C'est la première fois que les feux se stabilisent depuis le départ de deux incendies majeurs au sud de la Gironde le 12 juillet. Les dégâts supplémentaires ont été limités à 200 hectares en 24 heures, soit un total de 20.800 hectares de forêt brûlés. 7.000 se situent à La Teste-de-Buch, à proximité de la Dune du Pilat, où 5 campings ont été détruits, et le double à Landiras, à 30 kilomètres au sud de Bordeaux.
La préfecture de la Gironde informe que les feux n'ont pas progressé mais qu'il ne sont pas pour autant totalement fixés. Les deux secteurs abritent encore des foyers actifs et des éclosions de feu pouvant entraîner des reprises. Les pompiers concentrent leurs forces sur les lisières et derniers points chauds qui peuvent concentrer des nouveaux départs. La vigilance reste de mise même si le plus gros de la catastrophe semble être dépassé puisque les forces de pompiers venues en renfort d'autres départements commencent à regagner leurs bases. Sur place, restent mobilisés 1.800 sapeurs-pompiers, 4 avions Canadair et 2 Dash, ainsi qu'un hélicoptère bombardier d'eau.
Précautions pour le retour à domicile
Après une évacuation massive de 36.750 habitants sur les deux secteurs, les premiers retours à domicile ont pu avoir lieu hier jeudi 21 juillet. 3.500 personnes ont regagné leur logement à La Teste-de-Buch, dans une partie du quartier du Pilat, et 2.500 autour de Landiras à Cabanac, Villagrains, Budos et Saint-Magne. L'ARS Nouvelle-Aquitaine formule des précautions à prendre pour les personnes de retour chez elles alors que les retombées de cendres et la concentration de particules irritantes nuisent à la qualité de l'air. Des routes départementales restent fermées à la circulation comme l'indiquent les autorités. Sur les toutes les routes du département, la vitesse réglementaire est abaissée de 20 km/h, sur décision préfectorale, pour lutter contre le pic de pollution. Elle passe ainsi de 130 à 110 km/h sur autoroute et de 90 à 70 km/h sur les routes départementales. La navigation est par ailleurs toujours interdite sur la partie ouest du lac de Cazaux-Sanguinet et sur la passe sud de l'entrée du Bassin d'Arcachon.
Même si le bilan n'est pas définitif, il s'agit bien des plus gros feux qu'a connu la Gironde depuis une vingtaine d'années. Grâce au travail déployé par les soldats du feu, aucune victime n'est à déplorer. Mais les restrictions de déplacement et les dégâts matériels ont détruit une partie de l'activité économique et touristique, en particulier sur le secteur de La Teste-de-Buch. Les élus du Bassin d'Arcachon ont annoncé ce vendredi qu'ils allaient débloquer 100.000 euros pour répondre à ce coup d'arrêt brutal pour l'économie locale. En déplacement sur le site de l'incendie mercredi 20 juillet, Emmanuel Macron a émis l'idée d'un "grand chantier national pour pouvoir replanter cette forêt" aux côtés de l'ONF (office national des forêts) et des élus locaux et en prenant en compte des règles nouvelles de prévention des risques d'incendies.
Anticiper les prochaines catastrophes
Quelques jours plus tôt, le président, et à travers lui l'État, avait vivement été critiqué par les élus de la région, Jean-Luc Gleyze et Alain Rousset notamment, dénonçant le manque de moyens locaux mis à disposition en Nouvelle-Aquitaine pour intervenir directement sur ces feux gigantesques. Des catastrophes dont la fréquence est amenée à s'intensifier avec le dérèglement climatique. Pour y répondre, Emmanuel Macron a proposé de reconstituer une flotte aérienne de lutte contre les incendies à l'échelle européenne tout en "redéployant une stratégie industrielle" pour construire ces appareils.
Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !