Serma va booster son chiffre d'affaires

Le groupe girondin Serma, présidé par Philippe Berlié, vient de porter Serma Safety & Security, spécialisé en sécurité des systèmes, sur les fonts baptismaux. Sans norme de sécurité, les objets connectés sont une de ses cibles de choix.
Alain Rousset, Côme Berbain de l'Anssi, Philippe Berlié et Olivier Duchmann


Hier mardi le groupe Serma a officiellement annoncé la mise en service de sa nouvelle filiale Serma Safety & Security, autrement appelée S3, dans les locaux de son siège social à Pessac (Gironde), en compagnie du président du groupe, Philippe Berlié, du directeur général de S3, Olivier Duchmann, de Côme Berbain, représentant l'Anssi (Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information), et d'Alain Rousset, président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, qui suit depuis l'origine le développement du groupe Serma. Cette société de service à l'industrie s'investit dans la mise au point de prestations de très haut niveau technologique pour ses clients.

Serma assure en particulier l'expertise physique et électrique sur les composants, cartes et systèmes électroniques dans de très nombreux secteurs industriels, qu'il s'agisse de l'automobile, des télécommunications, de l'industrie ferroviaire, spatiale ou encore militaire. Et ceci à toutes les étapes du cycle industriel : analyse et qualifications technologiques, analyse de défaillance, sécurité des systèmes, analyses et qualifications technologiques, etc. Ce qui explique que le siège social du groupe, à Pessac, qui développe une surface utile de 7.000 m2, dispose d'un énorme laboratoire de 6.500 m2.

Des "hackers éthiques"

"Serma dispose de 11 sites, dont 3 en Allemagne et 8 en France, notamment en région parisienne à Guyancourt et aux Ulis, et à Toulouse. Mais le site de Pessac est le plus important. Serma, qui emploie désormais 800 salariés, se développe le long de quatre axes : la micro-électronique, qui génère 27 M€ de CA, les travaux de laboratoire (18 M€), l'ingénierie (36 M€), et depuis peu sûreté et sécurité, avec S3, qui jauge 9 M€ de chiffre d'affaires, pour un CA global de 90 M€" expose Philippe Berlié.

En tant que filiale Serma Safety & Security rejoint Serma Technologies, Serma Ingénierie, ID MOS, PE GmbH, HCM. Systrel et Serma GmbH. La nouvelle filiale S3 a été créée en un temps record grâce au redéploiement express de moyens internes au groupe.

"La sécurité des systèmes sera demain un élément fort du marché. Et nous sommes très peu nombreux à proposer ce genre de prestation. La nouvelle filiale s'appuie sur trois activités qui lui ont été transférées, avec tout d'abord le Centre d'évaluation de la sécurité des technologies de l'Information (Cesti), un centre d'évaluation agréé par l'Anssi où une quarantaine de nos hackers éthiques testent la fiabilité des produits contre les intrusions malveillantes. Ce laboratoire existe depuis 18 ans à Pessac et il ne se visite pas. A la fin des tests ils notent la résistance des produits, qu'il s'agisse de productions gouvernementale, bancaire ou de nouveaux dispositifs plus complexes" résume Olivier Duchmann.

Booster le CA de 30 % en trois ans

L'émergence de S3 doit aussi beaucoup à la création par le groupe Serma, il y a deux ans, d'une activité conseil à la sécurité, "pour aider les clients à intégrer la composante sécuritaire dans l'architecture des systèmes" précise Philippe Berlié. Dernier gros volet de la nouvelle filiale, garantir la sûreté de fonctionnement des systèmes.

"Il s'agit de vérifier qu'en aucune façon le système ne peut générer d'action critique, comme par exemple celle qui a entrainé la destruction du lanceur Ariane 5 lors de son premier tir (à la suite d'une erreur du logiciel de pilotage du lanceur -NDRL)" éclaire Olivier Duchmann.

S3 doit en particulier permettre de sécuriser le fonctionnement des objets connectés, qui ne disposent pas encore de normes de sécurité qui leurs soient propres. Le groupe Serma veut par ailleurs faire grimper son chiffre d'affaires d'un tiers, pour le porter autour de 120 M€, d'ici trois ans. Un défi que Philippe Berlié compte bien relever par des opérations de croissance externe.

"Nous sommes tout prêt de signer un nouveau rachat, d'ici quelques jours mais il n'était malheureusement pas possible d'annoncer en même temps la création de S3 et cette opération de création externe" s'excuse Philippe Berlié. En attendant pas question d'en savoir plus sur l'identité de l'entreprise convoitée par Serma.

Et Philippe Berlié, qui contrôle 25 % du capital du groupe, dont les salariés détiennent près de 60 %, n'a pas voulu non plus préciser le montant de l'augmentation de capital que vient de finaliser Serma. Cette troisième augmentation de capital a pris, comme les deux précédentes, la forme d'un LBO (effet de levier par l'extérieur) minoritaire. Le président estime que la solidité du modèle économique de Serma a été amplement démontrée puisque il y a deux ans l'entreprise a perdu son deuxième plus gros client : choc dont elle s'est très vite remise.

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