LGV Bordeaux - Toulouse : des élus montent au créneau

En Nouvelle-Aquitaine comme en Occitanie, les chefs de file des exécutifs régionaux et métropolitains déplorent la décision du tribunal administratif de Bordeaux d'annuler la déclaration d'utilité publique des travaux à mener au Sud de Bordeaux, nécessaires au projet de ligne à grande vitesse Bordeaux - Toulouse.
La LGV Bordeaux - Tours, qui mettra la capitale à deux heures de Paris via les trains directs, sera inaugurée samedi 1er juillet.

Jeudi 29 juin le tribunal administratif de Bordeaux a choisi d'annuler la déclaration d'utilité publique des aménagements devant être réalisés au sud de Bordeaux. Un caillou dans la chaussure du projet de ligne entre les deux capitales régionales. Ce n'est pas la déclaration d'utilité publique dans son ensemble qui est tombée, mais bien celle qui concerne uniquement ce tronçon au sud de Bordeaux. Avec le risque de "contagion" que suppose cette décision, puisque d'autres recours ont été formulés contre les 3 autres déclarations d'utilité publique.

Lire aussi : La LGV Bordeaux-Toulouse prend un peu de plomb dans l'aile

Carole Delga, Jean-Luc Moudenc et Georges Méric, respectivement présidente de la Région Occitanie, maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole, et président du Conseil départemental de Haute-Garonne, ont dégainé un communiqué commun jeudi soir :

"En premier lieu, nous souhaitons qu'un appel soit formé contre ce jugement qui nous semble mal fondé. En effet, pour l'essentiel, cette décision repose sur l'absence de solidité financière du projet. Or, un comité des financeurs a été lancé il y a un an, auquel participent les collectivités locales de Nouvelle-Aquitaine et d'Occitanie concernées par le projet. Par ailleurs, une étude sur les modes de financement innovants devrait rendre ses conclusions prochainement. Elle permettra de proposer plusieurs modèles de financement. Ainsi, le motif d'annulation devrait ne plus avoir de raison d'être, à terme. En second lieu, Toulouse Métropole, le Département de la Haute-Garonne et le Conseil régional d'Occitanie/Pyrénées-Méditerranée rappellent que, depuis de nombreuses années, elles alertent les gouvernements successifs sur la nécessité impérieuse d'avancer vite sur l'élaboration d'un plan de financement. (...) Quatre ans après le rapport dit « Duron » qui indiquait que la première LGV prioritaire de France était la ligne Bordeaux-Toulouse, l'Etat doit donc prendre ses responsabilités."

Alain Rousset, président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, et Alain Juppé, maire de Bordeaux et président de Bordeaux Métropole, leur ont emboîté le pas vendredi matin, annonçant qu'ils "regrettent vivement" la décision du tribunal administratif de Bordeaux :

"Cette décision, se fondant sur une supposée incertitude sur le financement de cette opération et notamment « la part de financement apportée par l'Union européenne et les collectivités territoriales » est d'autant plus étonnante que les aménagements ferroviaires au Sud de Bordeaux (AFSB) viennent de faire l'objet de la part de l'Union européenne d'un financement de 8,519 M€ dans le cadre du dernier appel à projets sur le Mécanisme pour l'interconnexion en Europe. Pour mémoire, les AFSB consistent à construire une troisième voie sur 12 km depuis Bordeaux jusqu'à Saint-Médard d'Eyrans avec une quatrième voie au droit de chaque halte ou gare. De cette manière, les TER pourront s'arrêter sur un quai central alors que les autres trains (dont les TGV) circuleront avec plus de fluidité de chaque côté sans s'arrêter. L'opération, qui prévoit également la suppression des passages à niveau ainsi que des protections phoniques, a vocation à être financée par les contrats de projets Etat - Région. La Région soutient et finance les AFSB depuis le départ, avec Bordeaux Métropole, comme ce fut le cas pour la suppression du bouchon ferroviaire au nord de Bordeaux."

Les deux élus poursuivent leur démonstration, tout en demandant au préfet et à SNCF Réseau de faire appel rapidement et de demander un sursis à exécution :

"Les AFSB, bien que conçus dans le programme d'ensemble du GPSO, constituent donc un projet de développement et de modernisation majeur du réseau existant sur la ligne ferroviaire structurante entre Bordeaux et Toulouse, d'un intérêt stratégique pour les déplacements du quotidien des 6.000 usagers de la ligne TER Bordeaux-Langon.

Ce projet est également soutenu par la Fédération nationale des usagers de transports Nouvelle-Aquitaine qui, dans un courrier du 14 juin 2017 adressé à M. le préfet de région, a rappelé que ce projet était indispensable "pour la régularité des trains au Sud de l'agglomération" et dans l'intérêt des "6.000 voyageurs/jours de la ligne TER Bordeaux/Langon".

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Commentaires 2
à écrit le 01/07/2017 à 18:15
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Le scénario qui se dessine était prévisible du moins je l'avais prévu depuis le début, les travaux auraient dû commencer aussi de Toulouse en même temps pour une inauguration totale, Moudenc et la region viennent de s'appercevoir qu'il sont cocu et ...

à écrit le 30/06/2017 à 23:01
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J’avais écrit plus tôt que cette «Tarte à la crème» que représente la venue du TGV à Toulouse était une vaste affaire «électoraliste» et un coup monté et de maître de la part de Mr. Alain Juppé. Au devoir de me répéter encore, répétons le que Mr. Ju...

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