Wupatec réunit 3 M€ pour réduire de moitié la consommation énergétique de la 5G

Wupatec, fournisseur de solutions haute performance pour les télécommunications sans fils, a bouclé fin janvier un tour de table de 3 millions d’euros. Il s’agit d’une première levée de fonds pour cette startup basée à Limoges qui se positionne sur un marché porteur dans le cadre du déploiement à venir de la 5G. La société, qui recrute, a mis au point une technologie qui doit permettre de réduire de moitié la consommation d’énergie des réseaux 5G. Elle est en discussion avec des équipementiers télécoms et des partenaires technologiques.
Les réseaux de télécommunication sont énergivores.
Les réseaux de télécommunication sont énergivores. (Crédits : DR)

A l'heure où des voix s'élèvent pour interroger l'impact de la 5G sur l'environnement, Wupatec sort de l'ombre. La startup créée à Limoges en 2016 vient de lever 3 millions d'euros auprès d'IRDI Soridec, Aquiti Gestion et InnoEnergy pour démarrer la commercialisation de sa technologie qui va permettre de réduire la consommation énergétique des émetteurs de puissance radiofréquences pour les réseaux de télécommunications sans fils, et de répondre aux challenges de consommation d'énergie et de compacité des futurs réseaux 5G. "Il s'agit de réduire de réduire de moitié la consommation d'une station de base", précise Stéphane Dellier, directeur général de Wupatec.

"Les réseaux de télécommunication sont énergivores, et le principal coupable est un petit circuit électronique qui consomme plus de la moitié de l'énergie totale. C'est l'amplificateur de puissance que l'on retrouve dans les relais de téléphonie mobile en haut des pylônes et qui sert à amplifier le signal pour qu'il aille jusqu'au téléphone, déroule Stéphane Dellier. Ce circuit consomme beaucoup et a un rendement électrique catastrophique. L'énergie qu'on lui fournit est perdue, dissipée sous forme de chaleur. L'idée était donc d'améliorer l'efficacité énergétique de ces circuits. C'est d'autant plus pertinent avec l'arrivée de la 5G dans la mesure où l'on va multiplier le nombre d'émetteurs, donc de relais de téléphonie mobile. La 5G va par ailleurs encore dégrader l'efficacité énergétique de ces circuits. C'était déjà un point faible avec la 4G. Cela devient critique avec la 5G."

Lire aussi : 5G : un nombre colossal d'antennes sera nécessaire pour couvrir le pays

Des verrous technologiques levés

Pour remédier à ce problème, la jeune pousse a donc utilisé la technique de l'enveloppe tracking. "Alors que l'on fournit aujourd'hui aux amplificateurs une alimentation fixe pour ne pas dégrader le signal à transmettre, l'enveloppe tracking consiste à faire varier la tension de l'alimentation en fonction du niveau du signal à émettre. C'est une technique qui marche très bien. Elle est utilisée en masse dans les téléphones portables. En revanche, pour l'appliquer aux amplificateurs de forte puissance, il a fallu lever des verrous technologiques", explique Stephane Dellier. Cinq familles de brevets ont été déposées.

Wupatec a déjà signé, en 2017, un contrat avec un acteur de la défense. Bilan ? "Si l'utilisation n'est pas exactement la même, la technologie est parfaitement adaptée." La société est actuellement en discussion avec des équipementiers d'infrastructures télécoms, ainsi que des partenaires technologiques dans la mesure où elle se positionne sur un marché potentiellement à très fort volume. Elle-même ne fabriquera pas. "Les amplificateurs de puissance sur la 4G représentent un marché d'un milliard de dollars par an et il est amené à croître avec la 5G d'ici 2025", explique Stéphane Dellier. Le modèle économique reposera sur la licence de propriété intellectuelle pour des marchés difficilement accessibles ou à très forts volumes ainsi que sur la commercialisation de ses propres produits.

La société qui compte actuellement 12 salariés (ingénieurs R&D et développement de produits) à Limoges et Toulouse prévoit de monter rapidement à une vingtaine de personnes pour atteindre 30 à 40 salariés d'ici à trois ans. Un deuxième tour de table est d'ores et déjà envisagé dans les 24 prochains mois.

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Commentaires 2
à écrit le 18/02/2020 à 7:26
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Donc français made in China encore ?

le 18/02/2020 à 8:14
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vous voulez faire assembler par qui ? A-t-on les usines pour fabriquer des millions(milliards) d'appareils/modules/systèmes ? Mais on fabrique et invente des puces (STM) dont un accéléromètre (qui peut ensuite servir à divers constructeurs, c'est un ...

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