Europlasma met en action la deuxième phase de son plan de développement

Si les chiffres de l'exercice 2020 du groupe Europlasma sont loin d'être étincelants, ils semblent commencer à témoigner d'un changement de trajectoire alimenté par la nouvelle feuille de route des dirigeants. Avec un programme de financement calé à 100 millions d'euros maximum sur sept ans, le groupe a désormais les moyens de décoller.
Coulée de déchets d'amiante vitrifiés par la torche à plasma.
Coulée de déchets d'amiante vitrifiés par la torche à plasma. (Crédits : Agence Appa/Eric Barrière)

Leader des technologies de dépollution utilisant la torche à plasma, le groupe Europlasma, à Morcenx (Landes), coté en bourse, a rendu public ses résultats annuels 2020, le 20 avril, avant d'annoncer le lendemain 21 avril le tirage de 5 millions d'euros dans le cadre d'un plan de financement à 100 millions d'euros maximum étalé sur sept ans. Europlasma, qui est passé tout près de la liquidation judiciaire en janvier 2019, avant d'être tiré d'affaire au mois d'août grâce à l'arrivée de nouveaux actionnaires, est le leader international des technologies de dépollution par torche à plasma.

Un leadership encore absolu pour la neutralisation définitive des déchets d'amiante ou la réduction drastique de la contamination de matériels faiblement ou moyennement radioactifs. L'exercice 2020 a ainsi été celui de la reprise en main d'Europlasma par la société luxembourgeoise Zigi Capital, représentée par Jérôme Garnache, nouveau PDG du groupe. Sachant que Zigi Capital est alliée à la société de gestion londonienne Alpha Blue Ocean (ABO) dirigée par le financier Pierre Vannineuse, également actionnaire à titre individuel d'Europlasma. Jérôme Garnache a rapidement commencé à mettre en place sa feuille de route, validée par ABO. Une opération présentée comme "a première phase du plan stratégique".

Une première phase de relance clôturée avec succès

Les deux résultats les plus saillants de ce début de restructuration ont été le redémarrage en août 2020 d'Inertam, filiale d'Europlasma chargée de la neutralisation définitive des déchets d'amiante. Et la réorientation dans la fabrication de combustibles solides de récupération (CSR) du site de Cho Morcenx, après de longues années d'échecs à répétition pour arriver à produire de l'électricité à partir de déchets et de biomasse. Sur le plan financier, la direction du groupe met en avant l'amélioration des résultats opérationnels et du résultat net ; le désendettement massif du groupe, et la mise en place d'un nouveau plan de financement, à 100 millions d'euros, pour accélérer dès cette année la seconde phase de développement.

"Cet exercice 2020 clôture la première phase de la renaissance d'Europlasma. Nous avons accompli un travail considérable sur de nombreux axes de notre feuille de route, avec en premier lieu, la reprise de la production industrielle d'Inertam, fleuron de notre savoir-faire en matière de technologie plasma pour le traitement définitif de déchets dangereux, rembobine Jérôme Garnache. Nous avons œuvré en parallèle, poursuit-il, au développement de nouveaux débouchés à l'international pour nos solutions plasma et à la solidification de notre assise financière".

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Des progrès techniques et commerciaux en Chine

Dans un contexte 2020 post-apocalyptique pour Europlasma, le groupe réussi à faire légèrement progresser son chiffre d'affaires, de 3,153 millions d'euros en 2019 à 3,795 millions d'euros en 2020 (+20 %). Le résultat net reste de son côté très négatif tout en s'améliorant, puisqu'il passe de -12,191 millions d'euros en 2019 à -10,639 millions d'euros en 2020.

Le PDG revient sur les avancées significatives réalisées en Chine populaire par Europlasma, engagé dans un partenariat avec la ville de LaiXi (face à la péninsule de Corée). Le groupe français a créé sur place une filiale cent pour cent Europlasma, tandis que ses experts travaillent dans un centre de recherche franco-chinois, avec des scientifiques des universités Tsinghua (Pékin) et Hangzhou Dianzi (sud de Shanghai).

"D'un point de vue technico-commercial, nous avons fait de nombreuses avancées en Chine, dans le traitement des cendres volantes et des déchets d'aluminium. À la suite des résultats concluants de tests réalisés en laboratoire sur des échantillons de cendres volantes et scories d'aluminium, deux prototypes de procédés plasma à l'échelle préindustrielle pour le traitement de ces deux sortes de déchets sont en cours d'exécution. L'objectif est de mettre au point des solutions adaptées au marché chinois qui pourraient être commercialisées dès l'été 2021", déroule Jérôme Garnache

Du cash misé sur les deux piliers actuels d'Europlasma

Dans le même temps ou presque, le groupe a annoncé, le 21 avril, qu'il venait de tirer ses cinq premières tranches de 100 obligations convertibles en actions (nouvelles) avec bons de souscription d'actions (Ocabsa) attachés, le cas échéant, pour un montant nominal total de 5 millions d'euros. Comme nous l'avions précédemment précisé cette émission d'Ocabsa est liée au contrat conclu entre Europlasma et Global coporate finance opportunities 11, fonds d'investissement basé aux îles Caïman contrôlé par  ABO.

Ces cinq tranches sont les premiers retraits de cash à inscrire dans le cadre du plan de financement, à 100 millions d'euros maximum sur sept ans, annoncé il y a quelques jours par Europlasma avec l'appui d'ABO.

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La modernisation de l'activité d'Inertam et la réorientation de celle de Cho Power sont deux gros projets qui s'inscrivent en plein cœur de la feuille de route du programme de financement du groupe à 100 millions d'euros, dont 75 % sera justement consacré des projets générateurs de valeur, tels que ces deux-là.

Grosses attentes pour les combustibles de récupération

Comme le souligne la direction du groupe, une bonne partie de ces 5 premiers millions d'euros tirés du plan de financement sur sept ans vont servir à moderniser la ligne de préparation de CSR. La production de ces déchets finement triés ayant déjà fait l'objet de la signature par Europlasma d'un contrat pluriannuel de 4,5 millions d'euros sur cinq ans portant sur la transformation de plusieurs dizaines de milliers de tonnes de DAE (déchets d'activité économique) en CSR.

"Les investissements réalisés avant la fin du premier semestre 2021 permettront une meilleure productivité et par conséquent un accroissement sensible des cadences de livraison de nos partenaires dans un environnement plus robuste et sécurisé. La production actuelle ne sera pas affectée par les travaux", précise le groupe.

La filiale Inertam va bénéficier de son côté, toujours avec ces cinq premiers millions d'euros, de la construction de nouveaux bureaux et d'une base vie sur le site. Comme le souligne la direction d'Europlasma il s'agit d'améliorer les conditions de travail des salariés mais aussi de "faire du site un showroom commercial et une vitrine technologique du savoir-faire du groupe en matière de vitrification d'amiante. Ainsi Inertam disposera d'installations et de locaux aux standards internationaux, conformes à son positionnement technologique et pouvant accueillir chercheurs, clients, prospects et autres partenaires à compter de fin octobre 2021".

Lire aussi : Europlasma : le financier Pierre Vannineuse explique pourquoi il y croit

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