À Bordeaux, Alain Juppé satisfait de la réforme scolaire

Par Jean-Philippe Dejean  |   |  603  mots
Alain Juppé, maire de Bordeaux.
Malgré quelques ajustements mineurs à faire, la réforme des rythmes scolaires se passe bien à Bordeaux, a expliqué Alain Juppé ce matin, avant de dénoncer les calomnies dont il s’est dit la cible.


C'est en compagnie d'Emmanuelle Cuny, adjointe en charge de l'Education, qu'Alain Juppé, maire de Bordeaux, a présenté ce lundi matin l'application de la réforme des rythmes scolaires dans les 99 écoles publiques de Bordeaux, qui accueillent près de 16.000 élèves, en maternelle et élémentaire. Alain Juppé a précisé que l'application de la réforme devrait représenter un coût additionnel de 1,8 à 2 M€ pour la commune, une fois déduites les aides de l'Etat et de la Caisse d'allocations familiales, tout en s'inquiétant de la réduction continue des dotations d'Etat aux collectivités. Il a cependant expliqué que cette réforme, préparée depuis un an par la Ville, s'appliquait sans rencontrer de vrais problèmes. Questionné sur les réticences exprimées par certains élus, non seulement à Marseille mais aussi à Yerres (Essonne), fief de Nicolas Dupont-Aignan, Alain Juppé à répondu qu'il n'était pas là pour faire la leçon, mais "qu'en République on applique la loi" et que sur les 29.000 communes assujetties à la réforme en France, moins d'une centaine avait des problèmes pour appliquer la réforme.

62 demandes de dérogation

Le mercredi, la classe s'arrête désormais à 11 h 30 et les 2.900 enfants qui allaient déjà à la garderie dans l'après-midi sont accueillis à la cantine. Cela ne va pas sans poser de problèmes et 62 demandes de dérogations ont été déposées pour faire admettre des élèves à la cantine. "Sur ce total, il y avait 19 enfants d'agents communaux travaillant dans les écoles, qui ont été naturellement admis. Sur les 43 familles demandeuses de dérogations, 18 ont été acceptées, 9 repoussées, car il s'agissait de demandes non justifiées, donc pour confort personnel, et 16 sont à l'étude, car insuffisamment renseignées", a détaillé le maire. Il a vivement réagi aux attaques de l'opposition socialiste qui l'accuse, dans un communiqué diffusé ce lundi matin, d'interdire l'accès des cantines aux enfants de chômeurs. "Il s'agit d'accusations sans fondement, les décisions ne sont pas prises par un fonctionnaire de la mairie, les associations de parents d'élèves, comme la FCPE (Fédération des conseils de parents d'élèves) sont associées et nous examinons les demandes de dérogation dossier par dossier, sans discriminer qui que ce soit ! C'est de la calomnie pure et simple et on dirait qu'en ce moment c'est le moyen à utiliser pour se faire entendre", s'est agacé Alain Juppé.

800 places de plus

Le maire a admis que les dossiers d'inscription étaient un peu compliqués à remplir, qu'ils seraient simplifiés dans les prochaines semaines et que 237 familles étaient reçues chaque jour par les services municipaux pour se faire expliquer le fonctionnement de la réforme. Cette dernière entraine une fin de la classe à 16 h au lieu de 16 h 30 auparavant, ce qui modifie le début de la garderie, et Alain Juppé a précisé que, pour les familles ayant le quotient familial le plus bas, cette demi-heure payante revenait à Bordeaux à 19 € par an pour quatre soirs par semaine, sachant que la Ville avait créé cette année 800 places d'accueil en garderie supplémentaires.

Candidat déclaré aux primaires de l'UMP, Alain Juppé a vivement réagi à l'article du JDD assurant dans son édition d'hier que le maire de Bordeaux s'était fait personnellement ouvrir la librairie Mollat, à Bordeaux, pour acheter le livre écrit par Valérie Trierweiler sur François Hollande. "Les bras m'en tombent ! On peut dire que certains journalistes ne manquent pas d'imagination ! J'ai déjà dit que je ne lirai pas ce livre !", s'est-il indigné.