Macron cultive la réforme dans les vignes de Léognan

Boudé par l’université d’été du PS à La Rochelle, le ministre de l’Economie Emmanuel Macron était ce matin, à Léognan en Gironde, l’invité de la rentrée du pôle parlementaire des Réformateurs, animé par Gérard Collomb, maire PS de Lyon, Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’Etat aux Relations avec le Parlement, et Christophe Caresche (député PS de Paris).
Emmanuel Macron aujourd'hui au Château Carbonnieux

Les vendangeurs du château Carbonnieux, à Léognan n'en sont toujours pas revenus. A 10 h 30 ce matin, l'équipe accaparée à récolter les premières grappes de raisin blanc de la future cuvée 2015 de ce grand cru classé de Graves a vu le ministre de l'Economie entouré d'une nuée de journalistes, reporters, cameramen...  entrer dans les rangs de vigne pour venir les saluer et voir de plus près à quoi ressemblait la récolte.
Après avoir écouté les explications "viniques" des propriétaires des lieux, la famille Perrin, Emmanuel Macron a eu l'occasion, de donner les siennes quant à son absence à l'Université du Parti socialiste et à sa présence au milieu des Réformateurs du Parti socialiste.

"Quand on m'invite, je viens ! A La Rochelle, c'est vrai, on ne m'a pas invité... Pourtant j'aime expliquer ma vision de l'économie aux militants, j'aime le débat...  Ici, à Léognan, en revanche, en m'invitant on me donne l'occasion de me confronter à d'autres idées, d'expliquer aussi les miennes, de rappeler qu'on travaille, qu'on réforme, ça c'est important, le bruit du landerneau politique n'a que très peu d'intérêt. Je suis ici pour prouver que la réforme appartient à tous et qu'elle est au cœur du progressisme !"

"Le réformisme est le cœur du progressisme"

Cette deuxième édition de la rentrée du pôle parlementaire des Réformateurs, qui s'est ouverte sur les interventions de Gérard Collomb, Jean-Marie Le Guen, ou encore Gilles Savary, député de la circonscription et donc hôte de l'évènement, leur ont donné l'occasion de préciser que le vent de réformes qu'ils appelaient de leurs voeux devait concerner les appareils politiques et que le pôle réformateur n'était pas une nouvelle chapelle du PS, mais se voulait être un lieu de réflexion permettant aux acteurs de la politique de mieux prendre en compte les réalités du monde contemporain.

"Notre système social est suspendu à la réforme de notre économie", soulignait Jean-Marie Le Guen. "Notre pôle de parlementaire des Réformateurs est une ensemble ouvert à tous les courants de la gauche responsable, mais qui ne renie rien des valeurs de solidarités, d'humanisme qui sont nos forces"  précisait le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement.

Emmanuel Macron

"La dépense publique n'est pas une valeur de gauche !"

Une bonne entrée en matière pour l'intervention du ministre de l'Economie qui a pu, pendant près d'une heure, se livrer à un exercice qu'il n'aura pas l'occasion de réaliser à La Rochelle.

"La parole politique ne peut être capturée que par quelques uns d'entre-nous. Les citoyens aiment discuter de la chose politique... avec un grand P. En matière de réforme, contrairement à ce que certains pensent, les citoyens français sont prêts à entendre beaucoup plus que ce que nous leur disons aujourd'hui. Bien sûr, la réforme n'est pas la solution à tout, mais parce que le monde bouge nous devons nous préparer, nous transformer. Nous devons nous adapter pour ne pas voir dans l'innovation un seul élément de risque. Se protéger contre l'innovation disruptive c'est ça le conservatisme ! Pour moi, je le répète, le réformisme est le cœur du progressisme. Je refuse le fatalisme du conservatisme. Le raz de marée de la mondialisation est là, il nous fait réapprendre à devenir des marins, à prendre la mer de la mondialisation. La France ne peut être forte diplomatiquement, militairement... si elle s'étiole économiquement."

Donner des chances aux outsiders du système

Avant de recevoir une standing ovation de la part d'une majorité de la salle comble (environ 300 personnes) pour son discours, Emmanuel Macron a insisté sur sa vision de l'égalité :

"Pas une vision qui repose sur le principe de correction des inégalités par la dépense publique et qui ne travaille donc pas les causes de l'inégalité. Penser que la dépense publique est une valeur de gauche est une erreur... ou alors Nicolas Sarkozy est le futur secrétaire général du PS car en matière de dépense publique il a fait fort. La réforme est la réponse de gauche. La réforme va redonner des chances aux outsiders du système. Nous surprotégeons les insiders, ceux qui sont dans l'emploi, ou qui bénéficient de marchés régulés... alors qu'il faut donner des chances à la méritocratie ! Quand on libéralise certaines activités, les transports par exemple, on donne de la liberté aux gens, on favorise l'esprit d'entreprise et donc l'emploi."

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