Panneaux-election.fr : un affichage électoral optimisé grâce à l’open data

Les startups néo-aquitaines Mapotempo & Quorum remettent en service le site panneaux-election.fr à la veille des élections législatives. Créé grâce à l’exploitation des données ouvertes (open data), cet outil aide les militants à optimiser leurs tournées d’affichage électoral.
Le site panneaux-élection est de nouveau accessible pour optimiser les tournées d'affichage électoral.

Si pour la présidentielle, c'est une société privée qui se charge de coller les affiches des candidats, pour les élections locales ou législatives, c'est aux militants des partis politiques que revient cette mission. Pour leur permettre de gagner du temps et des ressources à l'approche des élections législatives des 11 et 18 juin, deux startups de Nouvelle-Aquitaine, Mapotempo et Quorum Impact, relancent donc l'opération panneaux-election.fr. Le site créé à l'occasion des élections régionales de 2015 est de nouveau disponible.

Concrètement, en se connectant sur panneaux-election.fr, les militants retrouvent leur circonscription et la tournée optimisée qui relie les différents emplacements d'affichage. "Ils peuvent ensuite exporter leur tournée sur une GPS, un smartphone ou l'imprimer", explique simplement Manon Bouly, chargée de webmarketing chez Mapotempo. Les gains réalisés après optimisation : nombre de kilomètres, temps de trajet et émissions de CO2 sont directement calculés sur le site internet et connus de l'utilisateur.

"Ça paraît idiot et assez simple mais ces tournées peuvent tourner au cauchemar. En 2015 la plus longue pourtant optimisée faisait 622 kms (1 canton). Au total, panneaux-election.fr avait fait gagner aux militants 35.000 kilomètres et 700 heures", avance Florent Barre, fondateur de Quorum Impact.

Panneaux election

Capture d'écran d'une tournée optimisée.

Quand l'open data a du sens

Mais en plus d'aider les militants à optimiser leurs tournées d'affichage électoral, ce service gratuit a aussi pour objectif de sensibiliser à l'open data.

"La mise à disposition de ce bien commun qu'est la donnée publique permet la création de services utiles et concrets qui créent de la valeur. C'est important de le rappeler alors que pour beaucoup l'ouverture des données c'est plutôt abstrait et que pour d'autres c'est simplement synonyme de transparence. L'open data a du sens dès lors qu'il ne s'agit pas de libérer de la donnée pour libérer de la donnée", explique Florent Barre.

Par rapport aux régionales de 2015, Florent Barre a pu constater que les données étaient de plus en plus disponibles sur les sites internet des préfectures notamment.

"En revanche, certaines sont délivrées dans des formats difficiles à traiter : des PDF scannés par exemple qui nécessitent un traitement humain. Ensuite, certaines informations sont peu précises. Par exemple, on peut nous signaler la présence d'un panneau électoral à gauche de l'église en face de la boulangerie. Après la libéralisation des données, la prochaine étape sera donc de les obtenir dans des formats réutilisables."

Les contributions d'utilisateurs en hausse

Florent Barre est également satisfait de voir que les contributions des utilisateurs, souvent les militants eux-mêmes, sont de plus en plus nombreuses pour apporter un supplément d'information ou signaler des erreurs. "Nous recevons tous les jours de nouveaux fichiers ce qui est bien car si nous mettons à disposition des données enrichies, le partage va dans les deux sens. Résultat, alors qu'il nous manquait les données de 8 ou 9 départements il y a 2 semaines, aujourd'hui il n'en manque plus que 3. Nous avons 4 à 5 fois plus de connections cette année qu'en 2015", signale Florent Barre.

"4.000 utilisateurs sont allés sur le site depuis le 16 mai", complète Manon Bouly qui ajoute qu'en plus d'une meilleure couverture du territoire, "panneaux-election.fr propose les données détaillées du nouveau contour des circonscriptions législatives. Le découpage est très précis."

Grosse déception toutefois, les départements d'outre-mer ne sont pas répertoriés sur panneaux-election.fr malgré les contacts pris.

L'opération a demandé un long travail de récolte (302 envois d'emails et 191 appels téléphoniques) et de traitement des données une fois obtenues (31 heures). Les données ouvertes proviennent essentiellement des préfectures, d'Open street map, et de la Ban (Base adresse nationale), une base de données qui a pour but de référencer l'intégralité des adresses du territoire français.

Et demain ? Mapotempo et Quorum Impact souhaitent poursuivre leur engagement pour libérer les données et créer des services innovants. D'autres usages peuvent être imaginés dans le futur. Les deux startups y travaillent.

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