Le CHU de Bordeaux manque de productivité

Régulièrement classé dans les trois meilleurs centres hospitaliers universitaires (CHU) français pour la qualité de ses soins, le CHU de Bordeaux peut mieux faire sur le plan de la gestion selon le dernier rapport de la Chambre régionale des comptes d’Aquitaine Poitou-Charentes.
L'hôpital Pellegrin, à Bordeaux, est le vaisseau amiral du CHU.

Le CHU de Bordeaux fédère les groupes hospitaliers Pellegrin, Saint-André et Sud, soit 2.936 lits, il est le premier employeur d'Aquitaine, avec un effectif de 13.960 personnes en 2013, et a encaissé cette même année 1 Md€ de recettes, à la suite de 490.728 consultations, en hausse de 10 % en cinq ans. La loi HPST (Hôpital, patients, santé et territoire) de 2009 prévoit la certification des comptes "de certains établissements de santé", dont les CHU, et celui de Bordeaux devrait présenter en 2015 "les comptes 2014 comme bilan d'entrée".

Dans son rapport sur l'activité du CHU de Bordeaux, à compter de 2008, la CRC d'Aquitaine Poitou-Charentes observe qu'en 2013 le CHU de Bordeaux a enregistré un déficit "de près de 9,5 M€ au compte de résultat principal (CRP), soit 0,93 % des produits d'exploitation". Une évolution préoccupante selon le rapport étant donné que ce déficit, également de 9,5 M€ en 2010, avait été ramené à 6,7 M€ en 2011 et à 1,6 M€ en 2012.


39,8 M€ de prévu en autofinancement


Le CHU de Bordeaux n'étant pas en capacité de fixer librement le tarif de ses prestations, l'amélioration de son taux de marge de brute, qu'appelle de ses vœux la CRC, ne peut passer que par des gains de productivité, via "la mutualisation des plateaux techniques et des compétences". Le rapport souligne que le déficit de 2013 est plus important que celui qui avait été calculé dans l'état des prévisions des recettes et des dépenses (EPRD), soit 6,2 M€ au budget principal. La CRC d'Aquitaine Poitou-Charentes observe que "le déficit comptable cumulé de l'établissement s'élève à plus de 43 M€ au 31 décembre 2013". L'EPRD 2014 fait apparaître un déficit prévisionnel de 4 M€ poursuit le rapport et une capacité d'autofinancement de 39,8 M€. La Chambre régionale des comptes insiste sur le caractère prioritaire que revêt le redressement du taux de marge brute du CHU.


Marge brute : la clé du problème

"Il est admis que la valeur cible minimale du taux de marge brute est de 7 %, tandis qu'en dessous de 5 %, il est considéré comme insuffisant. Le taux de marge brute du CHU, 5,5 % en 2012 et 4,5 % en 2013, est structurellement insuffisant. Son rétablissement constitue la priorité pour que le CHU puisse poursuivre sa politique d'investissement" prévient le rapport.

Tout simplement parce que la baisse de la capacité d'autofinancement entrainée par le recul du taux de marge brute pose selon la CRC d'Aquitaine Poitou-Charentes un problème de fond. "Le rétablissement de l'équilibre budgétaire est l'unique condition pour rétablir le niveau de CAF (capacité d'autofinancement) et une marge brute compatibles avec les projets d'investissement et la maîtrise de l'endettement accru du CHU" résume ainsi la CRC. En plus de la mutualisation des plateaux techniques et des compétences, des leviers pour plus de productivité, la CRC d'Aquitaine Poitou-Charentes conseille en particulier à la direction du CHU d'actualiser "le règlement intérieur du temps de travail des médecins".

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