Drones : survols inquiétants ? La solution est en vue !

La multiplication des survols, même par des drones a priori peu dangereux, de sites sensibles pose, qu’on le veuille ou non, des questions sur leur contrôle, leur régulation. Des vraies questions sans vraies réponses à ce jour… sauf peut-être du côté de Bordeaux où JCPX Développement se dit capable de gagner la course mondiale à la lutte contre les survols potentiellement belliqueux.
La lutte contre les vols non autorisés de drones s'organise. Une solution est en train de naître en Aquitaine

A chaque nouveau survol de site sensible, les mêmes questions reviennent en boucle : est-ce qu'on a identifié, localisé et arrêté les "pilotes" ? Comment empêcher les survols ?  
Autant de questions légitimes qui sont, c'est un fait, sans aucune réponse satisfaisante à ce jour. Depuis le début de la semaine et les survols à répétition de sites parisiens, une équipe de 10 enquêteurs de la section de recherche de la gendarmerie des transports aériens (GTA) est sur le qui-vive, une enquête de flagrance a été ouverte par le parquet de Paris pour "vol par aéronefs en zone interdite".

A-t-elle des chances d'aboutir ? Non, assez peu, répondent les spécialistes aquitains du marché des drones que La Tribune - Objectif Aquitaine a interrogés. Les faits leur donnent raison. Aucun des survols de sites sensibles, voire ultra sensibles, n'a donné lieu à une interpellation à ce jour.

"On peut très difficilement repérer le porteur d'une télécommande", souligne Marco Calcamuggi de la société bordelaise R&Drones. "La triangulation qui permet de localiser un téléphone portable ne s'applique pas sur une télécommande"... et encore faut-il qu'il y ait une télécommande et quelqu'un derrière...

Pas de pilote... et pas de télécommande non plus ?

"En effet, il est possible de programmer le parcours d'un drone, son décollage d'un point A, à une heure donnée, son vol et son retour au point A, voire à un autre endroit si besoin. Dans ce cas-là, impossible de repérer, même visuellement, un porteur de télécommande puisque précisément, il n'y a plus de télécommande et l'opérateur se contente seulement de récupérer le drone et les informations collectées."

Si l'on ne peut que très difficilement, et pour cause donc, repérer les pilotes, comment peut-on empêcher les survols de sites sensibles ?

"Des tas de solutions sont à l'étude, mais pour l'instant, nous n'avons pas identifié de réponse satisfaisante", souligne un autre acteur de la filière.

Affirmation en ligne avec l'appel à projets lancé par le ministère de l'Intérieur précisément autour de cette thématique de la lutte contre les survols de sites sensibles.
Du côté de la Fédération professionnelle du drone civil que nous avons interrogée, la question de la sécurité soulevée par ces vols "suspects" de drones est présentée comme un non-sujet.

"Pour nous, les deux ou trois idiots qui ont survolé les sites touristiques donnent du grain à moudre aux médias, et notamment à certaines chaînes d'info en continu qui n'ont rien de mieux à faire qu'à effrayer les gens et stigmatiser une filière d'excellence française !"

Pour la Fédé, la seule vraie menace pèse... sur la filière drone française

La fédération préfère rappeler que la France "est en pointe dans le secteur du drone civil".

"La DGAC a agréé 1.400 sociétés en France. Le secteur est en pleine explosion et représente plusieurs milliers d'emplois. Le buzz négatif fait autour des drones, par des gens mal intentionnés, fait qu'on évoque même parfois son interdiction ! C'est d'autant plus absurde qu'il faut savoir que la règlementation qui est à l'étude aux USA s'inspire directement des réflexions menées entre la DGAC et la fédération. Nous sommes leader mondial du drone civil, on ne le dit pas assez ! Par contre, les médias aiment s'attarder sur ce qui fait peur... alors qu'il n'y a rien à craindre. Vous croyez qu'avec leur poignée de kilogrammes, ils peuvent abîmer les sous-marins ? Faire tomber la tour Eiffel ?"

"Pastor" chasseur de brebis galeuses du drone ?

Un argumentaire balayé par Jean-Christophe Drai, directeur marketing du salon des drones UGS, membre du board de la société Hawk.

"Il est totalement contre-productif de nier le danger de ces survols de drones juste par peur de voir la filière économique souffrir... Nous savons par exemple qu'un petit drone larguant 1 kg de gaz Sarin au-dessus d'un stade tuerait plusieurs centaines de personnes... Se concentrer sur une capacité de nuisance limitée du fait du faible poids des drones est une erreur. Cela revient à nier ce qui fait tout l'intérêt du drone : les outils et technologies qu'il peut embarquer !"

Egalement directeur associé de la société JCPX Développement, groupement de sociétés d'Aquitaine et de groupes nationaux et internationaux qui développe une solution de lutte et de protection contre les survols de drones, Jean-Christophe Drai affirme que ce groupement réunit toutes les technologies nécessaires à une réponse capacitaire, surveillance, alerte, détection des contrevenants, traitement de l'intrus... aux survols belliqueux de drones au-dessus de sites sensibles. "Toutes les briques technologiques existent. Elles sont là, toutes sur étagères, certifiées aviation civile et donc disponibles à court terme". Baptisée "Pastor", la solution avancée par le groupement JCPX cible les drones de 5 à 20 kg qui sont non détectables par des moyens conventionnels.

"La solution Pastor est capable de surveiller et de détecter l'intrusion au-dessus de sites sensibles, d'événements ou de personnalités en créant des sortes de bulles no fly zone. Elle peut identifier et réaliser un tracking des intrus, rechercher au sol des contrevenants, proposer un appui aérien aux recherches au sol et enfin intercepter et neutraliser les drones contrevenants. Notre système serait mobile, facile à déployer. Il répond donc parfaitement au caractère fugace de la menace."

Pastor semble en ligne avec l'appel d'offres du ministère, mais ses concepteurs sont refroidis par les clauses imposées.

300 à 500 K€ pour la preuve de concept

"Ce qui nous gêne, c'est que notre groupement de PME doit se mettre financièrement en danger pour financer le programme. Rien n'est prévu dans l'appel d'offres du ministère pour amortir ce coût, ni même pour garantir, vis-à-vis de la concurrence parfois très puissante, la confidentialité de notre offre..."

Quoi qu'il en soit, JCPX Développement est actuellement en train de constituer un tour de table pour finaliser ce système qui agrège des briques existantes afin de pouvoir réaliser la preuve de concept de Pastor. Il lui faut entre 400 à 500.000 euros pour cela.

"L'enjeu est stratégique sur beaucoup de points. En sécurisant l'usage de drones, il sécurisera le potentiel économique de la filière. Les besoins et donc les marchés sont immenses. La course à la lutte contre les délinquants du drone est une course mondiale. Je pense que nous avons de l'avance, il serait dommage, faute de moyens, de prendre du retard dans cette course aussi sécuritaire qu'économique."

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Commentaires 36
à écrit le 07/11/2015 à 20:00
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C'est le début de la FIN DE NOTRE LIBERTE..... On est surveillé partout, et il est temps d'éviter la situation décrite par Orwell dans "1984". Révoltons-nous...

à écrit le 01/03/2015 à 14:44
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Drône.... drôle d' invention... ça va servir en France à des délinquants pour passer la drogue à la frontière, des cigarettes de contrebande, prendre des photos autour des maisons pour mieux les cambrioler, lacher dans la cour des prisons des armes ...

à écrit le 01/03/2015 à 14:38
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Abattre un drône c' est pas facile, mais abattre une solution qui est en vue ça va être encore plus difficile !!!!!

à écrit le 01/03/2015 à 9:37
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les drones seraient inoffensifs nous dit-on en haut lieu ,pourtant un drone américain a bien tué un chef d'al-qaida au yemen(source officielle)

le 01/03/2015 à 12:22
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Ce ne sont pas les mêmes. C'est comme comparer l'avion qui décolle de l'aérodrome civil pour faire du tourisme et un rafale armé qui peut traverser le pays en quelques minutes...

à écrit le 01/03/2015 à 9:25
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"Descendre" un drone ne saurait être la bonne solution. Imaginez qu'il porte une charge (notamment chimique) ou qu'il tombe sur un point sensible (cour d'école...).... Il faut trouver une solution de prise de contrôle (soit par un émetteur plus puiss...

le 01/03/2015 à 12:24
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C'est plus complexe. Un drône n'est pas forcément piloté par une télécommande et peut être programmer au sol sans jamais pouvoir recevoir de commande quand il vole. Il ne se dirige pas forcement avec un GPS, seul les plus cher en sont équipé. Vous po...

le 07/11/2015 à 19:56
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Il y a des solutions envisageables (qui sont d'ailleurs à l'étude) pour contrer les drones de surveillance indésirables : la caméra laser (La caméra émet un rayon laser et crée un nuage de points de tous les objets alentour, elle peut identifier une...

à écrit le 28/02/2015 à 17:44
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Les drones sont très fragiles...de petit plomb pour les perdreaux est suffisant. Il suffit de trouver des chasseurs bénévoles qui se feront une joie d'abattre ces pigeons mécaniques....

à écrit le 28/02/2015 à 16:25
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Pourquoi ne pas les descendre au fusils comme les bases militaires il y a toujours des numéros sur les appareils électroniques et on pourrait retrouver l'acheteur du drone

le 28/02/2015 à 16:59
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Il est très facile de construire un drone et donc d'éviter son immatriculation. Ce ne serait valable que contre des gens bien intentionnés n'aspirant qu'à de simples créations de vidéos un peu originales. Les autres, les mal intentionnés se riraien...

le 01/03/2015 à 12:22
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Bien sûr qu'il faut les détruire. Il ne nous manquait plus que ces intrusions aériennes ! L'utilité de ces nouveaux engins est tout à fait contestable. Les emplois générés ? Bof !

le 01/03/2015 à 12:25
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Quand on retrouve une voiture il est souvent difficile de l’identifier alors un drone...

à écrit le 28/02/2015 à 16:10
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du meme niveau que nos politicailles..

à écrit le 28/02/2015 à 15:55
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Aucun risque, enfin à part peut être le largage d'une poche remplie de lisier de porc sur l'estrade d'un politicards qui raconte des conneries et des mensonges aux électeurs.

à écrit le 28/02/2015 à 14:32
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laissez les chasseurs les canardés avec une prime,et , tout est réglé

le 28/02/2015 à 17:22
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Bien sûr ! Belle idée en effet ! Mais ô combien imbécile il faut bien le dire. Les chasseurs sont généralement en campagne et non dans les villes, n'est-ce pas ? De plus ce serait la porte ouverte à tous les abus. N'importe quel chasseur, même asse...

le 01/03/2015 à 12:28
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Si un drone est dans une zone interdite, c'est pas les chasseurs qui auront le droit d'y être... Je vois mal un chasseur tirer au dessus de Paris ou au dessus d'une centrale.

le 01/03/2015 à 14:54
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A Marseille ils ont déjà commencer à canarder avec leur Kalashnikow et là vous ne dite rien ... alors pourquoi vous vous en prenez aux chasseurs !!!

à écrit le 28/02/2015 à 10:53
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Attention... Si il voit que vous le visez , il va faire une maneuvre d'évitement...Plonger en rase-mottes et là , il ne vous lâchera pas. Mon conseil est de creuser dès à présent des tranchées , de vous équiper de gilets pare-balles et de casques....

le 28/02/2015 à 20:16
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Il suffit de taxer fortement la possession des drones,ça calmera les excités

à écrit le 28/02/2015 à 3:21
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On se demande où se situe le problème... Des chevrotines dans les rotors sont une solution bien moins onéreuse;

le 28/02/2015 à 10:39
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Une fois tirées, les chevrotines redescendent...

le 28/02/2015 à 14:34
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mais oui,les chasseurs,c'est tout!!!!!!

le 01/03/2015 à 12:15
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Et quand les chevrotines toucheront les batteries de l'aéronef????

à écrit le 27/02/2015 à 20:47
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Chaque drone doit dépendre d`une autorisation officielle telle une arme a feu.... C`est déjà la pagaille sur les routes mais si chacun peut voler la ou il veut cela va faire des dégâts... nous ne serons même plus tranquille chez nous..... Il suffit ...

le 28/02/2015 à 17:42
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Comme je le disais précédemment, il est très facile de construire un drone pour peu qu'on s'y intéresse et défier ainsi toute identification. La pièce du drone qui devrait être soumise à déclaration, ce serait le module GPS qui permet la programmati...

le 28/02/2015 à 17:53
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Comme je le disais précédemment, il est très facile de construire un drone pour peu qu'on s'y intéresse et défier ainsi toute identification. La pièce du drone qui devrait être soumise à déclaration, ce serait le module GPS qui permet la programmati...

à écrit le 27/02/2015 à 20:23
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le jour où l'un de ces engins balancera une grenade, on rigolera moins

le 28/02/2015 à 17:48
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La nouvelle paranoïa vient du ciel désormais. Une occasion de plus de lever le nez en l'air pour admirer les nuages et/ou les étoiles. C'est le progrès qui selon son habitude génère des emplois, des richesses donc, mais également des dangers, des a...

le 01/03/2015 à 12:29
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On aime surtout se faire peur. Ca fait plusieurs siècle qu'on utilise des animaux pour faire la messagerie (corbeaux, pigeons) pourtant ils n'ont jamais transporté de charge...

à écrit le 27/02/2015 à 19:08
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Laissons vivre ces braves bêtes; elles ne font rien de mal !

à écrit le 27/02/2015 à 17:30
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super article bravo !!!

le 27/02/2015 à 21:25
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oui, très bon article publireportage pour JCPX Développement. Il existe des centaines de PME qui essayent de récuperer des fonds public à tour de bras par le CICE et autres. Innovez oui, mais pas avec les impots des gens qui n'ont que faire de vous...

le 28/02/2015 à 13:00
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Il semble que vous n'ayez pas compris le fonctionnement du CICE : ce n'est en rien un cadeau, on en prends un tout petit peu moins que d'habitude en le remettant sous forme de "prime", mais ça serait plutôt une restitution d'indu !!!

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