L'économie circulaire à l'honneur pour la 4e édition de Ubooster

L'Université de Bordeaux a dévoilé le palmarès de la 4e édition de UBooster, concours de projets entrepreneuriaux innovants portés par des étudiants. Si la présentation des lauréats n'a pu avoir lieu au sein d'UBee lab – l'incubateur étudiant du campus Bastide, rive droite – cinq projets ont tout de même été distingués parmi les trente dossiers reçus. En haut du classement, un système de valorisation de la matière organique agricole qui s'inscrit dans la bio-économie circulaire.
Maxime Giraudeau
Une remise des prix virtuelle pour des innovations bien réelles. La 4e édition de UBooster a fait d'une innovation agricole le lauréat 2020.
Une remise des prix virtuelle pour des innovations bien réelles. La 4e édition de UBooster a fait d'une innovation agricole le lauréat 2020. (Crédits : Arthur Pequin)

Depuis 2016, le concours UBooster encourage les étudiants et jeunes diplômés de l'Université de Bordeaux dans leurs projets d'entreprise. Pour cette 4e édition, dix dossiers ont accédé à la demie-finale sur les trente reçus. Ils n'étaient ensuite que cinq finalistes pour défendre leurs idées. Et c'est le projet baptisé Cap Seed, porté par Alejandro Guerrero, qui est fait lauréat 2020, pour un système innovant de traitement de la matière organique destinée à l'alimentation protéinique dans l'élevage.

Lire aussi : Toopi Organics lève plus de 1 M€ pour transformer l'urine humaine en engrais bio

Originaire de Colombie, mais de nationalité allemande, Alejandro Guerrero, 28 ans, a rejoint la France pour suivre une licence en microbiologie à l'Université de Bordeaux. Il raconte la genèse de son projet.

« J'ai eu l'idée en Colombie en voyant la précarité des agriculteurs. Puis au cours de mes études en microbiologie, j'ai voulu comprendre les principes du cycle de l'eau et de la transformation des déchets en énergie. Après avoir lu des articles scientifiques, j'ai fait mûrir mon idée avec les enseignants chercheurs. »

Le jeune allemand opte ainsi ainsi pour une année de césure juste après sa deuxième année de licence. De quoi se concentrer sur le projet de valorisation du lisier, ce déchet de l'élevage issu des déjections des porcs et bovins mélangées à la litière. "L'idée est de valoriser le lisier pour produire un complément alimentaire pour les animaux d'élevage. Le lisier cause les marées d'algues vertes en Bretagne et c'est un problème de santé publique. Les entreprises du futur devront utiliser les déchets pour les valoriser", expose-t-il. Les 5.000 € décrochés grâce au concours UBooster sont une première étape sur un long parcours, quand l'étudiant auto-entrepreneur estime à 10.000 € le coût de dépôt de brevet.

Tremplin

Parmi les autres projets distingués, Zèta, porté par Laure Babin, qui propose une production de baskets éco-responsable. Inscrite dans une démarche zéro déchets, la jeune entrepreneuse décroche 2.000 € pour sa deuxième place, et un prix spécial de 1.000 € en tant que « coup de cœur » de la chaire Entrepreneuriat, portée par l'Université de Bordeaux et la Banque populaire Aquitaine Centre Atlantique.

En troisième position, le projet Sango, vainqueur du prix Impact, qui prône des campagnes de communication portées sur les preuves et issues de recherches en neurosciences et en psychologie. Suivent enfin My Bundl, qui propose des cosmétiques à faire soi-même grâce à des ingrédients issus de l'agriculture biologique locale, et Reward, l'application qui permet au salarié de recevoir son salaire avant le début du mois. Les récompenses reçues par les lauréats devraient à présent leur permettre de développer leurs projets, et de solliciter d'autres financements s'ils s'avèrent viables et intéressent les entrepreneurs.

Lire aussi : La transformation numérique, un fil supplémentaire entre universités et entreprises ?

Le palmarès :

  • 1/ Cap Seed, d'Alejandro Guerrero, valorisation du lisier agricole, 5.000 €
  • 2/ Zèta, de Laure Babin, baskets éco-responsables, 3.000 €
  • 3/ Sango, de Marie Szalay et Chad Charasse, communication basée sur la science, 3.000 €
  • 4/ My Bundl, d'Emma Longis, kits locaux pour cosmétiques à faire soi-même, 1.000 €
  • 5/ Reward, de Lucas Picot, application de versement précoce du salaire mensuel, 1.000 €
Maxime Giraudeau

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.