François Hollande et Alain Juppé avaient au moins un point commun, aujourd'hui. Même jour, même heure : chacun tenait, de son côté, sa conférence de presse de rentrée. Dans les salons de Bordeaux Métropole, le maire (Les Républicains) de Bordeaux a débuté par un mot sur la crise des migrants, assurant que Bordeaux était disponible pour accueillir ces populations en grande difficulté et que plusieurs villes allaient se coordonner.

Un peu plus tard lors de ce rendez-vous, il a à nouveau été question de politique internationale, Alain Juppé se disant favorable à des frappes aériennes contre Daesh mais contre un déploiement des troupes qui serait "un véritable guêpier". De ses ambitions nationales, il n'en a pas été question. Interrogé sur l'annonce de François Hollande de baisser les impôts en 2016, il s'est montré opposé à l'idée :

"Comment finance-t-on cela ? (..) Exonérer un plus grand nombre de foyers n'est pas une bonne chose et ne va pas dans le bon sens. Payer ses impôts, c'est un acte de responsabilité civile."

A l'exception de ces sujets bien précis, Bordeaux et sa métropole étaient au cœur du sujet aujourd'hui. Après une entrée en matière en forme de satisfecit, mettant en exergue "la bonne forme" des communes de la métropole et les bons résultats de Bordeaux dans les diverses enquêtes d'opinion, Alain Juppé a fait un crochet par la question du tourisme, soulignant que la ville devrait cette année franchir la barre des 6 millions de visiteurs, contre 5,8 millions en 2014, et que la durée moyenne des séjours des touristes d'agrément s'allongeait dorénavant jusqu'à quatre nuitées. Le maire de Bordeaux et président de Bordeaux Métropole a ensuite détaillé les quatre dossiers qu'il juge prioritaires.

L'offre en transports en commun s'élargit

En premier lieu figure la mobilité. Affirmant que "fin 2015, l'offre de transports en commun de TBC sera de 35 % supérieure à celle de 2014", Alain Juppé a fixé les grandes lignes du calendrier : fin des travaux du tram-train du Médoc au début de l'année 2016 pour une mise en service en 2019, consultation publique pour les bus à haut niveau de service Bordeaux - Saint-Aubin à l'été 2016 pour une mise en fonction en 2018, signature avant fin 2015 d'une nouvelle convention avec l'Etat fixant à parité le financement de l'élargissement de la rocade entre l'échangeur de Mérignac et le pont d'Aquitaine. Concernant l'aéroport, "sa desserte est une priorité, par le prolongement du tramway et par des bus à haut niveau de service via la gare de Pessac L'Alouette".

Evoquant le projet de faire circuler les bus sur la banque d'arrêt d'urgence de la rocade bordelaise, Alain Juppé a également annoncé qu'il comptait rapidement saisir l'Etat afin que des tests puissent être menés.

Bordeaux Métropole prend du poids

Sur le plan du logement et alors que la demande est forte, le président de Bordeaux Métropole a fait le point sur l'opération d'urbanisme 50.000 Logements, qui a démarré :

"Trois permis ont été accordés, 4 sont en cours d'instruction pour environ 800 logements, six seront bientôt déposés pour un millier de logements, et une dizaine d'autres en sont au stade des études pré-opératoires pour 10.000 logements."

Concernant l'emploi et la qualité de vie, autres priorités, pas d'annonces à signaler. Notons toutefois que les effectifs de Bordeaux métropole vont prendre du poids et passer la barre des 5.000 emplois, 12 communes s'apprêtant à mutualiser leurs services au 1er janvier prochain. Alain Juppé s'est aussi appliqué à ne pas s'impliquer dans le choix du nom du nouveau stade de Bordeaux, le Matmut Atlantique, arguant que la décision relevait de la société Stade Bordeaux Atlantique et disant qu'il n'y voyait "aucune objection".