Régionales : le plan de Virginie Calmels pour "faire mieux avec moins"

Chef de file de la liste Les Républicains - UDI - MoDem - CPNT dans la course aux élections régionales de décembre, Virginie Calmels a présenté hier à la presse les grandes lignes de son programme économique. Son leitmotiv depuis le début de sa campagne, "Faire mieux avec moins", reste d'actualité. Et son rival socialiste, le président sortant du Conseil régional d'Aquitaine Alain Rousset, n'a pas été ménagé. Morceaux choisis.
Adjointe au maire de Bordeaux, Virginie Calmels a présenté les contours de son programme économique

L'emploi

"N'en déplaise à mes opposants, on a bien un projet ! Quand je vois la ministre du Travail... l'amateurisme a ses limites. L'Aquitaine a le record de France de croissance du chômage des jeunes en 2014, + 5,4 %. En juillet, le nombre de demandeurs d'emploi atteignait 280.000 soit + 42,8 % en cinq ans. C'est la preuve claire que le système combinant dirigisme et vision de l'économie administrée est à bout de souffle. J'envisage le Conseil régional comme une collectivité qui intercède mais pas qui commande."

Investissement et fonctionnement

"Pour libérer l'économie, il faudra respecter des préalables. Le premier, c'est de faire mieux avec moins. Les frais de personnel et les charges de gestion n'ont cessé d'augmenter dans les trois régions, de 25 M€ en Aquitaine entre 2009 et 2014. Les ratios entre crédits de fonctionnement et crédits d'investissement se sont inversés. En 2015 l'investissement ne représente que 39 % du budget de la future grande région, le fonctionnement atteint 60 % de ce même budget. Ces chiffres parlent tous seuls. Mener une politique ambitieuse conduira à imposer une réduction du budget de fonctionnement. A la mairie de Bordeaux, les dépenses de fonctionnement ont été réduites de 26 % dans le périmètre de mon portefeuille, tout en sauvant la Maison de l'emploi.

Les 50 M€ de crédits d'aides aux entreprises de la région Aquitaine ne pèsent pas bien lourd face aux 150 M€ de la masse salariale hors agents des lycées, qui a augmenté de 235 personnes à compétences constantes entre 2010 et 2015. Je l'ai déjà dit, nous ne remplacerons pas les agents partant à la retraite. Mais nous pourrons améliorer la qualité de service en luttant contre l'absentéisme. Avec une moyenne de 34,5 jours d'absence par agent et par an au siège du Conseil régional d'Aquitaine, cela coûte annuellement aux citoyens 7,5 M€. Cet absentéisme témoigne d'un malaise et de problèmes de management."

Les infrastructures

"Investir dans les infrastructures numériques, routières, ferroviaires, aéroportuaires : c'est notre 2e préalable. Nous ne voulons pas goudronner les chemins vicinaux comme certains nous caricaturent, mais désenclaver les territoires pour que tous les acteurs en bénéficient. Des axes nous semblent majeurs : la poursuite de la mise à 2x2 voies entre Agen et Limoges et entre Angoulême et Cognac, l'achèvement de la rocade de Marmande, la fin de la mise en 2 x 3 voies de celle de Bordeaux... La Région n'a pas vocation à investir seule mais à permettre de finaliser le financement, sans forcément investir des montants importants. Il faudra prioriser les projets et des arbitrages devront être faits. Mettre de l'argent sur les routes, c'est aussi un levier de négociation avec l'Etat sur d'autres sujets."

Sa vision de l'organisation du Conseil régional

"Nous n'hésiterons pas à faire passer l'administration au XXIe siècle, à travailler en proximité avec les communautés de communes et d'agglomération, à soutenir les chambres consulaires tout en évitant les doublons, et à décentraliser, notamment les grandes directions du Conseil régional. Installer la direction de l'agriculture à Limoges, à côté de la Draaf (Direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt d'Aquitaine, service de l'Etat), aurait par exemple du sens."

L'aide aux entreprises

"La priorité est de simplifier et d'alléger les contraintes administratives. Rendez-vous compte qu'en Aquitaine on recense 391 types d'aides aux entreprises ! Seules celles qui peuvent y consacrer du temps et des moyens humains peuvent s'y retrouver. Des aides qui, de plus, n'ont bénéficié qu'à 0,5 % des entreprises en 2014.
Une de mes propositions est que l'administration remplisse elle-même les formulaires qu'elle édite. Ce qui serait un véritable service rendu aux entreprises, ainsi qu'une manière de faire prendre conscience à certains des lourdeurs et de la redondance des demandes. Je voudrais également élargir les aides à l'international aux sociétés de moins de 10 salariés.

Seulement 16 % des aides accordées le sont à des TPE et PME de l'artisanat, du commerce, des services, alors qu'elles représentent 95 % de l'emploi de la région. En comparaison, 70 % des aides sont fléchées vers l'industrie. Tout en continuant à soutenir cette dernière, il sera donc urgent d'élargir l'assiette des aides en dégageant de nouveaux crédits grâce à la réduction du train de vie de la Région. Notons que l'enveloppe attribuée au développement économique n'est que de 143 M€ pour les trois régions, soit 5,7 % d'un budget total de 2,5 Md€. Le conseil régional n'y consacre que 3,6 % de son propre budget, contre 10,5 % en Limousin et 6,6 % en Poitou-Charentes."

Son chiffrage

"Nous établissons des business plan sur 6 et 12 ans. Tant que les calculs des vases communicants entre fonctionnement et investissement ne sont pas finalisés, je ne souhaite pas donner de chiffres. Mais sur le soutien aux TPE par exemple, on peut facilement multiplier l'assiette par deux ou trois."

La Région est-elle une entreprise ?

"Non car il s'agit de service public, mais il faut se rappeler qu'elle gère des fonds publics. C'est l'argent des citoyens et j'ai envie d'apporter une autre expertise dans la gestion. On ne pourra pas tout se payer, il y aura des choix à opérer, c'est précisément ça la gestion."

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Commentaires 3
à écrit le 06/11/2015 à 18:03
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Enfin une analyse réaliste qui rappelle les prospectives de Marc HALEVY. Changeons de pradigmes...

le 07/11/2015 à 22:47
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C'est quoi "pradigmes" ? d'abord ça s'écrit pas comme ça ! et tu proposes quoi à la place ?

à écrit le 06/11/2015 à 17:45
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Enfin un plan réaliste et courageux. Il va pouvoir mettre fin à la gabegie des présidents socialistes. En plus il a le courage d'être clair : on arrête le fonctionnement "politique" : des promesses financées avec le impôts, les fonds de l'Etat et de...

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