de 6.500 m². Une remarque à laquelle Maribel Bernard répond :

"Les commerces représentent une partie du projet, mais il ne s'agit pas de la priorité de ce dernier. En revanche, ils sont essentiels pour rendre ce futur endroit vivant."

"La meilleure protection d'un patrimoine, c'est de le faire vivre"

A la question du patrimoine, Elizabeth Touton affirme :

"La meilleure protection d'un patrimoine, c'est de le faire vivre. Notre principal objectif est de revaloriser ce patrimoine pour qu'il soit plus, accessible, plus vivant. Les logements permettront de donner une mixité familiale, étudiante et sénior."

Arielle Piazza confirme :

"Nous souhaitons réactualiser la démarche et mieux l'adapter à un cadre plus végétalisé, plus arboré et dans des endroits enfin aux normes. Lescure va évoluer avec la vie contemporaine. Ce site permettra de venir faire du sport entre 12 et 14 h, d'avoir la possibilité de prendre une douche et de retourner bosser."

Quant à la question, pourquoi autant investir les Bordelais dans l'aménagement de ce parc et les placer au cœur du projet ? Arielle Piazza répond :

"En accord avec le label Juppé, on ne change rien, on ne construit rien sans l'avis des Bordelais."

Incertitudes sur la réalisation de ce projet

Le projet est néanmoins toujours en phase de réflexion. Jean-Louis David nuance :

"Nous en sommes à la mi-temps. Cependant, ce projet peut ne pas aboutir, ne pas se faire. Si les exigences des uns déséquilibrent l'aspect économique du projet, ce dernier ne sera pas réalisable."

Et pour cause : après avoir insisté plusieurs fois sur le non souhait de la collectivité de contribuer financièrement, les seules sources de revenus seront les loyers des appartements construits. Quant à la concrétisation du projet, son avenir est encore incertain. Deux comités de pilotage et plusieurs ateliers sur les thèmes du commerce, du patrimoine et du sport seront organisés pour débattre avec les citoyens de l'avenir du parc et faire émerger d'éventuelles propositions. La date limite pour concrétiser la proposition du programme sera le 15 juin, date à laquelle le projet sera présenté à Alain Juppé lors du conseil municipal.

Laurent Marti encourage sa réalisation

Laurent Marti, président de l'UBB Rugby, juge quant à lui "incompréhensible de ne pas être séduit par ce programme. La seule condition que nous avons émise était une jauge minimum de 25.000 places. Nous avons en moyenne 28.000 spectateurs présents. Nous basculerons les matchs où l'affluence sera la plus importante au Matmut."

L'UBB ne participera pas financièrement car elle juge suffisantes les retombées économiques des matchs (95 M€ en 2015 et 120 M€ attendus en 2016). Le club verse également 2 % de ses recettes à la mairie de Bordeaux. Ce que Laurent Marti estime être suffisant. Si l'UBB est autant favorable à ce projet, c'est d'abord parce qu'il lui offrira la possibilité de recevoir dignement ses partenaires dans un espace réceptif accueillant jusqu'à 2.000 personnes.

"38 % des recettes de l'UBB viennent des partenaires, c'était donc un problème majeur pour nous de ne pas pouvoir les accueillir dignement. Grâce au nouveau programme, nous aurons trois loges supplémentaires ainsi qu'un espace de réception à la hauteur de ce que nous attendons."

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