Comment gloo veut favoriser les rencontres spontanées

Depuis deux ans, la startup gloo bâtit très discrètement une nouvelle plateforme depuis Bordeaux. Son objectif : dans un monde où les échanges sont de plus en plus virtuels, elle entend donner au grand public la possibilité d'organiser facilement des rencontres spontanées entre amis, et aux restaurateurs des outils de marketing direct. Fondée par Aidan O'Brien, soutenue par plusieurs investisseurs dont l'entraîneur de football Jocelyn Gourvennec, gloo sera lancée cette semaine.
Jocelyn Gourvennec et Aidan O'Brien, avec deux des mascottes de la startup gloo
Jocelyn Gourvennec et Aidan O'Brien, avec deux des mascottes de la startup gloo (Crédits : gloo)

De plus en plus d'interactions sur le web et via les réseaux sociaux particulièrement, mais de moins en moins de rencontres dans "la vraie vie". gloo part du principe que nos vies digitales sont de plus en plus chronophages, pouvant mener jusqu'à la dépendance, et que l'hyper-connexion des salariés, et des jeunes générations, rend paradoxalement les échanges physiques de plus en plus rares. Combien d'entre nous ont imaginé organiser un déjeuner ou un dîner entre plusieurs amis avant de laisser tomber, effrayés par les contorsions à venir pour organiser quelque chose qui conviennent à tout le monde ?

gloo entend justement prendre le contre-pied de cette situation en proposant un outil garantissant des rencontres spontanées. L'application (Android ou iOS) permet à son utilisateur de repérer ses amis (préalablement inscrits aussi) à proximité, d'en choisir quelques-uns et de leur proposer un déjeuner ou dîner à l'improviste et de s'envoyer des messages. L'écran propose alors de choisir entre deux restaurants suggérés. Une fois le choix fait, l'application permet d'estimer le temps que chaque utilisateur mettra à se rendre au rendez-vous, sans le suivre pour autant durant son trajet. Elle permet également de centraliser les photos prises lors du rendez-vous en un seul endroit, les rendant accessibles à tous les participants, et de découvrir de nouveaux restaurants.

Une application pour le client, l'autre pour le restaurateur

gloo compte non pas une mais deux applications mobiles. Le restaurateur, lui, dispose de la sienne. Il peut ainsi donner quelques renseignements sur sa cuisine, préciser s'il a des tables en terrasse, adjoindre des photos, envoyer des messages au moment où les utilisateurs font leur choix de restaurant ("Le café est offert" ou "La carte des desserts est exceptionnelle" par exemple), repérer avec quel autre endroit il est en "compétition", recevoir une notification quelques instants avant que le premier client arrive pour le recevoir dans les meilleures conditions, poursuivre l'échange avec un message supplémentaire une fois le groupe parti pour les remercier par exemple... et avoir accès à l'avis (il ne s'agit pas d'une notation) de ce même groupe. Côté restaurateurs, gloo espère ainsi contourner le modèle publicitaire traditionnel en proposant un outil de marketing direct gratuit pour l'offre de base et payant sur lorsqu'on lui adjoint plusieurs fonctionnalités. Côté utilisateurs grand public, le système s'appuie largement sur de la gamification (aussi appelée ludification, piochant dans les mécaniques du jeu).

Créée officiellement en septembre 2017 par l'entrepreneur Aidan O'Brien, installé en France depuis une quinzaine d'années, gloo a discrètement poussé au sein du Village by CA du Crédit agricole Aquitaine, qui l'héberge. L'équipe volontairement multiculturelle d'une douzaine de personnes est dispatchée sur plusieurs continents et porte des ambitions internationales assumées. "Mais le cœur de gloo reste à Bordeaux, indique Aidan O'Brien. Nous avons également travaillé avec des partenaires bordelais, notamment l'agence de design Akiani, l'Equipe Costumes qui a confectionné les costumes de nos mascottes, les écoles Le Wagon et l'ISEG... Après un premier tour de table de 350.000 € collectés, nous en avons bouclé un second d'amorçage de 850.000 € qui nous permet de nous lancer."

Parmi les vingtaines de conseillers et d'investisseurs qui sont impliqués dans le projet, on retrouve un nom bien connu des Bordelais : celui de Jocelyn Gourvennec, entraîneur au FC Girondins de Bordeaux de 2016 à 2018. Amateur de gastronomie, il connaît comme sa poche le monde du sport. Ça tombe bien : gloo a choisi la restauration comme premier cas d'usage mais réfléchit déjà aux prochains, le sport donc, les sorties au cinéma ou au théâtre...

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