La startup Eyesoft équipe la Bordelaise de Lunetterie de sa dernière innovation

Avec son application EEMA Check, la startup bordelaise Eyesoft permet en quelques minutes d'aider à la détection de l'origine musculaire d'un problème oculomoteur. Pour y arriver, Eyesoft a mis au point des tests ludiques, d'une très grande précision, qui se déroulent dans la réalité virtuelle. Une innovation dont vient de se doter le leader girondin des magasins d'optique : la Bordelaise de Lunetterie, et qui sera bientôt proposée en Suisse et au Maroc. (Réactualisé 12/06/2023 à 10h59).
La startup bordelaise Eyesoft permet de diagnostiquer en quelques minutes l'origine musculaire d'un problème oculomoteur perturbant le mouvement des yeux.
La startup bordelaise Eyesoft permet de diagnostiquer en quelques minutes l'origine musculaire d'un problème oculomoteur perturbant le mouvement des yeux. (Crédits : Eyesoft)

Startup bordelaise innovante dans la santé visuelle, Eyesoft vient de signer un important contrat, dont le montant n'a pas été dévoilé, avec la Bordelaise de Lunetterie, leader des magasins d'optique en Gironde. Eyesoft, cofondée en 2017 par Audrey Persillon (opticienne et orthoptiste) et Thomas Didier (orthoptiste), va ainsi progressivement équiper de sa solution EEMA Check l'ensemble des 30 magasins d'optique de la Bordelaise de Lunetterie en Gironde, qui en possède six autres répartis entre les Landes et la Charente-Maritime.

« Avec EEMA Check, nous avons développé une solution innovante pour améliorer la détection des problèmes de vision binoculaire. Cette innovation permet de dire en cinq minutes et avec une précision inégalée si le patient souffre ou non d'un problème oculomoteur, et de l'orienter vers un orthoptiste », résume Audrey Persillon, directrice générale d'Eyesoft, qui emploie près de dix personnes.

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Un algorithme qui analyse le mouvement des yeux

Le test d'EEMA Check vérifie le bon fonctionnement des muscles qui permettent à nos yeux de bouger de façon coordonnée.

« Notre innovation est une application intégrée dans un casque de réalité virtuelle équipé de petites caméras internes qui suivent les mouvements des yeux (eyes tracking) pendant le test. EEMA Check intègre un algorithme capable d'interpréter ces mouvements binoculaires pour effectuer le diagnostic », souligne Audrey Persillon.

EEMA Check peut ainsi détecter un début de faiblesse dans le tissu musculaire oculomoteur ou identifier une défaillance. Avec son casque, Eyesoft propulse le patient dans un monde virtuel, en animation 3D, où il va se livrer à des exercices ludiques en suivant les mouvements de divers types d'objets (étoile, planète...) évoluant dans l'espace. Ces derniers vont notamment se rapprocher ou s'éloigner de lui. Une expérience confortable qui produit des résultats très finement calibrés.

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Quatre paramètres clés passés au banc test

Comme le précise Thomas Didier, orthoptiste et président d'Eyesoft, la solution innovante permet de décrypter quatre paramètres clés pour le dépistage de troubles binoculaires. Il s'agit de la vision stéréoscopique (relief), de la capacité de convergence, l'aptitude de fusion (souplesse des yeux, convergence coordonnée), et la déviation des deux yeux au repos (quand tout va bien ils restent alignés).

Les problèmes oculomoteurs, liés à la fatigue musculaire, peuvent se manifester par des picotements des yeux ou encore une vision double voire des maux de têtes. Une fois diagnostiqués ils se traitent par de la rééducation. Un domaine dans lequel Eyesoft a d'abord innové, en mettant au point la solution EMMA Pro, qui permet aux orthoptistes de faire la rééducation des yeux. La startup bordelaise équipe ainsi 550 cabinets d'orthoptistes en France.

S'ils n'ont pas de rapport avec l'acuité visuelle, les troubles oculomoteurs posent également des problèmes lorsque les patients portent des lunettes de vue ou doivent s'en équiper. Car ils compliquent la préparation des verres. Avant d'adopter cette innovation, la Bordelaise de Lunetterie a effectué une série de tests dans deux de ses magasins pour voir comment réagissaient les opticiens du groupe et les patients. Une épreuve qui a été concluante.

Indispensable pour avoir les bons verres de vue du premier coup

« Ces tests nous amènent de nouvelles données, ce qui nous permet d'affiner notre mission de conseil et d'orientation. Autant dire que c'est un vrai « plus » concernant l'adaptation au produit vendu. Il faut savoir que, d'un verre de lunettes de vue à l'autre, pour une même personne, il peut y avoir des différences difficiles à gérer. Grâce à l'application d'Eyesoft, nous savons d'entrée ce qui ne va pas. Avec un diagnostic qui nous permet d'orienter les gens sur de la rééducation chez un orthoptiste», déroule pour La Tribune Alexandre Bouyé, directeur général de la Bordelaise de Lunetterie, qui a réalisé un chiffre d'affaires de 15 millions d'euros l'an dernier, avec 120 salariés.

« C'est une technologie qui permet de se distinguer et de faire des économies. Parce que quand un verre ne va pas et qu'il faut le changer, c'est l'opticien qui paie. Ce qui fait que ce bel investissement que nous faisons en nous équipant d'Eyesoft est parfaitement judicieux. »

La solution EEMA Check est commercialisée en tant que service sur abonnement et la startup bordelaise, qui a déjà 260 praticiens clients en France, pense désormais à lancer ses premières ventes hors des frontières fin 2023 début 2024, en Suisse et au Maroc. Eyesoft est notamment soutenue par BPI France, la Région Nouvelle-Aquitaine et Aquinov.

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