Bordeaux : l’éolienne d’Advtech cherche un vent porteur

Par Pascal Rabiller  |   |  460  mots
Mise au point par Arnaud Curutchet, l'éolienne épicycloïdale d'Advtech lors des premiers tests en situation
En 2011, l’universitaire Arnaud Curutchet a mis au point la première éolienne basée sur le principe du rotor épicycloïdal. Une révolution qui, après avoir montré son efficacité, sa fiabilité et sa rentabilité, recherche le “vent porteur” de partenariats industriels et financiers pour se développer.

C'est à partir de techniques et de mécanismes utilisés depuis le XIXe siècle mais au bout de deux ans de recherche, qu'Arnaud Curutchet, docteur en électronique à Talence (33) à l'université de Bordeaux, a mis fin en 2011, dans son jardin de Cassy (33), à un problème technique qui n'avait jamais été résolu depuis l'invention, en 1990,  du "rotor de Lipp". Cette hélice révolutionnaire, imaginée par l'école navale de Brest, était censée pouvoir propulser de manière optimale un navire... censée car elle n'avait jamais été mise au point dans la pratique.
De cette innovation "sur le papier", Arnaud Curutchet a fait une éolienne plus vraie que nature. Cette éolienne dite "à pales à incidence variable" montée sur un axe horizontal, en plus d'être efficace, s'est révélée extrêmement silencieuse, un atout non négligeable dans le domaine de l'éolien.

Après la mise au point définitive du système, le dépôt d'un brevet et celui d'une marque d'éolienne (City Wind), Arnaud Curutchet et quatre associés (Benoit Paillard, Eric Le Forestier, Gabriel Cordé et Etienne Paillard) ont créé une société : Advtech, avec dans leur viseur les marchés des éoliennes de proximité et même de l'hydrolien. "Le rotor de Lipp a d'abord été imaginé comme une nouvelle hélice de bateau, autant dire que les possibilités d'utilisation de cette technique sont immenses. Nous avons planché sur l'éolien urbain, mais nous pouvons adapter la technique à la propulsion de bateaux, l'énergie hydrolienne..."

GDF-Suez serait intéressé

Des possibilités qui ont interpellé de grands acteurs de l'énergie, comme GDF-Suez dont une délégation assistera, dans quelques jours, à Bordeaux, à une démonstration de l'éolienne. Pour l'instant cependant, Advtech et son invention ne provoquent pas encore de ruées de la part de partenaires industriels et financiers.
En attendant, si une première aide de la Région Aquitaine (via Aquitaine Développement Innovation) a permis à Advtech de réaliser des travaux en soufflerie pour son éolienne à axe horizontal, sa déclinaison sur un axe vertical devrait bénéficie de nouvelles aides  pour le financement d'une étude de marché. Le nouveau prototype qui nécessitera un investissement de 25.000  € environ, sera développé grâce à un partenariat entre Unitec, qui héberge la structure, et Arts et Métiers Paristech Bordeaux (Ensam).

Après avoir trouvé le moyen d'optimiser et de fiabiliser le rotor épicycloïdal, Advtech s'attaque à un nouveau challenge tout aussi difficile : prouver aux différents marchés auxquels s'adresse son rotor que sa technologie occasionne moins de contraintes et permet une structure plus légère, moins chère et donc, de fait, qu'elle est aussi compétitive que révolutionnaire.