Incinération : pourquoi l’usine de Cenon rempile pour 12 ans

Par Pascal Rabiller  |   |  460  mots
Ouvert en 1985, l'incinérateur de Cenon vient de voir sa durée de vie prolongée à 2027. Il va néanmoins bénéficier d'un lifting à 1 M€
Sa fermeture était envisagée pour 2015, mais son efficacité et l’environnement économique et financier des collectivités et des ménages ont donné un second souffle à l’usine d’incinération de Cenon, ville située dans la métropole bordelaise. Son espérance de vie est repoussée à 2027.

Il y a quelques années, le plan départemental de prévention des déchets avait envisagé sa fermeture en 2015, mais il était apparu assez vite que l'incinérateur de déchets de Cenon (33) fonctionnerait au-delà de cette année. Finalement, Bordeaux Métropole vient de faire savoir que cette fermeture ne serait pas envisagée, au mieux, avant 2027.

Cette décision du bureau de Bordeaux Métropole, composé des élus concernés par le sujet, fait suite aux conclusions du rapport du cabinet lyonnais Merlin (ingénieurs conseils). Ce dernier dresse un bilan positif de l'organisation actuelle en matière d'incinération. Il constate que "les deux usines de la métropole, Cenon et Astria à Bègles, tournent à plein régime et qu'il s'agit d'outils de qualité."

Les auteurs du rapport estiment que ces deux incinérateurs capables de traiter 260.000 tonnes / an pour l'une (Astria - Bègles) et 120.000 tonnes / an pour l'autre (Cenon), permettent d'assurer une valorisation énergétique performante des déchets. Dans les faits, ces unités de traitement des déchets produisent, pour celle de Cenon, du chauffage pour 12.000 logements des Hauts de Cenon, et celle d'Astria alimentera prochainement un réseau de chaleur développé à l'échelle du quartier Saint-Jean Belcier, au cœur du périmètre de l'opération d'intérêt national Euratlantique.

Un relooking à 1 M€

Economiquement, le cabinet Merlin souligne le fait que l'usine de Cenon, tout comme celle de Bègles, ne nécessitent pas, à court terme, d'investissements. A contrario, il insiste sur le fait que la fermeture de l'usine alourdirait, pour la collectivité, le coût de traitement des déchets, via la mise en décharge, et impliquerait, en outre, une augmentation des tarifs pour les usagers du réseau de chaleur. Augmentation d'au moins 33 % par rapport à leur facture actuelle. La fermeture de l'usine de Cenon entraînerait un surcoût pour la collectivité de 3 M€ par an sur le fonctionnement de l'usine Astria de Bègles qui devrait, de fait, récupérer une partie de son activité. Par ailleurs, la fermeture nécessiterait la création d'une autre unité de traitement ainsi qu'un investissement pour le démantèlement total ou partiel de l'usine fermée. Le rapport du cabinet estime enfin que le bénéfice environnemental de cette fermeture ne "paraît pas non plus démontré".

Le bureau de Bordeaux Métropole a donc acté, en concertation avec les maires et vice-présidents concernés, la poursuite de l'exploitation de l'usine d'incinération de Cenon. Il valide, dans le même temps, le principe d'une amélioration de l'aspect extérieur et de l'environnement de l'usine qui est entrée en service en 1985. Bordeaux Métropole va consacrer 1 M€ à son "relooking".