Energie des vagues : première mise à l’eau réussie pour Hace à La Rochelle

Après cinq années de recherche et développement, la société girondine Hace a mis à l’eau sa première machine capable de capter la force des vagues pour produire de l’électricité non intermittente. Elle est en test dans le port de La Rochelle, avant un lancement de la production des machines de pré-série espéré dans un an.
La société Hace désormais présente à La Rochelle.
La société Hace désormais présente à La Rochelle. (Crédits : Hace)

Hace se jette dans le grand bain. Vendredi, la société Hydro Air Concept Energie, basée à Martillac, a mis à l'eau sa première machine capable de générer de l'énergie à partir de la houle. Ce prototype d'une puissance de 50 KW est testé pour deux mois minimum au port de La Rochelle. Une sorte d'étoile de mer, de 20 mètres sur 18, composée de trois bras et d'un corps central qui accueille la turbine.

"Le but est de montrer que cette machine fonctionne et récupère les petites houles comme les plus fortes et ainsi de prouver que ce l'on croyait impossible est réalisable. Elle a été testée en bassin d'essai pendant trois ans à l'école des Arts et Métiers de Bordeaux. On sait que ça marche, mais c'est une question de crédibilité. Il fallait procéder au test en mer", explique Jean-Luc Stanek, président fondateur exécutif et directeur technique de Hace.

"Quand le soleil se couche et que le vent faiblit, Hace continue à produire votre énergie propre", complète Jean-Luc Stanek. "C'est notre slogan. Le soleil, c'est génial, mais la nuit il n'y en a pas. L'éolien, c'est bien également et il en faut dans le mix énergétique, mais en période de grands froids anticycloniques, il n'y a pas de vent. Or, c'est à ce moment là que la demande est la plus forte. La force de notre technologie, qui consiste à segmenter la houle, est de produire de l'énergie non intermittente, en phase avec la consommation. Nous pouvons récupérer l'énergie de toutes les vagues qui sont plus fortes le soir et en hiver."

Un marché mondial de 600 Md€ par an

Depuis la mise à l'eau du premier prototype, plusieurs municipalités et ports affichent leur intérêt mais aussi les îles. "Il y en a 300.000 dans le monde", insiste Jean-Luc Stanek.

"Sur les îles, le courant est cher, à savoir fréquemment entre 25 et 50 centimes le KWh. Dans notre cas, sur les petites unités, nous serons entre 4 et 5 centimes du KWh et entre 3 et 4 centimes."

Hace peut déjà compter sur quelques clients potentiels qui ont signé des lettres d'intention. "Parmi eux, un grand groupe international dont je tais pour le moment le nom. Le marché mondial est de l'ordre de 600 milliards d'euros par an", confie Jean-Luc Stanek qui insiste sur le fait que l'Europe évalue entre 10 et 15 % la part des besoins électriques pouvant être fournis par l'énergie des vagues d'ici 2050.

"La semaine dernière était une grande semaine pour Hace en terme de visibilité et de crédibilité." La prochaine étape consistera à lancer la production des machines de pré-série d'ici un an.

"Cela sera possible si nous avons les financements nécessaires. Ce serait bien que nous réussissions à lever entre 2 et 5 M€", reconnait Jean-Luc Stanek.

En attendant, une petite levée de fonds a été réalisée en interne cet été "pour être tranquille jusqu'à la fin de l'année. La Région Nouvelle-Aquitaine a également voté une subvention de 190.000 euros en juillet." Le projet "Hydro Air Concept Energy" vient d'être financé par le dispositif d'excellence "Instrument PME" (phase 1) qui s'inscrit dans le programme européen de financement de la recherche et de l'innovation Horizon 2020.

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Commentaires 6
à écrit le 14/02/2020 à 11:48
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nuuuulllll

à écrit le 13/09/2018 à 10:46
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«  Nous pouvons récupérer l’énergie de toutes les vagues, qui sont plus fortes le soir et en hivers » Je comprends aisément que les vagues soient plus fortes en hivers... mais il faudrait m’expliquer par quel étrange phénomène, elles se renforcerai...

à écrit le 06/09/2018 à 17:13
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L'énergie dite "marée motrice" existe depuis des décennies et doit donc être amortie depuis belle lurette, qu'en est-il ? Je m'étonne de ne jamais en entendre parler.

le 01/07/2022 à 12:22
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Effectivement, l'énergie marémotrice est exploitée en France par EDF avec un barrage sur La Rance. Mais un barrage coute cher à construire.

à écrit le 05/09/2018 à 6:44
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Une phrase incomplète ? "Dans notre cas, sur les petites unités, nous serons entre 4 et 5 centimes du KWh et entre 3 et 4 centimes."

le 06/09/2018 à 16:35
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"...et entre 3 et 4 centimes avec de plus grosses unités."

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