Aquitaine : SATT, le transfert version grande vitesse

Demain, le réseau des SATT, sociétés d’accélération du transfert de technologies entre la recherche académique et l’entreprise, se réunira à Paris (Cinémathèque française) pour sa première convention nationale. L’occasion pour la SATT de la région, pilotée par Aquitaine Science Transfert, de faire son propre bilan.
Les pigments "intelligents" d'Olikrom ont su tirer parti de l'accélérateur SATT Aquitaine Science Transfert pour décrocher un brevet qui lui permet de vendre un produit dans le monde entier

Demain, à Paris, Geneviève Fioraso, secrétaire d'Etat à l'Enseignement supérieur et à la recherche auprès du ministre de l'Education nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche ; Louis Schweitzer, commissaire général à l'Investissement ; et Pierre-René Lemas, directeur général du groupe Caisse des dépôts, invitent 400 acteurs des 14 SATT (sociétés d'accélération du transfert de technologies) de France à dresser un premier bilan de leurs actions.

L'occasion de revenir sur le déploiement et la mission des SATT, et de partager les résultats obtenus : 2.900 projets détectés et analysés, 540 brevets déposés, 70 millions d'euros investis, 140 licences d'exploitation de technologies avec les entreprises, 40 startups créées.

Un bilan plutôt convaincant pour Maylis Chusseau, présidente de la SATT Aquitaine Science Transfert, qui mobilise 50 personnes et qui présente, elle-même, un bilan positif.

SATT, le système regardé avec envie ailleurs ?

"Le système qui permet de mobiliser dans la meilleure condition, une enveloppe de 900 M€ des investissements d'avenir sur 10 ans, au profit du transfert de technologies des laboratoires vers les entreprises, est regardé avec envie par les autres pays. Personne d'autre que la France ne consacre autant de ressources sur la problématique de la preuve de concept, moment clé, budgétivore, et donc frein clairement identifié au bon déroulement d'un transfert de technologie", explique Maylis Chusseau, présidente de la SATT Aquitaine Science Transfert.

La SATT aquitaine, dont les actionnaires sont : l'Université de Bordeaux, le CNRS, l'UPPA et l'Etat représenté par la Caisse des dépôts, mène depuis un peu moins de deux ans des activités et des interventions qui vont de l'identification du projet au financement d'un brevet, de l'analyse du marché au plan marketing, du conseil juridique au développement du business...

"Au bout de 16 mois d'activité sous la configuration actuelle, notre organisation a fait  preuve de son efficacité pour détecter, protéger et rendre mature les projets susceptibles d'intéresser l'entreprise, des projets en phase avec les attentes du marché. Nous avons détecté 240 projets, accompagné 94 dépôts de brevet, 220 titres de propriété. 35 projets ont été sélectionnés, 5 ont d'ores et déjà abouti à un transfert de technologies vers des entreprises, 29 négociations sont en cours, 5 startups ont vu ou sont en train de voir le jour, 6 licences ont été signées, dont 4 à des industriels", souligne Maylis Chusseau.

Aquitaine, terre favorable aux transferts de technologies ?

De fait, deux technologies détectées, protégées et ayant bénéficié d'un programme de maturation financé par la SATT viennent d'arriver au bout du parcours de transfert de technologies. Elles donnent déjà lieu à des ventes et profitent à deux entreprises de la Région Aquitaine. NFC Interactive, entreprise girondine, propose une solution exploitant la technologie NFC dans les domaines du tourisme, la visite de villes, d'espaces culturels et de billettique mobile. Olikrom, société bordelaise créée en 2009, acteur majeur des pigments industriels intelligents, développe une carte optique permettant de visualiser la propagation des lasers, qui est commercialisée à l'international par les leaders mondiaux des technologies laser comme Newport Corporation et Laser components.

En Aquitaine, la SATT a semble-t-il trouvé une terre fertile pour le transfert technologique. Pour Maylis Chusseau, cela s'explique par le fait que "les pôles de compétitivités, les clusters y sont dynamiques et que les entreprises, tous secteurs confondus, sont très attentives à l'innovation". La preuve ? "Nous n'avons, à ce jour, eu aucun mal à trouver dans le tissu industriel régional, les entreprises intéressées par les projets élaborés dans les laboratoires... Ce n'est pas le cas dans toutes les régions !"

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