Les clusters veulent revenir au centre du jeu

Relancer une véritable politique autour des clusters : c'est le vœu de Jean-Luc Ansel. Le président de France Clusters, de passage en Aquitaine aujourd'hui, rappelle que les grappes d'entreprises ont un rôle clé à jouer auprès des PME / PMI et qu'elles peuvent doper l'emploi. Au plan régional, un partenariat a été signé avec le Conseil régional et Aquitaine Développement Innovation.
Les clusters fournissent aux PME un accompagnement essentiellement sur le volet commercial et export.

Se mettre en réseau, échanger, se donner des conseils entre PME au sein d'un ou de plusieurs clusters ? Conseiller régional délégué à la recherche, à l'innovation, aux pôles de compétitivité et aux clusters, Mathieu Hazouard se dit "convaincu que la croissance viendra de là". Ce lundi, le Domaine du Haut-Carré de Talence accueillait un Carrefour de l'innovation Euro'dev s'inscrivant dans le cadre du séminaire annuel "Aquitaine Interclustering". Issus d'horizons variés, les participants ont planché sur la coopération entre clusters, ces grappes d'entreprises qui fédèrent plusieurs acteurs d'une même filière.

A ne pas confondre avec les pôles de compétitivité, qui accueillent dans leur sein des grands groupes et sont surtout axés sur la recherche, les clusters regroupent généralement une vingtaine ou une trentaine de PME ou PMI, le plus souvent localisées sur un territoire assez limité, qui cherchent un accompagnement en matière de commercialisation et d'export et à échanger sur leurs pratiques.

Créer des ponts entre filières

L'Aquitaine compte environ une trentaine de clusters selon le décompte opéré par l'agence régionale Aquitaine Développement Innovation (ADI). "Nous avons lancé une action interclusters en 2012, explique son président du directoire, Jean-Louis Fouco. L'objectif est de montrer que les échanges entre clusters peuvent accélérer l'innovation, entraîner une meilleure internationalisation et déboucher sur de nouvelles idées de business. Nous avons par exemple initié des ponts entre les filières de la robotique et du BTP. Il existe souvent des brevets dormants qui, dès qu'un acteur hors filière s'en empare, deviennent monétisables."

ADI travaille avec ces clusters et en anime quelques-uns mais l'objectif est dorénavant de franchir une étape supplémentaire. "On trouve qu'on fait pas mal, mais on peut faire mieux, indique Mathieu Hazouard. Comment pouvons-nous mieux accompagner les projets ? Comment mieux anticiper les marchés ?" Des interrogations que partage également Jean-Luc Ansel qui entend "relancer une politique autour des clusters". A entendre le président de France Clusters, ces structures ne bénéficient pas assez de soutiens alors qu'elles "permettent de fixer de l'emploi sur un territoire local", comme le pôle métiers du cuir et du luxe en cours d'émergence en Dordorgne.

Quid du financement ?

La convention signée ce matin entre France Clusters, le Conseil régional d'Aquitaine et ADI prévoient une meilleure collaboration entre ces trois organes pour étendre leur offre de services. Des actions concrètes comme la tenue en Aquitaine de formations dédiées au management des clusters, qui ont habituellement lieu à Paris, pourraient par exemple voir le jour. France Clusters veut également pousser à la labellisation de ses structures, ce qui peut les aider à décrocher des crédits européens.

Sur le point des finances justement, l'heure est aux interrogations. Au moment où le gouvernement songe à réduire les crédits d'animation dévolus aux pôles de compétitivité, que pourrait-il advenir des clusters ? "Je suis plus inquiet pour certains pôles que pour eux, dont le dynamisme repose sur les initiatives d'entreprises privées", positive Jean-Luc Ansel. Mathieu Hazouard a quand même quelques inquiétudes, en analysant par exemple les derniers éléments communiqués au sujet du prochain contrat de projets Etat - région, avec des ressources qu'il estime faibles "au regard de la demande qui est vingt fois supérieure. Et pourtant, on est là sur du soutien à des actions concrètes ! On se demande si le gouvernement n'anticipe pas sur la future loi sur les compétences des territoires et se prépare à nous dire : « Regardez ce que l'on vous a donné en 2015. On vous transfèrera la moitié quand vous aurez pris la pleine compétence des questions d'économie. »"
Mais la moitié de peu, ce n'est pas beaucoup, résume ainsi le conseiller régional...

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