K-Ryole veut devenir le leader européen des remorques et chariots électriques

Elle fabrique à Tonneins, en Lot-et-Garonne, des remorques et des chariots électriques à destination des marchés de la logistique du dernier kilomètre et du BTP. L’entreprise K-Ryole vient de lever 10,5 millions d’euros pour s'attaquer au marché européen sans renoncer au made in France qui concerne aujourd'hui 99 % des pièces utilisées. Ses effectifs devraient tripler.
L'usine de fabrication de K-Ryole à Tonneins s'étend sur 5.000 m2
L'usine de fabrication de K-Ryole à Tonneins s'étend sur 5.000 m2 (Crédits : Victoire Guilbaud)

Cap sur l'Europe pour K-Ryole qui a déménagé son usine de fabrication de Paris à Tonneins dans le Lot-et-Garonne en 2021. Six ans après avoir déposé le brevet de sa technologie d'intelligence embarquée, le concepteur de remorques et chariots électriques à destination des marchés de la logistique du dernier kilomètre et du BTP a annoncé cette semaine la levée de fonds en série B d'un montant de 10,5 millions d'euros auprès de Quadia, Bpifrance Investissement, IFPEN (via IFP Investissements), Edify, Aquiti (via le fonds Naco) et Ardev. Objectif : financer son plan de développement industriel et commercial.

"Nous travaillons déjà avec la Poste belge et nous avons quelques machines en Suisse et un peu au Portugal, mais alors que nous n'étions jusqu'à présent pas proactif en Europe, nous allons inverser la tendance et ainsi déployer des forces commerciales sur le continent et ouvrir des ateliers de maintenance. Nous souhaitons devenir l'acteur référent en Europe", précise à La Tribune Nicolas Duvaut, le fondateur de K-Ryole.

Grâce à cette levée de fonds, K-Ryole va également continuer à investir dans la R&D pour développer des châssis en fonction des besoins des clients et de leurs métiers. L'entreprise propose, à ce stade, deux lignes de produits :

  • la remorque électrique de vélo pour la logistique
  • le chariot électrique de manutention pour le BTP

A l'intérieur de ces deux familles, les gammes vont continuer à s'étoffer, notamment sur la partie BTP. Dans les deux cas, K-Ryole utilise une technologie d'annulation d'effort brevetée.

Rééquilibrage des activités

Après avoir lancé les premières K-Ryole en 2016, l'entreprise s'était lancée, en 2019, sur le marché du BTP qui a rapidement représenté 50 % de son activité. La crise Covid a stoppé cet élan - la logistique urbaine représente désormais 70 % contre 30 % pour le BTP - mais l'entreprise a l'ambition d'arriver à un équilibre dans les trois ans.

"Le BTP est un marché beaucoup moins mûr pour nous, nous y sommes beaucoup moins connus, mais il est beaucoup plus profond. Les sujets de manutention, de charge dans le bâtiment, les travaux publics, l'industrie et les problématiques de sécurité et de productivité inhérentes sont très présentes et le marché français et européen est plus large que celui de la logistique urbaine", développe Nicolas Duvaut.

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Travailler le sourcing

K-Ryole prévoit enfin de poursuivre l'investissement sur le made in France. A ce stade, la société revendique une fabrication française pour plus de 99 % des pièces utilisées. "Plus de 80 % de la matière est également achetée sur le territoire. C'est beaucoup, mais ce n'est pas le cas des batteries et des moteurs. Cet investissement va nous permettre de travailler notamment avec Valeo pour développer des moteurs français. Notre objectif n'est pas uniquement de proposer des véhicules, c'est aussi de soutenir la filière industrielle et aujourd'hui la motorisation électrique est trop asiatique", explique Nicolas Duvaut.

Parmi les gros enjeux dans le contexte de la guerre en Ukraine, K-Ryole doit également travailler sur la question du sourcing des matières. "30 % de l'aluminium est fourni par l'Ukraine et la Russie, or une K-Ryole est constituée à 80 % d'aluminium", déclare-t-il.

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De 50 à 150 voire 200 salariés

En 2021, 600 véhicules sont sortis de l'usine de Tonneins, l'objectif étant atteindre les 900 cette année et un chiffre d'affaires de 8 millions d'euros, contre 2,8 millions en 2021 et 6 millions d'euros en cumulé depuis le lancement de la société. Dans le même temps, les effectifs vont continuer à augmenter, pour passer d'une cinquantaine de salariés à 150 voire 200 dans les trois ou quatre ans en fonction de la réaction des marchés.

K-Ryole va ainsi recruter du personnel sur le site de fabrication de Tonneins, mais aussi pour assurer de la maintenance et de l'entretien en Europe et en France, la stratégie étant, dans le même temps, de se développer dans plusieurs régions françaises. La société dispose, pour le moment, d'un atelier de maintenance à Paris et Bruxelles. Deux nouveaux sites ouvrirons à Marseille et Lyon avant l'été.

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