Smart City : sa construction n’est pas un long fleuve tranquille

La 4ème édition de Smart City Bordeaux s’est achevée ce mercredi par la table ronde intitulée "Connectez moi Bordeaux !". D’un début d’innovation dans l’administration de biens aux enjeux de la transformation numérique des collectivités, cette table ronde a permis d’éclairer le chemin complexe suivi par les constructeurs de la ville intelligente.
Claire Moisand, Quentin Lestavel, Fabien Cauchi et Fabiola Barreira.
Claire Moisand, Quentin Lestavel, Fabien Cauchi et Fabiola Barreira. (Crédits : Agence Appa)

La table ronde intitulée "Connectez-moi Bordeaux !" a réuni Fabiola Barreira, directrice du développement au groupe nordiste d'administration de biens Sergic, à Wasquehal, Fabien Cauchi, créateur et dirigeant de la société girondine de conseil et de service Métapolis, qui accompagne la transformation numérique des collectivités, Quentin Lestavel, directeur France et Belgique de Drivy, plateforme de location de voitures entre particuliers, et Clarisse Moisand, fondatrice et gérante de Wedo Studios, à Paris, agence de design en services urbains.

Quentin Lestavel a présenté l'activité de la plateforme Drivy (ex-Voiturelib), à Paris, société dirigée par Paulin Dementhon, tout en soulignant les enjeux du moment.

"Entre la France et la Belgique nous avons plus de 1 million d'utilisateurs. Drivy a été créé en 2010. Les voitures sont de plus en plus chères et inutilisées. Nous proposons aux propriétaires particuliers et professionnels de louer leurs voitures, précise Quentin Lestavel. Concernant la capacité à transmettre de la donnée, nous avons plutôt une bonne réputation. Mais il y a des dispositions qui nous interpellent, comme la nécessité de transmettre une fois par an à l'administration les revenus des adhérents de la plateforme. Les particuliers ne devraient pas être taxés quand ils ne font pas de bénéfices".

"C'est dur de créer de nouveaux usages"

Actrice de la Smart City au contact de la sphère publique, Clarisse Moisand a montré comment son activité de design de service s'intégre dans la ville intelligente, tout en soulignant les difficultés qu'il y a encore à dégager de nouveaux horizons.

"Connecter les citoyens à des projets, mettre de la chair sur les données : nous développons un design de services. Avec une approche sociologique : chaque ville est différente en fonction des cultures. Exemple avec la RATP. Nous les accompagnons sur le développement d'un bus électrique, ce qui engage plusieurs types de publics. Nous réalisons des tests et pour être plus proches de la réalité nous avons construit un prototype de ces bus à échelle un, a expliqué Clarisse Moisand. Les gens peuvent y entrer, regarder en détail et dire ce qu'ils aimeraient voir dans ce futur bus électrique, a-t-elle poursuivi. Nos standards ont évolué avec l'arrivée de nouveaux gros joueurs. C'est ce que l'on vit avec les administrations, qui sont au courant des enjeux mais n'arrivent pas à bouger. Avec la mairie de Paris par exemple c'est dur de créer de nouveaux usages. Alors que c'est un vrai sujet pour les collectivités, qui doivent arriver à savoir comment créer un nouveau dialogue avec les usagers".

"Le marché de la Smart City ne décolle toujours pas"

Fondateur et dirigeant de Metapolis, Fabien Cauchi a tout d'abord précisé qu'il développe de l'outillage Smart City, avec 20 ans d'expérience auprès des collectivités. Des collectivités qu'il conseille et accompagne dans leur transformation vers la Smart City. Une ville intelligente qui s'appuie sur de nouveaux outils numériques qui permettent de générer des configurations inédites, comme la mise en commun de moyens entre collectivités, l'accès de ces dernières à une plus grande autonomie ou encore à la confiance numérique (sécurisation des échanges de données )...

"J'ai vingt ans d'expérience dans les collectivités publiques, en France et en Europe. Dans les collectivités les plus en avance, comme Paris, c'est complexe en terme d'organisation. Mais ces problèmes ne sont pas l'apanage que des très grandes collectivités, qui, généralement, manquent de moyens. Beaucoup de patrons de grands groupes, a averti Fabien Cauchi, qui ont les moyens d'investir ne comprennent pas les enjeux du numérique. Les collectivités font beaucoup d'efforts pour se mettre à niveau. Mais la gestion de données est un monde protéiforme, non mature. Le marché de la Smart City, a martelé le patron de Metapolis, on en parle depuis dix ans et ça ne décolle toujours pas. C'est un marché avec un chapeau global à la mode mais qui n'est pas structuré, avec des acteurs locaux qui n'y connaissent rien. Il faut faire converger les logiques des acteurs publics et privés".

 "Une seconde application mobile étendue au quartier"

Fabiola Barreira n'aime pas beaucoup décrire l'activité du groupe Sergic, où elle est directrice du développement, comme celle d'un administrateur de biens.  Avec son approche novatrice, le groupe Sergic veut injecter de la créativité dans un métier dominé par les contraintes règlementaires.

"Nous sommes le numéro quatre de l'administration de biens en France, avec une implantation pour le moment encore essentiellement située au nord de la Loire. Nous avons néanmoins ouvert un bureau à Bordeaux en 2017 et allons continuer à renforcer notre présence dans le sud de la France" expose Fabiola Barreira. Avant de présenter une innovation récemment développée par son groupe.

"Nous avons lancé une nouvelle expérience à Lyon, poursuit Fabiola Barreira, en connectant nos immeubles avec des capteurs pour suivre le fonctionnement de la VMC (ventilation mécanique contrôlée), les portails des garages, etc. Ce dispositif doit aussi permettre d'optimiser la gestion de l'énergie. Et puis nous avons développé une seconde application mobile qui a été étendue de l'immeuble à l'échelle du quartier. Parce que nous avons un immeuble où les parkings sont vides de 8 h à 17 h, qui est situé à côté d'un immeuble de bureaux où il y a un besoin de places supplémentaires. Sergic gère les deux immeubles. Grâce aux applis mobiles nos clients savent s'il y a des places de libre dans l'immeuble d'habitation où les propriétaires peuvent louer une place de parking » éclaire Fabiola Barreira".

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Commentaire 1
à écrit le 04/10/2019 à 11:13
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Très intéressé par l'article concernant la location de parking vide pendant les heures de bureau,demande à être contacté par le groupe "SERGIC" (lecture article "SMART CITY", la TRIBUNE DE BORDEAUX)

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