L'Esport gaming school propose un cursus esport-étude entièrement « gamifié »

Trois ans après sa création, l'Esport gaming school (EGS) cultive ses spécificités. Elle a été la première école à proposer un cursus esport études qui permet aux joueurs de jeux vidéo de performer tout en sécurisant leur parcours avec un enseignement dans le numérique. Mais elle a aussi mis en place une pédagogie "gamifiée" il y a un an. L’EGS qui accueille 200 étudiants renverse les codes et voit déjà plus loin que Mérignac où elle est implantée.
Dispensé par 45 coachs certifiés et mentors, l'enseignement de l'EGS est dédié à l’apprentissage des métiers du digital : développeurs web, content creators, coachs esport, designers, UI ou encore UX designers.
Dispensé par 45 coachs certifiés et mentors, l'enseignement de l'EGS est dédié à l’apprentissage des métiers du digital : développeurs web, content creators, coachs esport, designers, UI ou encore UX designers. (Crédits : EGS)

Quand on rentre à l'Esport gaming school (EGS) à Mérignac (Bordeaux Métropole), il faut mettre de côté tout ce que l'on connaît habituellement sur le monde scolaire ou même de l'enseignement supérieur. Car ici, tous les codes sont renversés. L'EGS est d'abord, selon la direction, la première école à avoir mis sur pied un parcours d'esport études en Europe. Concrètement, elle accompagne les étudiants dans la pratique du jeu vidéo de compétition dans un environnement soigné et immersif. Ici, une salle bleue, la-bas une salle rouge. "Certains y voient une référence à Matrix", glisse Julie Guerin, directrice adjointe de l'EGS.

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EGS

Une salle de jeu dédiée à l'esport à Mérignac (crédits : EGS).

Mais au menu de ce cursus, il n'y a pas que du jeu -Fortnite, Fifa ou encore Rocket League- derrière l'ordinateur. Il comprend également des échauffements mécaniques, du travail cognitif, mais aussi des cours de nutrition.

"Nous considérons les étudiants comme des athlètes. Ils sont encadrés par des coachs qui sont des joueurs de haut niveau", explique Julie Guerin. "Pour autant, nous ne sommes pas une machine à rêves. 99 % ne deviendront pas des joueurs professionnels. Nous sécurisons donc les parcours avec un programme académique dans les domaines du webdesign, du marketing digital, du développement informatique, de l'administration des systèmes et des réseaux", développe-t-elle.

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Une pédagogie basée sur le jeu

Il n'y a en revanche rien de classique dans le cursus académique.

"L'école a été créée il y a trois ans sur les bases d'un enseignement traditionnel mais avec le Covid, les élèves se sont mis à consommer l'école autrement. Il fallait la repenser", explique Julie Guerin.

Résultat, la pédagogie est ici "gamifiée" depuis plus d'un an. L'interface d'enseignement est constituée d'une dizaine d'îles qui matérialisent chacune un univers professionnel. En les découvrant, les élèves ont accès à des quêtes et à des missions, qu'il faudra débloquer pour passer au monde suivant. Les notes n'ont pas leur place ici. Un système de points reflète le niveau dans le jeu.

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EGS

L'interface d'enseignement est constituée d'une dizaine d'îles qui correspondent à des spécialités (crédits : EGS).

L'EGS ne propose pas non plus de cours magistraux à horaire fixe, et il n'y a pas de notion de promotion. Chacun avance à son rythme en mixant autonomie et accompagnement des mentors. Un Bac+ 2 peut ainsi se faire en six mois ou inversement en trois ans. Même principe concernant l'apprentissage.

"Un étudiant peut commencer son alternance à n'importe quel moment. Nous nous adaptons à l'entreprise et non l'inverse. De manière générale, l'organisation que nous avons mise en place est plus compliquée mais plus efficace. Notre pédagogie rend les élèves très rapidement autonomes. Cette école ressemble davantage au monde du travail", assure Yoann Rousset, fondateur de l'école.

Tour à tour développeur, designer et gamer, c'est lui qui a créé La Piscine, en 2017, une formation intensive de trois mois pour accompagner les reconversions professionnelles vers les métiers du digital avant de lancer l'EGS en 2019.

Un centre de performance esport

Mais Yoann Rousset voit déjà plus loin pour cette école. En interne, un centre de performance esport sera opérationnel dès le mois de janvier. "Très peu étudié, l'esportif a mis à mal son corps et son esprit pour performer et de nombreux exemples stigmatisent cette pratique qui requiert pourtant de grandes qualités cognitives et physiques", explique Yoann Rousset. Le  centre de performance accueillera donc des professionnels pour leur permettre de creuser l'écart. Cela permettre à l'école de son côté de démocratiser sa méthodologie basée sur des coachs esport pour progresser dans le jeu, une préparation mentale, un coaching sportif et un entrainement cognitif pour améliorer ses performances. Coup triple pour l'EGS :

"C'est notre vitrine pour l'école. Nous donnons à la discipline l'importance qu'elle mérite et nous participons à la structuration de l'esport", explique Yoann Rousset.

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Un déploiement mais pas un copier-coller

L'EGS envisage également de se déployer dans d'autres villes de France dans les cinq prochaines années. "Mais à aucun moment il ne s'agira d'un copier-coller. Nous envisageons de nous adosser à des écosystèmes existants, des tiers-lieux. Nous clôturons cette rentrée et ensuite nous nous projetterons dans un maillage territorial en prenant contact avec des partenaires. Cela pourrait être Lille, Lyon, Marseille", avance Yoann Rousset.

"Pourquoi, par ailleurs, ne pas dupliquer le modèle dans d'autres écoles ? Il faut sortir des schémas classiques qui ont montré leurs limites, pour repenser notre manière d'apprendre et révéler, rassurer les talents. Il est temps de faire bouger les lignes !" assure Yoann Rousset.

Lors de son lancement en 2017, l'EGS dont l'enseignement est reconnu par l'Etat accueillait 60 étudiants. Aujourd'hui, elle en compte 200, dont 6 % de filles. Le prix pour une "année" d'étude : 7.300 euros.

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