L’Union maritime et portuaire de Bordeaux (UMPB) veut gagner des parts de marché

Les dirigeants de l’Union maritime et portuaire de Bordeaux, qui fédère les professionnels du port, veulent que la présidence du Grand Port maritime de Bordeaux n’oublie pas les terminaux portuaires d’Ambès et Bassens.
Le terminal portuaire de Bassens, ci-dessus, est au coeur de l'activité portuaire, avec celui d'Ambès.
Le terminal portuaire de Bassens, ci-dessus, est au coeur de l'activité portuaire, avec celui d'Ambès. (Crédits : DR)

"Les ports de Bordeaux et de La Rochelle ne sont pas complémentaires, ce sont deux concurrents et la concurrence est féroce. A l'inverse, Bordeaux n'est pas en concurrence avec Bayonne. La Rochelle a notamment capté une partie du trafic de céréales à Nantes et de pâte à papier à Bordeaux."

Voilà ce qu'a résumé hier, avec fermeté, Julien Bas, un des trois coprésidents de l'Union maritime et portuaire de Bordeaux (UMPB), avec Patrick Kalmbach et Patrick Moatti. L'UMPB regroupe une centaine d'entreprises au cœur de la vie économique du Grand Port maritime de Bordeaux (GPMB) et représente 7.800 emplois directs et indirects.

Malgré cette remise au point sans ambiguïté sur la réalité des relations entre les ports de Bordeaux et La Rochelle, en Charente-Maritime, qui augure de belles empoignades dans le cadre de la future grande région Aquitaine - Poitou-Charentes - Limousin, les couteaux ont été remis dans leurs fourreaux et les dirigeants de l'UMPB ont pris bien soin de ne pas revenir sur ce passé pas si lointain où ils s'étaient insurgés contre les décisions de Marie-Luce Bousseton, alors présidente du directoire du tout nouveau Grand Port maritime de Bordeaux, claquant en 2009 la porte du conseil de développement du GPMB en même temps que la Chambre de commerce et d'industrie de Bordeaux (CCIB).

Passe de l'Ouest

Les milieux d'affaires bordelais s'étaient alors retrouvés en butte à l'opposition résolue des populations du Médoc et de Charente-Maritime au projet de terminal méthanier du Verdon. Ce projet, qui devait générer deux millions de tonnes de trafic annuel pour le port de Bordeaux, avait ensuite été abandonné par le secrétaire d'Etat (UMP) aux Transports, Dominique Bussereau, également président du Conseil général de Charente-Maritime. Ayant suivi la décision du secrétaire d'Etat, Marie-Luce Bousseton avait été accusée par les dirigeants d'entreprises bordelais de trahir la place portuaire.

Depuis, l'eau a coulé sous le pont de Pierre et les responsables de l'Union maritime et portuaire de Bordeaux ont témoigné des bonnes relations qu'ils entretiennent avec Christophe Masson, le successeur de Marie-Luce Bousseton. Ils se félicitent des grands travaux entrepris par le port pour dégager la passe de l'Ouest et faciliter ainsi l'entrée et la sortie de l'estuaire de la Gironde, et attendent beaucoup de la nouvelle drague, Anita Conti, pour rattraper les retards dans le dragage. Mais l'aménagement de l'estuaire ne se limite pas à ça.

Ambès et Bassens

"Des progrès ont été faits avec les postes à quai. Les pétroliers peuvent recevoir des bateaux beaucoup plus importants et les 40.000 m3 qui ne venaient pas auparavant peuvent désormais accoster, c'est des parts de marché en plus", illustre Julien Bas.

Les dirigeants de l'Union maritime et portuaire se montrent pourtant beaucoup moins enthousiastes au sujet de la relance de la plateforme logistique du Verdon. "Nous voulons simplement que l'on n'oublie pas que les terminaux portuaires d'Ambès et de Bassens, qui sont au fond de l'estuaire, génèrent 90 % du trafic du port de Bordeaux", prévient Julien Bas. Un sentiment qui est très largement partagé.

"Nous voulons plus d'efficacité, plus de fiabilité et plus de sécurité. Lors de la prochaine réunion avec le conseil de développement, le 27 octobre, le port devra présenter les choses de cette façon parce que pour Le Verdon, qui fait partie du projet stratégique, on en est au stade des études de faisabilité. Ce n'est pas notre quotidien. Nous n'allons pas mourir en attendant que ça aille mieux demain", relève Patrick Moatti, également président du conseil de développement.

Malgré cette attente, les relations de l'UMPB avec la présidence du port frôlent le beau fixe absolu, et même les dockers semblent goûter ce climat détendu.

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