Les chatbots de Do you dream up en pleine accélération

Se développant depuis Paris et Bordeaux, Do you dream up est un cas à part. La société, rentable dès ses débuts, a débuté dans la conception de chatbots bien avant que le terme redevienne à la mode. Pour passer un cap, elle est en pleine levée de fonds et embauche à Bordeaux.
Jérôme Vérité, associé cofondateur de Do you dream up

Un brin de pédagogie pour commencer. Derrière le terme anglais de chatbot se cachent des logiciels chargés d'effectuer des tâches spécifiques. Avec les derniers développements relatifs à l'intelligence artificielle, et avec le soutien de Facebook dont la puissance marketing a relancé le sujet en 2016, les chatbots reviennent dans la course. Do you dream up est née en 2009 à Paris autour des solutions conversationnelles. Après avoir passé deux ans sur la technologie, Jérôme Vérité, Cyril Texier et Mathieu Changeat lancent commercialement la société et gagnent rapidement un appel d'offres d'EDF, puis intègrent le groupe PSA et Voyages-SNCF.com à leur portefeuille de clients. La société s'est développée dans les chatbots autour de deux sujets : le support interne des salariés et la relation client. Début 2015, les fondateurs font le constat qu'aucun d'entre eux ne souhaite rester à Paris. A l'étroit dans ses murs, la société fait alors le choix d'installer un bureau R&D à Bordeaux. Elle compte aujourd'hui 7 personnes au 4e étage de la Bourse maritime, en bord de Garonne.

"Nous avons aujourd'hui une centaine de projets de chatbots en production, précise Jérôme Vérité. L'équipe bordelaise est moins souvent en contact direct avec les clients que le service commercial donc le fait qu'elle ne soit pas à Paris ne pose aucun problème."

En internet ou pour la relation client

30 % des chatbots développés par Do you dream up répondent à des besoins de support interne à l'entreprise cliente. Le salarié interroge ainsi le chatbot pour savoir comment imprimer un document, comment poser ses congés, où trouver une application...

"Le chatbot essaie de répondre à toutes les questions qu'un employé d'une grande entreprise est amené à se poser, explique Jérôme Vérité. Nous nous mettons d'accord en amont avec le client sur ce que l'on mettra dans la base de réponses. Et souvent, on se rend compte que la moitié des questions finalement posées au chatbot n'a pas été anticipée !"

L'autre segment de marché porte sur la relation client, avec des avatars virtuels qui répondent aux questions du grand public. Société générale, Aéroports de Paris, EDF, Orange, Sosh, la Caisse des dépôts... font partie des clients de Do you dream up, qui se targue de n'en avoir jamais perdu et qui en compte aussi aux Etats-Unis, au Canada et ailleurs en Europe.

Doubler l'équipe à Bordeaux

Jérôme Vérité aimerait d'ailleurs bien faire grandir l'antenne bordelaise mais éprouve des difficultés à recruter.

"Ce qui nous freine, c'est de trouver les bons profils. Les candidats doivent réussir un exercice qui prend à peu près la journée. Nous ne voulons pas nous tromper sur le profil car avec 8 ans d'historique de développement, il faut bien une année pour qu'un nouvel arrivé soit totalement autonome sur le produit. Je constate également que les salariés bordelais changent moins souvent d'entreprise qu'ailleurs. Beaucoup sont dans la même boîte depuis longtemps et ont tendance à privilégier le confort d'un environnement qu'ils connaissent donc très bien. L'avantage, c'est aussi que la fidélité est grande ! Nous recherchons en ce moment trois ou quatre développeurs Java que nous aimerions embaucher avant la fin de l'année, et un webdesigner / intégrateur. D'ici un an, nous voulons doubler de taille à Bordeaux."

Surfant sur une croissance annuelle de 65 %, Do you dream up entend maintenant passer un cap pour maintenir son avance technologique face à la multitude de nouveaux concurrents arrivés récemment sur le marché.

"Il y a beaucoup d'engouement pour des chatbots qui n'en sont pas vraiment, résume Jérôme Vérité. Le chatbot doit comprendre ce que veut dire l'utilisateur, ce n'est pas un simple enchaînement de questions fermées. Il y a aussi des questions d'ergonomie à prendre en compte. Ce dont nous avons besoin maintenant, c'est de scaler l'entreprise. Même si nous sommes rentables depuis le début, nous devons répondre à deux problématiques qui nous freinent. Le premier est la confiance, avec des clients potentiels qui sont inquiets de nous voir nous développer sur nos seuls fonds propres, sans fonds d'investissement derrière qui les rassureraient. Nous devons aussi faire plus de communication autour de notre offre. On a une longueur d'avance sur la technologie mais trois de retard sur la com' par rapport à de nouveaux acteurs qui sont très bons là-dedans. Nous sommes donc en discussion avec plusieurs fonds de capital-développement pour lever autour de 5 millions d'euros. Notre avantage est d'être présent depuis 2009 et d'avoir une longue liste de clients."

Do you dream up a vu son chiffre d'affaires passer de 1 à 1,7 M€ entre 2015 et 2016. Elle devrait atteindre entre 2,8 et 3 M€ lors de l'exercice en cours.

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