Heliosis ouvre une nouvelle voie aux vélos électriques et aux smartphones

La startup Heliosis, à la pépinière Bordeaux Unitec, s’est lancée sur un marché très prometteur : celui de la recharge sécurisée des batteries de vélos électriques et smartphones. Elle engrange d’ores et déjà ses premiers résultats.
La recharge électrique pour smartphones d'Heliosis place des Quinconces lors du marathon de Bordeaux.

Hébergée à la pépinière de Bordeaux Unitec, à Pessac (Gironde), la startup Heliosis a développé un process innovant de recharge pour batteries de téléphones portables et vélos électriques, dont les produits sont vendus sous la marque Somophone.

"Nos bornes de recharges fonctionnent aussi bien avec l'énergie solaire que grâce aux circuits électriques standards, et nous sommes les seuls à le faire. Autrement-dit, nos bornes fonctionnent aussi bien en extérieur qu'en intérieur", dévoile Jean-Marie Bardieux, cofondateur d'Heliosis à l'origine du concept et gérant de la société.

Comme beaucoup d'innovateurs Jean-Marie Bardieux a eu plusieurs vies et l'innovation sur laquelle s'est bâti Heliosis est presque née par hasard.

"Au départ j'ai commencé à développer des générateurs électriques hybrides hors réseau (off grid). Puis je suis passé aux chambres froides. C'est à ce moment que j'ai rencontré un représentant de Bouygues énergie, qui m'a demandé de réaliser une borne de recharge du même type pour les vélos électriques. Il a fallu un an de développement pour y arriver", rembobine Jean-Marie Bardieux.


Entreprises, le paradis bordelais

Les bornes et tous les matériels Somophone développés par Heliosis sont fabriqués par l'atelier charentais de l'entreprise, qui compte six personnes à Chazelles, près d'Angoulême, car Jean-Marie Bardieux a démarré en Charente avant de loger la tête de son entreprise à la pépinière de Bordeaux Unitec.

"Pour un projet comme le mien l'accompagnement qu'on peut trouver à la pépinière Bordeaux Unitec est incomparable avec ce qui existe à Angoulême, même s'il y a par ailleurs un important pôle image. Quand je suis allé voir les banques angoumoisines pour développer ma borne hybride j'avais beaucoup de mal à me faire comprendre. Je suis même tombé sur un banquier qui m'a dit que c'était dommage que je ne monte pas une boulangerie... Parce qu'à l'époque à Angoulême il y avait un boom sur les boulangeries... une vraie bulle spéculative !", plaisante d'un rire un peu crispé Jean-Marie Bardieux, encore hanté par cette anecdote bizarrement surréaliste.

Le représentant de Bouygues énergie ne s'est pas engagé à la légère et Heliosis va équiper, d'ici le 19 juin au plus tard, la commune de Montjean-sur-Loire (Maine-et-Loire) d'une première borne sécurisée de recharge de batteries pour vélo électrique, qui sera bien entendu installée en extérieur.

Heliosis Bordeaux Unitec

Cédric Gerin et Jean-Marie Bardieux devant des bornes de recharge pour smartphones, dont les trappes sont éclairées (DR)

Jusqu'à trois heures pour les vélos

Si elles sont d'abord destinées aux batteries de vélos électriques ces bornes peuvent éventuellement servir aussi aux téléphones portables. "Bouygues énergie nous l'a achetée car cette filiale de Bouygues est maître d'ouvrage pour installer les bornes sécurisées dans la commune et les raccorder au réseau électrique", précise Cédric Gerin, cofondateur et directeur du business développement. Commercialisées sous la marque So'free ces bornes, qui développent plus de deux mètres de hauteur, peuvent être équipées d'un écran LCD interactif de 17 ou 19 pouces.

Elles comptent quatre trappes à quatre prises domestiques en 220 volts (VAC 50 Hz), pour le réseau électrique, et quatre trappes avec huit prises USB, pour l'électricité d'origine photovoltaïque.

"Dans un vélo électrique ce qui coûte le plus cher c'est la batterie, dont le prix de revient est de l'ordre de 200 euros, pour des machines qui valent en général entre 350 et 400 euros. C'est pourquoi nos trappes de rechargement sont sécurisées. Cette sécurisation peut se faire par digicode, via le triptyque pièce-trappe-clé ou par le biais de divers types de bouton, c'est au choix du client. Le temps de recharge moyen de la batterie est de deux à trois heures", détaille Cédric Gerin.

De la Foire internationale de Bordeaux au Puy-du-Fou

Les bornes de recharge, comme les modèles So'fun et So'fast développés pour les téléphones portables, sont louées ou achetées par des opérateurs qui les proposent ensuite comme un service gratuit aux particuliers. C'est ainsi qu'Heliosis a loué quatre bornes So'fun, de 1,20 mètre de haut, à CEB (Congrès et expositions de Bordeaux) lors de la dernière Foire internationale pour permettre aux visiteurs de recharger leurs portables.

Chacune de ces bornes était équipée de huit trappes de rechargement sécurisées, avec un total de 16 prises USB pour autant de téléphones portables, et de quatre trappes de rechargement non sécurisées pour huit téléphones. La startup girondine, qui vient de vendre deux de ces bornes So'fun au Festival d'Avignon, a également équipé le zoo de La-Palmyre, en Charente-Maritime, le Futuroscope, près de Poitiers, le Puy-du-Fou (Vendée), un McDonald's près d'Angoulême, ou encore la commune de Cosne-sur-Loire (Nièvre).

Heliosis Bordeaux Unitec

Une borne téléphone d'Heliosis dans un McDonald's en Charente (DR)

Des bornes à l'épreuve des intempéries

"Nous avons signé trois commandes avec la SNCF, qui va utiliser une borne So'fun pour sa région Aquitaine et deux autres à Bordeaux Métropole, ainsi que cinq en Poitou-Charentes. Nous avons également remporté un appel d'offre pour équiper une commune en Guyane française, dans le cadre d'un programme d'électrification de l'Amazonie", élargit Cédric Gerin.

Ces bornes de recharge pour téléphones portables ont un fort potentiel de croissance dans les zones où l'électricité n'arrive pas, en particulier en Amérique du sud et en Afrique.

"Les panneaux qui protègent nos bornes sont habillables aux couleurs des entreprises et des collectivités. Nous utilisons en particulier un stratifié fabriqué en Autriche pour les façades d'immeubles. Un stratifié qui résiste à tout type d'intempérie", confirme le responsable commercial, confirmant ainsi le fort potentiel de ces bornes, même si dans l'immédiat Heliosis se concentre sur la France où il y a encore beaucoup à faire.

Des hôpitaux pour les téléphones portables aux pistes cyclables pour les vélos électriques, dont l'autonomie est d'une trentaine de kilomètres, Heliosis ne manque pas de marchés à explorer et vient d'être contacté par la station de ski de La Plagne, en Savoie, qui dispose d'un énorme domaine utilisé en été comme en hiver.

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