Sanofi explore les atouts du numérique et va investir à Ambarès

Guillaume Leroy prendra ses fonctions de nouveau président de Sanofi France dans quelques jours. Il revient sur le poids économique du groupe pharmaceutique français, évoque son rapport aux nouvelles technologies et annonce la mise en production d'un nouveau médicament sur le site girondin d'Ambarès.
Sanofi emploie plus de 24.000 personnes en France

Aujourd'hui directeur général France de Sanofi, Guillaume Leroy prendra la présidence ce dimanche. Cet ancien pharmacien de Rouen a longtemps travaillé à l'international pour le compte du groupe pharmaceutique français : de 1993 à 1995 au Brésil pour y lancer une filiale locale, en Colombie, au Venezuela, au Mexique pendant 9 ans... Le retour en France se fait en 2011 pour travailler sur le vaccin contre la dengue, fruit de 20 ans de R&D et qui a obtenu son autorisation de mise sur le marché dans une quinzaine de pays l'an passé. Guillaume Leroy devient le président d'un groupe qui pèse le quart des 98.000 personnes travaillant dans l'industrie du médicament en France. Sur les 24.000 employés français de Sanofi, un millier évoluent dans un des quatre sites localisés en Nouvelle-Aquitaine à Ambarès, Saint-Loubès, Floirac et Mourenx.

Guillaume Leroy souligne qu'avec 2,4 milliards d'euros investis en R&D chaque année, "Sanofi est le premier investisseur privé toutes industries confondues parmi les sociétés dont le siège social est installé en France". Pour le dirigeant, les conditions que réunit l'Hexagone justifient que 45 % du budget de recherche et développement y soit localisé, avec notamment "de grands centres de recherche, un réseau hospitalo-universitaire performant, un maillage serré de 22.000 officines".

Collaborations avec des startups

De passage à Bordeaux, Guillaume Leroy s'est arrêté au Village by CA, la déclinaison locale du réseau de pépinières de startups lancé par le Crédit agricole. Un signe d'ouverture en direction des jeunes pousses du numérique, Sanofi faisant partie des partenaires de ce Village, comme Keolis, Pichet... Le numérique qui fait justement partie intégrante de la stratégie du groupe pharmaceutique, affirme son futur président :

"Tout l'enjeu pour nous est le suivant : comment utilise-t-on ce virage numérique pour le bénéfice du patient ? Le numérique pour le numérique ne nous intéresse pas, le premier défi est de savoir ce qu'on en fait. De leur côté les startups sont bourrées d'idées et de projets. Cela nous ouvre de nombreuses pistes de collaboration et nous envisageons toutes les formes possibles, nous n'avons pas de modèle pré-établi. Ce n'est plus possible d'être dans la revendication d'un savoir, l'innovation ne pourra se faire tout seul."

Plus précisément, Guillaume Leroy imagine plusieurs pistes intéressantes pour Sanofi et s'appuyer sur des technologies de pointe :

"Des solutions big data pourraient nous permettre de repérer les signaux faibles dans les populations et favoriser le diagnostic des maladies rares, limitant ainsi les périodes d'errance de diagnostic et d'intervenir plus vite avec l'arsenal thérapeutique existant. Deuxième opportunité, améliorer le bon usage du médicament en s'intéressant à l'interaction patient / professionnel de santé. L'objectif est d'éviter le mauvais emploi du médicament ou encore son gaspillage."

Guillaume Leroy cite en exemple Diabeo, solution optimiser le traitement de la personne diabétique en fonction de son comportement et d'alertant le médecin en cas de besoin. Ou encore la manière dont il est possible d' "écouter" les réseaux sociaux pour déceler les premiers signes d'épidémies.

"Le numérique va nous permettre de faire mieux mais surtout, de faire des choses que l'on ne faisait pas avant, reprend-t-il, par exemple en analysant des données afin d'enrichir notre connaissance de nos médicaments et d'améliorer nos capacités à comprendre les maladies."

Si ces horizons semblent de moyen terme, d'autres développements plus rapides vont concerner Sanofi à Ambarès, qui a déjà bénéficié de 80 M€ d'investissements ces 10 dernières années selon Guillaume Leroy. Le site devrait lancer la production, en 2018 ou 2019, d'un antidiabétique par voie orale. Ce projet néccessitera un investissement de plusieurs millions d'euros ainsi que des recrutements, mais le groupe n'a pas encore assez avancé dans sa réflexion pour les quantifier.

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