Qualité web : comment Opquast compte accélérer dans la certification

Via la formation et la certification de compétences, Opquast s'adresse à tous ceux qui œuvrent à la bonne conduite d'un projet web. Cultivant une approche résolument transversale, la société girondine a bouclé une levée de fonds de 500.000 € pour accélérer sur son marché.
Elie Sloïm, dirigeant fondateur d'Opquast
Elie Sloïm, dirigeant fondateur d'Opquast (Crédits : Franck Paul)

Depuis plus de vingt ans, Opquast creuse avec patience son sillon autour de la qualité des projets web. Un sujet insuffisamment abordé mais pourtant stratégique. Le postulat de son fondateur, Elie Sloïm : chaque projet web associe différents métiers qui n'ont ni la même culture, ni le même socle de compétences. Pire, ils ne parlent souvent pas la même langue, chacun étant expert de son sujet mais assez ignorant de ce qui gravite autour. Or, la non-qualité web a un coût énorme lui aussi sous-estimé, alors que le sujet est jugé comme stratégique dans l'industrie par exemple où les référents qualité sont légion...

Opquast postule qu'un projet aura plus de chance de voir le jour si tous les spécialistes qui s'y impliquent maîtrisent un minimum les problématiques de leur voisin. Après avoir développé une activité d'audit de sites qu'elle a depuis revendue, la société girondine s'est focalisée sur les connaissances fondamentales transverses nécessaires dans les projets web, en créant une certification sur le modèle du fameux TOEIC pour l'anglais. Certification qui garantit que non seulement ceux qui la détiennent maîtrisent le socle de compétences nécessaires, mais sont aussi conscients de ce qui se passe de l'autre côté de l'écran :

"Tout le monde fait du web pour un utilisateur moyen. Or, l'utilisateur moyen n'existe pas. Le web, c'est une multitude de contextes et ceux qui participent à ce type de projets doivent avoir de l'empathie et de la compréhension pour ce qui se passe dans la vie réelle. Combien de sites superbes ne fonctionnent plus quand la connexion n'est pas optimale, dans le métro par exemple ?", expliquait ainsi Elie Sloïm à La Tribune en février 2018.

Plusieurs facteurs pour expliquer l'ouverture du marché

Depuis la revente de ses activités d'audit, Opquast est restée fidèle à sa volonté de cibler le champ des compétences pour toucher toutes les strates d'un projet web via la formation et la certification. Après avoir grandi pas à pas, la société basée à Cenon voit son marché s'ouvrir et vient de boucler, pour accélérer, une levée de fonds de 500.000 euros. Cet intérêt pour la qualité web repose sur plusieurs facteurs :

"La mise en place du Règlement européen sur la protection des données a entraîné une meilleure perception des risques globaux, les sujets de la sécurité, celui de l'éco-conception ainsi que celui de l'accessibilité ont également mûri, développe Elie Sloïm. Sur la question de l'accessibilité par exemple, l'impulsion donnée par les Etats, le travail des associations et les procès aux USA font avancer la prise de conscience. Chez Opquast, nous sommes portés par cette vague qui fait suite à l'industrialisation du web. Les risques systémiques sont mieux compris par nos interlocuteurs, qui cherchent à s'appuyer sur des personnes qui ne sont pas expertes mais bénéficient d'un socle de notions. La certification, valable dans le monde entier, est un premier pas."

La société totalise à ce jour près de 8.000 personnes formées et certifiées grâce à ses outils. Son modèle repose sur la production de contenus, la formation en ligne et une plateforme web en mode SaaS. Les entités (entreprises, collectivités...) peuvent s'y abonner pour faire passer simplement la certification à leurs effectifs ou à leurs futurs recrutés. Les demandeurs d'emploi peuvent également réaliser la démarche eux-mêmes. "Nous ne formons et certifions que les individus, précise Elie Sloïm. Près de 200 partenaires sont abonnés à la plateforme : établissements d'enseignement supérieur, agences Web et prestataires informatiques, annonceurs..."

Cette activité a amené Opquast à l'équilibre... et le développement du marché l'a poussé à lever des fonds. Une opération assez rare dans l'univers des PME installées mais réalisée au bon moment : marché existant, perspectives de croissance fortes et situation financière saine de l'entreprise. On est donc dans le cadre de la « bonne levée », celle qui doit permettre de faire passer un palier alors que les fondamentaux sont déjà solides. L'opération a été accompagnée par Arnaud Cochin d'Adenia Conseil auprès d'investisseurs restant discrets, ainsi que le fonds régional Naco lancé par le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine.

"Cette levée de 500.000 € arrive au bon moment. Elle a pour objectif de consolider les contenus que l'on produit autour de la qualité web et de financer le développement d'Opquast. Nous allons porter nos efforts sur la partie commerciale, prospection et marketing afin de développer notre réseau de partenaires, poursuit Elie Sloïm. L'enjeu est de remonter jusqu'aux comités de direction, aux décideurs, aux élus. Les investisseurs que nous avons choisis sont sensibles au sujet que l'on porte. Nos ambitions sont très importantes, notamment à l'étranger où l'enjeu est énorme."

En 2020 sortira également une nouvelle version du référentiel d'Opquast. Ce dernier a vocation à durer plusieurs paires d'années, car comme le précédent, il ne fait pas référence à des technologies en particulier. En revanche, il insiste sur l' « infinité de contextes » du web. Le but est « de rendre visible ce qui se passe de l'autre côté de l'écran » et de rappeler que le fameux « utilisateur moyen » est potentiellement une personne âgée peu familière avec les terminaux mobiles, une personne malvoyante, ou encore ne bénéficiant pas d'une connexion optimale.

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