E-tourisme : MyYeti en passe de trouver son chemin et son modèle économique

Créée en 2016 à Bordeaux, l'entreprise MyYeti est une agence de voyage en ligne qui propose des séjours sur-mesure. Sa particularité : ces séjours sont en partie façonnés par des voyageurs rémunérés pour le faire. Après un démarrage compliqué, la startup semble avoir trouvé son modèle économique. Avec un chiffre d'affaires de 600.000 € en 2018, elle espère doubler son équipe pour atteindre 8 à 10 personnes fin 2019.
(Crédits : CC by Andrew Gosine from Burst)

"J'ai 43 ans et j'ai déjà monté une entreprise alors je préfère rester prudent", prévient d'entrée Bruno Ringwald, le fondateur et dirigeant de la startup MyYeti, installée pour encore quelques mois au Campement, la pépinière municipale d'entreprises localisée à Darwin. Une prudence qui ne l'empêche pas d'avoir comme référence le géant californien Airbnb. Il en reprend principalement la dimension collaborative autour du voyage. Mais chez MyYeti nulle trace d'appartement à louer, c'est l'expérience et les conseils des voyageurs qui sont placés au centre de la valeur économique. "A nos yeux, la meilleure personne pour vous conseiller sur votre prochain voyage au Vietnam, c'est quelqu'un qui en revient !", résume Bruno Ringwald.

"Valoriser l'expérience des voyageurs"

MyYeti dispose donc d'une licence d'agence de voyage et commercialise des voyages sur-mesure classiques (environ 200 séjours vendus sur l'année écoulée) mais elle mise sur l'aspect collaboratif pour se démarquer. Pour cella, la startup rémunère les voyageurs qui acceptent de recommander des lieux voire même de monter des itinéraires de A à Z :

"Cela peut représenter 5 € pour une recommandation ou un avis sur un lieu, un établissement ou une activité et ça peut monter jusqu'à 20 ou 30 € par jour de voyage pour un itinéraire détaillé jour par jour. L'idée est vraiment de valoriser et de s'appuyer sur les retours d'expériences de ces voyageurs que nous appelons explorateurs. Et si ces derniers prennent en charge la vente, les réservations, etc..., alors ils récupèrent une commission de 10 % du montant du voyage tandis que 5 % vont à MyYeti", détaille Bruno Ringwald

Cette dernière option vise d'abord des profils déjà portés sur le métier d'agent de voyage pour leur permettre de dégager un complément de revenu : "On peut être sur environ 1.000 € par mois, ce qui n'est pas négligeable", indique MyYeti qui compte pour l'instant une dizaine de voyages vendus sur ce modèle lancé il y a quelques semaines.

Un activité en croissance après une année difficile

L'exercice 2017, marqué par l'investissement initial et plusieurs mois de tâtonnements pour ajuster l'offre et valider le concept, s'est soldé par un chiffre d'affaires de seulement 167.000 € et une perte de 136.000 € à la fin septembre 2017. "Nous avons ensuite reçu fin 2017 une subvention de 40.000 € de la Région Nouvelle-Aquitaine et une aide de Bpifrance de 150.000 €. L'année 2018 va s'achever sur un chiffre d'affaires de 600.000 € avec une activité en croissance de plus de 10 % par mois", précise Bruno Ringwald. Le modèle économique de MyYeti est même passé à l'équilibre des derniers mois avec une trésorerie positive en septembre 2018 :

"Nous avons appris en avançant et en adaptant constamment notre offre aux attentes de nos clients en suivant la logique du lean. Aujourd'hui, on a abouti à une proposition de valeur qui fonctionne et les commandes des prochains mois nous disent que cela va continuer. Mais on va encore s'améliorer, par exemple, en proposant des voyages d'entreprises à la demande de certains de nos clients cadres supérieurs ou chefs d'entreprise. Une activité que nous n'avions pas prévue au départ !"

Mais l'ardoise de 2017 n'est pas pour autant effacée. Dans un premiers temps, une recapitalisation à hauteur de 100.000 € devrait aboutir d'ici à la fin de l'année et, dans un second temps, Bruno Ringwald travaille à une levée de fond auprès de business angels pour réunir entre 1 et 1,5 M€ en 2019. Parallèlement, MyYeti devrait compter un 4e collaborateur d'ici la fin de l'année et espère procéder à d'autres recrutements - entre deux et cinq - en 2019 pour optimiser la plateforme numérique et renforcer le volet commercial.

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