Malgré un petit coup de mou, le port de La Rochelle développe la logistique et la décarbonation

Le Grand port maritime de La Rochelle a vu son activité stagner en 2021quasiment au même niveau qu'en 2020. Ce port très lié aux céréales a ainsi subi le contre-coup de mauvaises récoltes, ce qui ne compromet en rien son modèle de développement. Le port de La Rochelle, qui va récupérer et réutiliser l'hydrogène produit par l'activité de certaines de ses entreprises, démarre une diversification dans la logistique grâce au parc d'éoliennes offshore qui va sortir au large de Saint-Nazaire.
Le port de La Rochelle a réalisé une grosse opération logistique en 2021, en tant que hub pour les monopieux (ici en charge sur l'Innovation) d'un champ d'éoliennes offshore.
Le port de La Rochelle a réalisé une grosse opération logistique en 2021, en tant que hub pour les monopieux (ici en charge sur l'Innovation) d'un champ d'éoliennes offshore. (Crédits : Grand port maritime de La Rochelle (GPMLR))

En 2021, le trafic du Grand port maritime de La Rochelle (GPMLR) est resté quasi-stable par rapport à 2020, avec un volume de 8,8 millions de tonnes correspondant à un tassement dans l'épaisseur du trait, à -0,9 %.

"Ce n'est pas une bonne année mais nous l'avions prévu à cause des mauvaises récoltes de céréales enregistrées depuis deux ans", résume en substance pour La Tribune Michel Puyrazat, président du directoire du Grand port maritime de La Rochelle.

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En recul de -12,9 % sur un an, le trafic céréales-oléagineux représentait près de 3,2 millions de tonnes en 2021, soit 37 % des échanges totaux du port. Nettement plus que les produits pétroliers, deuxième plus grosse filière avec près de 2,8 millions de tonnes l'an dernier, soit 32 % du trafic, en très légère hausse. Les produits du BTP (13 %), orientés à la hausse, et les vracs agricoles (9 %), en léger recul, devancent la dernière grande filière impliquée au port de La Rochelle, les produits forestiers et papetiers (6 %), en petite hausse.

Une première belle et nouvelle opération logistique

Son dernier gros coup de grisou le port de La Rochelle l'avait subi en 2012, avec un trafic historiquement bas à 8,3 millions de tonnes. L'activité est ensuite remontée jusqu'à 9,8 millions de tonnes en 2015, avant de chuter à 8,5 millions de tonnes en 2017. Et puis le trafic rochelais est remonté en 2018 et 2019 (9,6 puis 9,7 millions de tonnes), avant de chuter lourdement à 8,9 millions de tonnes en 2020 (-8 %). Le tassement actuel de l'activité n'est donc pas aussi décisif que l'on pourrait croire et la courbe d'activité semble suivre un mouvement d'oscillation récurrent plutôt lié à l'évolution des marchés qu'à une crise du modèle de développement.

"Si l'on excepte les céréales, le reste du trafic est à peu près iso et parfois supérieur à 2020. Ce qui est le cas pour les produits forestiers. Nous avons aussi eu la chance de recevoir des colis très lourds, qui entrent dans la catégorie de trafic « autres ». Ceci grâce à notre rôle de hub logistique au service du parc éolien de Saint-Nazaire. Un parc d'éoliennes offshore dont nous avons temporairement réceptionné les monopieux sur nos grands terre-pleins. Ces colis très lourds ont été convoyés au port de La Rochelle au travers de 38 escales, dont 20 pour le seul Svenja (navire allemand spécialisé dans les grosses charges-Ndlr). C'est ensuite l'Innovation (navire-plateforme allemand -Ndlr) qui a effectué 18 escales pour les récupérer et aller les installer sur le site du champ éolien", déroule Michel Puyrazat.

En pointe dans la RSE, le port de la Rochelle continue à investir

En plus de l'amélioration de la gestion des escales et de la manutention, au titre de la performance logistique, le port de La Rochelle a également mis en place une coopérative carbone au titre de la transition écologique ou encore atteint le niveau "Exemplaire" du référentiel "Engagé RSE" (responsabilité sociale des entreprises). En 2021, le Grand port maritime de La Rochelle a investi 8,9 millions d'euros notamment dans l'achèvement des travaux d'amarrage et d'accostage sur le terminal de Chef de Baie, la modernisation des voies ferrées portuaires ou encore la réhabilitation du Hangar 12.

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Au chapitre "Innovation/Partenariats", le port de la Rochelle a par ailleurs contracté avec la Région Nouvelle-Aquitaine dans le cadre du programme, "Port et plan de relance" initié par l'Etat, mais aussi participé au lancement du projet CatHy, qui vise au déploiement de l'hydrogène dans le port. En 2022, la direction va poursuivre son programme d'investissement, pour près de 9 millions d'euros, en particulier avec l'acquisition d'une nouvelle grue, la poursuite des travaux sur le réseau ferré portuaire ou encore le développement du réseau d'énergie renouvelable.

5 GW produits grâce à un important programme de solarisation

"CatHy n'est pas un programme à l'échelle industrielle mais plutôt dans une logique d'économie circulaire puisque dans le port l'hydrogène est le produit résiduel d'une autre activité, un déchet. D'où l'idée de le récupérer, de le purifier, de le rendre consommable et de l'utiliser sur place. Le groupe Picoty (de la Souterraine dans la Creuse -Ndlr) va le compresser et le distribuer. Cet hydrogène sera consommé par les locotracteurs, nous comptons sur le bouche à oreille", décrypte pour La Tribune Michel Puyrazat.

Par ailleurs le Grand port maritime de La Rochelle a lancé un ambitieux programme de solarisation, qui couvre d'ores et déjà plusieurs bâtiments de la zone portuaire. Le patron du port précise ainsi que la totalité de la puissance produite par les panneaux solaires installés, soit près de cinq gigawatts (GW) correspond déjà aux besoins du quartier de La Pallice, proche voisin du GPLM. L'objectif est de poursuivre cette solarisation pour aller plus loin dans l'autoconsommation collective en mobilisant les entreprises de la zone portuaire fortement consommatrices d'énergie.

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