Travailleurs détachés : Alain Juppé remet en cause le système

Par Pascal Rabiller  |   |  372  mots
Le maire de Bordeaux Alain Juppé
L’effondrement d’un balcon dans l'un des programmes immobiliers neufs de l’écoquartier Ginko à Bordeaux a offert à Alain Juppé, maire de la ville, et ce sans qu’il y ait forcément un lien de cause à effet (l’enquête est en cours), l’occasion de stigmatiser le système des travailleurs détachés.

Il a balayé d'un revers de main l'idée émise par un élu communautaire PS (Philippe Dorthe, NDLR) d'un moratoire de tous les programmes de construction de logements de Bordeaux Métropole, suite à l'effondrement d'un balcon dans le nouvel écoquartier bordelais de Ginko. Alain Juppé, maire de Bordeaux, a même qualifié cette initiative de "débilité profonde car on n'a jamais vu un incident, certes spectaculaire, mais totalement isolé et, heureusement sans dommages corporels, remettre en cause l'ensemble des programmes de construction !".
Précisant, en préambule du conseil municipal de ce lundi après-midi, qu'une enquête est en cours pour déterminer les causes exactes de ce décrochage fâcheux, Alain Juppé a préféré pointer du doigt les promoteurs constructeurs et le système des travailleurs détachés.
"C'est vrai que nous devons être plus attentifs à la qualité de l'offre. C'est vrai aussi que nous demandons aux promoteurs constructeurs de tirer les prix, mais cela ne doit pas se faire aux dépens de la sécurité. La promotion-construction réduit ses coûts..."

Travailleurs détachés = dumping social

Y voit-il un lien de cause à effet, ou un début d'explication ? Toujours est-il qu'Alain Juppé poursuivait cet après-midi "une enquête est en cours concernant ce balcon, mais je note que le manque de formation et de qualification des salariés est un vrai problème pour les professionnels de ce secteur. Et le système des travailleurs détachés est critiquable à plus d'un titre", précisait le maire de Bordeaux et président de Bordeaux Métropole.
"Ce système doit  être remis en cause. A travail égal, salaire égal et cotisations sociales du pays hôte, cela me semble une mesure de bon sens. Or, actuellement, dans ce système, les différences de rémunération rencontrées avec des salariés dépendants de législations étrangères s'apparentent à du dumping social !"
Et de poursuivre : "Nous constatons régulièrement des malfaçons dans les travaux, qu'il s'agisse de crèches, d'écoles, de logements... Pour autant, l'effort de construction de logements va se poursuivre. Nous sommes sur un rythme de production de 3.000 par an, dont 1.000 logements sociaux."