Meditect lève 1,5 M€ pour lutter contre les faux médicaments

Alors que les faux médicaments causent la mort d’un million de personnes chaque année dans le monde, Meditect a lancé en début d’année une application mobile qui permet de vérifier l’authenticité des médicaments. Le service est pour le moment disponible en Côte d’Ivoire mais, demain, c’est toute l’Afrique subsaharienne qui est visée. Pour y parvenir et accélérer, dans le même temps, son développement technologique, la startup bordelaise vient de lever 1,5 M€ en pleine pandémie.
Avec l'application smartphone gratuite Meditect Pro, les pharmaciens du réseau Meditect authentifient leur inventaire en scannant chaque boîte mise en stock.
Avec l'application smartphone gratuite Meditect Pro, les pharmaciens du réseau Meditect authentifient leur inventaire en scannant chaque boîte mise en stock. (Crédits : Meditect)

Les levées de fonds ne sont pas à toutes à l'arrêt en pleine crise du Covid-19. Alors qu'Alan clôturait, fin avril, un tour de table de 50 M€, puis Owkin de 25 M€ début mai, dans une moindre mesure, la startup bordelaise Meditect a annoncé la semaine dernière avoir levé 1,5 M€ avec la participation du fonds LBO France, de business angels, de Bpifrance et de la Région Nouvelle-Aquitaine. Le point commun entre ces entreprises ? Toutes évoluent dans le secteur de la santé.

La résilience du secteur de la santé

"Le tour de table a été finalisé alors que le Covid-19 faisait déjà des vagues et en l'occurrence, la pandémie n'a pas constitué un frein. Cela traduit, sans aucune surprise, une résilience du secteur de la santé. Naturellement, des besoins se font encore plus sentir en cette période qu'en temps normal", commente Romain Renard qui a co-fondé Meditect avec Arnaud Pourredon, en 2018, pour lutter contre le fléau des faux médicaments dans les pays en voie de développement.

"Les médicaments falsifiés et de qualité inférieure causent la mort d'environ 100.000 enfants par an en Afrique de l'Ouest selon l'Organisation mondiale de la santé. Ils font un million de morts chaque année dans le monde. C'est à mon sens, un chiffre plus percutant que celui qui correspond au manque à gagner et qui est estimé à 200 milliards de dollars", insiste Romain Renard.

Meditect, accompagnée par la technopole Bordeaux Unitec, a donc lancé en début d'année une solution de traçabilité et d'authentification des médicaments qui utilise la technologie blockchain. Le principe est simple : les patients et les pharmaciens partenaires utilisent une application mobile, gratuite, qui permet de scanner la boîte de médicament sur laquelle figure un numéro de série unique. C'est le laboratoire, client de Medictect, qui paie pour sécuriser la distribution de leurs médicaments.

A ce stade, 300 pharmaciens de Côte d'Ivoire utilisent la solution, soit 30 % du marché, et seul l'Efferalgan est tracé, dans le cadre d'un partenariat avec UPSA. Mais à l'avenir, la start-up ambitionne de sécuriser l'intégralité des médicaments en Afrique subsaharienne en collaboration avec l'ensemble des laboratoires exportateurs.

20 personnes à recruter

Grâce cette levée de fonds, Meditect prévoit d'ores et déjà une extension géographique du service au Sénégal et au Cameroun d'ici à la fin de l'année. "Deux filiales vont être créées. Il ne s'agit pas de déployer un service à distance mais de travailler avec des équipes sur le terrain. Pour soutenir le passage à l'échelle de notre technologie et du produit, des recrutements sont également prévus pour consolider l'équipe tech." Meditect, qui compte actuellement 15 salariés entre le France et la Côte d'Ivoire, entend embaucher 20 personnes supplémentaires d'ici février 2021.

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