Grâce à H2Bordeaux, le port pourrait bénéficier de 3.000 tonnes d'hydrogène déjà disponibles

Avec le projet H2Bordeaux, les entreprises et installations de la zone portuaire bordelaise pourraient bientôt tirer partie de l'hydrogène généré comme un déchet par l'activité chimique de la société Nouryon. Un projet d'économie circulaire vertueux que l'Union européenne a choisi de soutenir.
Représentants de Nexeya, Storengy et du GPMB lors du lancement du projet H2Bordeaux.
Représentants de Nexeya, Storengy et du GPMB lors du lancement du projet H2Bordeaux. (Crédits : GPMB)

L'idée est dans les tuyaux depuis des mois et Philippe Dorthe, président du directoire du Grand port maritime de Bordeaux (GPMB), s'est rarement privé de rappeler qu'il existait dans le domaine portuaire un gisement potentiel représentant 3.000 tonnes d'hydrogène. De l'hydrogène qui existe déjà et qu'il n'est pas besoin de fabriquer. Parce que cet hydrogène est un déchet. Celui de l'activité industrielle du groupe Nouryon (ex-Akzo Nobel), à Ambès (Gironde/Bordeaux Métropole), qui génère ce carburant par le biais de sa production de chlorate de sodium.

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Ce produit chimique dangereux est obtenu par électrolyse d'une masse de saumure, elle-même élaborée à partir du sel importé via le port de Bordeaux. Le chlorate de sodium peut être notamment décomposé en soude caustique et utilisé dans le blanchiment de la pâte à papier, comme c'est le cas pour la production de Nouryon à Bordeaux. Comme on le comprend, l'enjeu est en l'occurrence de récupérer un déchet qui est aussi un carburant, pour le recycler au bénéfice des installations portuaires, qui ont besoin d'énergie. Carburant dont la dégradation ultime se traduira par la production d'eau... bouclant ce cycle industriel de la façon la plus vertueuse.

Un projet porté par un groupe solide

Pour ce projet, Storengy, filiale de GDF Suez, s'est associé au Grand port maritime de Bordeaux, dont Jean-Frédéric Laurent est le directeur général et président du directoire, et à Nexeya, à Toulouse, filiale du groupe allemand en électronique militaire et Défense Hensoldt (lui-même contrôlé par le plus grand fonds d'investissement au monde, l'Américain KKR).

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Objectif : disposer des compétences pour développer H2Bordeaux et trouver un moyen de le faire financer, au moins en partie, par la Commission européenne. Après la signature d'un protocole d'accord en janvier dernier, les porteurs du projet H2Bordeaux viennent ainsi de remporter un appel à projet pour cofinancer les premières études de déploiement de l'hydrogène en milieu portuaire dans le cadre du programme européen CEF (Connecting europe facility).

Toute une arborescence de préoccupations

Le projet H2Bordeaux a été retenu parmi 262 autres dossiers. C'est l'aspect économie circulaire et valorisation d'un déchet qui l'a emporté. L'Union européenne s'est ainsi engagée à financer 50 % du montant total des études, qui s'élèvent à 750.000 euros. Ces dernières doivent permettre notamment de connaitre le potentiel de consommation d'hydrogène dans la zone portuaire pour la mobilité, terrestre ou fluviale ; de soutenir le développement de la filière hydrogène, de créer un projet de référence pouvant servir de base pour être dupliqué pour d'autres projets portuaires similaires, avancer dans la conversion et la fabrication d'engins à hydrogène.

Le projet H2Bordeaux s'inscrit dans le plan de relance présenté par le gouvernement le 8 septembre dernier et qui vise à décarboner l'industrie et la mobilité. Comme le rappelle la direction du port, au-delà de la Nouvelle-Aquitaine, "il contribuera à la création d'une filière hydrogène en France et en Europe".

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Réparation express de l'Alessandra Lehmann

Le 16 septembre dernier le port de Bordeaux a également communiqué sur le fait que ses équipes techniques ont réussi à intervenir de façon express à bord d'un cargo, l'Alessandra Lehmann, avarié lors d'une opération de chargement de bois sur le quai de Bassens (Bordeaux Métropole) alors qu'il était en partance pour la Suède.

Ce cargo d'une longueur de 80 mètres a ainsi subi une brèche de 40 centimètres de diamètre sur une des parois de la cale. Un type d'incident qui n'est pas rare souligne le Grand port maritime de Bordeaux. Sollicitée par l'agent du navire, la direction du port a pu envoyer des techniciens à bord pour produire un diagnostic en quelques heures. Avant de les faire suivre par une équipe de chaudronniers et soudeurs qualifiés (BV Marine) pour réaliser sur place une réparation définitive en moins de 24 heures.

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Commentaire 1
à écrit le 28/09/2020 à 8:59
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Photo: Et donc l'hydrogène ça pue ???

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