Electrique, en kit et open source : la voiture made in Aquitaine arrive

Par Céline Lanusse  |   |  622  mots
Pour fabriquer le véhicule qui sera officiellement présenté le 1er octobre, Gazelle Tech reprend sur sa structure en composite (châssis et carrosserie) les éléments méncaniques d'un véhicule open source créé en Italie.
Plusieurs entreprises, collectivités et universités aquitaines travaillent depuis quelques mois pour mettre au point un véhicule open source, électrique, que les plus bricoleurs pourront monter eux-mêmes ou plus sûrement récupérer chez des prestataires agréés pour les assembler. Elle sera présentée officiellement à la veille du congrès mondial ITS qui se tient à Bordeaux à partir du 5 octobre et devrait être commercialisée début 2017 à un prix inférieur à 20.000 €.

Il faudra attendre fin 2016, plus probablement 2017 pour pouvoir s'offrir le véhicule issu d'Ampool, projet de voiture électrique, libre et ouverte, porté par le cluster Aquinetic (pôle aquitain d'innovation en logiciels libres) autour d'une vingtaine de collectivités, universités et entreprises aquitaines. Les plans ainsi que le programme seront en effet à disposition de toutes celles et ceux qui les souhaitent.

Ce projet a été lancé il y a quelques mois avec un défi : présenter le véhicule sur le congrès mondial ITS dédié aux systèmes de transport intelligent, qui aura lieu à Bordeaux du 5 au 10 octobre. Cette voiture est actuellement en phase de prototypage au sein de la plate-forme Canoe (Centre technologique aquitain des matériaux avancés et composites) à Pessac.

Comme un kart électrique

"La conception et la fabrication a été confiée à Gazelle Tech, explique Gaël Lavaud, directeur de l'entreprise créée en 2014 et hébergée au sien de la pépinière de Darwin Ecosystème à Bordeaux. La  base mécanique vient du véhicule open source OSV, produit par une société italienne. En gros, il s'agit d'un kart électrique : nous retirons le châssis en acier de cette base, reprenons les éléments mécaniques sur notre structure, châssis et carrosserie, en composite."

A quoi ressemblera le véhicule électrique porté par le cluster Aquinetic ? Réponse le 1er octobre...

Croquis intermédiaire de la future voiture open source réalisé en mai dernier (Crédit : Alexandre Guionis/Projet Ampool)

Cette carrosserie autoporteuse en matériaux composites permet de réduire la consommation d'énergie électrique ou essence de 20 % (soit 1 litre au 100 km pour une citadine) en allégeant de 50 % le poids du châssis et de la carrosserie tout en conservant le confort et la sécurité des véhicules classiques en acier. Cette innovation, appelée AeroCell et protégée par 2 brevets, permet également de réduire le nombre de pièces structurelles du châssis à 10 unités au lieu de 200, toutes issues de matériaux composites réalisés à partir de fibres de verre et de résines biosourcées.

Assemblage en 1 heure

Ce véhicule sera présenté en catégorie L7e (quadricycle lourd roulant), dont l'homologation est moins contraignante puisqu'il n'y a pas de crash test. Il devrait atteindre les 80 km/h et bénéficier d'une autonomie de 120 km pour un temps de charge de 6 heures.

Avec un assemblage en 1 heure sans outillage particulier, Gazelle Tech veut permettre la production de véhicules dans des micro-usines relocalisées directement sur les lieux de vente.

"Nous n'avons pas les moyens d'avoir des concessionnaires dans tous les départements, précise Jean-Christophe Elineau, directeur du cluster Aquinetic. Donc l'idée est que, lorsque l'on reçoit les véhicules en pièce détachée, il faut des hubs de mobilité sur le territoire, où le client pourra prendre rendez-vous pour monter son véhicule, entre autres services. C'est tout un écosystème qui va se créer : ces véhicules seront par exemple équipés de capteurs, donc tout une base de données va se créer autour : des vibreurs pourront informer par exemple de la présence de nids de poule sur la route, déclenchant l'intervention du Conseil départemental. On peut aussi imaginer un système de partage de véhicule."

Le design final de ce véhicule de quatre places ne devrait donc être officiellement dévoilé que le 1er octobre par la Région Aquitaine. Suivront les phases de pré-homologation pour autoriser le véhicule à rouler ainsi que la période de pré-industrialisation. L'objectif est de proposer un modèle finalisé à moins de 20.000 €.