Bordeaux Métropole en retard dans le tri

Avec 7,1 kilos de déchets ménagers par personne triés en moins que dans l’ensemble de la France en 2014, les Bordelais ne sont pas encore au top du développement durable.
Centraliser les déchets sur un point unique de collecte est moins coûteux.

Alors que la COP 21, qui a lieu à Paris en décembre, se rapproche à toute vitesse, le tri sélectif s'est mis en pause au plan national.

"Depuis trois ans, le taux de recyclage des déchets ménagers est bloqué à 67 %, alors que le Grenelle de l'Environnement avait fixé comme objectif qu'il atteigne 75 %. Comment faire mieux, comment progresser ?, cela renvoie à une notion d'efficience. L'Aquitaine se classe au 17e rang national (d'avant la fusion des régions) pour le coût de son dispositif de tri. Il faut arriver à faire mieux", détaille Laure Poddevin, directrice régionale d'Eco-Emballages.

Au plan national Eco-Emballages a donc initié un plan de relance pour développer les performances des collectivités locale avec deux axes prioritaires : améliorer la collecte là où les performances sont inférieures à 40 kg/habitant, et le recyclage de tous les emballages plastiques.

Se rapprocher des 45,9 kilos

Avec 38,8 kilos de déchets triés par habitant l'an dernier, les Bordelais sont au-dessous de la barre. La conférence de presse de ce vendredi matin, organisée dans les locaux de Bordeaux Métropole, a présenté le volet bordelais de ce programme, avec Dominique Alcala, maire de Bouliac et vice-président de la Métropole en charge des déchets, ainsi que la situation en Sud Gironde, en présence de Jean-François Tauzin, maire de Roaillan, président d'Ussgetom, union des syndicats chargés de la collecte et du traitement des déchets dans cette partie du département. Si la situation nationale stagne, les Bordelais sont en retard sur la moyenne nationale, qui se situe à 45,9 kg de déchets triés par habitant, mais pas dans tous les compartiments. La moyenne bordelaise sur le tri des déchets courants, à 16,6 kilos par habitant, est conforme à celle de l'ensemble de la France.

40 M€ pour 110 collectivités

Et c'est bien le verre qui plombe les résultats bordelais car, avec 22 kg/habitant de déchets ménagers en verre triés, les Bordelais sont nettement à la traîne nationale, calée à 29 kg/habitants. Eco-emballages va ainsi appuyer Bordeaux Métropole à corriger son retard, en lui allouant 500.000 €.

"Nous avons prévu 40 M€ de budget pour aider 110 collectivités. Il s'agit de lever les freins propres à chaque situation. Alain Juppé (président de Bordeaux Métropole, NDLR) a proposé la candidature de la Métropole, qui a été retenue. L'objectif pour Bordeaux Métropole est de recycler 1.500 tonnes de déchets ménagers en verre de plus d'ici à 2018. Soit une hausse de 10 % de la quantité de verre collectée", rappelle Laure Poddevin.

Les bons résultats en Sud Gironde

Bordeaux Métropole dispose d'un parc de 842 points d'apport volontaire. Ce dernier va être renforcé par l'implantation d'une centaine de nouveaux points d'apport à compter du 1er trimestre 2016, afin d'arriver à une moyenne de 1 point d'apport pour 766 habitants, contre 1 pour 842 à l'heure actuelle.

"Ces points d'apport volontaire ne sont pas du tout évidents à implanter. Je suis maire d'une commune à cheval sur la campagne et la ville et ça n'est pas plus facile que ça", observe Dominique Alcala.

L'élu souligne toutefois que c'est également compliqué en ville mais qu'il n'y a pas d'autre choix que de densifier l'offre, en augmentant le nombre de points de collecte pour atteindre le nouvel objectif. "Nous devons avancer avec un projet en concertation", relève-t-il. L'Uggestom couvre un vaste périmètre où les communes d'une centaine d'habitants ne sont pas rares. Dans cette région à cheval sur la forêt l'Uggestom a signé un accord avec Eco-Emballages en 1998.

"Nous avons aujourd'hui 1 point d'apport volontaire pour 276 habitants mais pour mieux faire il faudrait que nous passions à 1 point pour 220 habitants. C'est difficile car ces points sont des sources de nuisances pour les habitants, avec les camions qui passent ramasser la nuit et tout le nettoyage qu'il faut assurer autour de ces bornes", expose Jean-François Tauzin.

Malgré cet élu n'est pas mécontent. Tandis que le ramassage des ordures ménagères revient à 180 € la tonne en porte-à-porte, il ne coûte plus que 148 € la tonne quand intervient le point d'apport volontaire. Une balance encore plus favorable quand on se focalise sur le verre. "En Aquitaine, 90 % du verre est collecté en apport volontaire. Cette solution est quatre fois moins coûteuse que le porte-à-porte", confirme Laure Poddevin.

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Commentaire 1
à écrit le 13/11/2015 à 21:48
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"le recyclage de tous les emballages plastiques" ah bon, en Savoie, seuls les flacons sont pris en compte (filière pour les matériaux habituels, le reste est trop divers et varié) Quand je suis passé dans cette région (pas à Bordeaux) y a 2-3 ans, j...

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