Difficile d'imaginer meilleur contexte pour les débuts de Gérard Gomez à la tête de la Chambre de métiers et de l'artisanat de Nouvelle-Aquitaine (CMAR). Le chauffeur de taxi qui officie depuis 2003 au Pays basque, avant d'obtenir le titre d'artisan taxi en 2014, profite d'une transition entre une année 2020 où les revenus des artisans se sont largement effondrés et un bilan 2021 totalement inverse.
Si l'étude menée en 2020 par la CMAR révélait que 58 % des structures régionales de l'artisanat témoignaient d'un chiffre d'affaires en baisse, c'est l'exact contraire en 2021 (*). De quoi faire revenir la confiance des professionnels, à tel point que 16 % des 2.200 structures répondantes disent vouloir recruter d'ici six mois. Elles n'étaient que 5 % à l'affirmer en mars 2021.
"Ces chiffres permettront d'écrire notre projet de mandature de façon plus fine", a jugé Gérard Gomez face à la presse. Au premier rang des besoins, les artisans veulent être accompagnés sur le recrutement et en particulier sur l'apprentissage. Trois filières concentrent plus de 80 % des 13.000 apprentis régionaux : les métiers de bouche, les services et l'entretien des véhicules.
Des entreprises encore toutes jeunes
Autre signe de la bonne santé majoritaire des 179.000 structures de l'artisanat en Nouvelle-Aquitaine qui emploient 194.000 salariés : une dynamique de création de nouvelles entreprises et sociétés qui relève du "jamais vu". 25.000 établissements se sont lancés en 2021 : c'est 15 % de plus que les années précédentes ! Une percée qui témoigne aussi de l'adaptation des artisans à des besoins des consommateurs redéfinis par la crise sanitaire.
"Nous abordons 2022 avec optimisme. Notre secteur continue de croître et d'attirer de plus en plus de salariés en reconversion", a résumé le nouveau président. Mais la cinquième vague de l'épidémie de Covid-19, qui fait état de niveaux de contamination jamais atteints, rappelle que la crise n'est pas encore derrière l'économie. Si les commerces et l'activité des artisans ne sont pas encore impactés par les restrictions, ils demeurent soumis à l'évolution de la situation sanitaire. Des variables qui compliquent les projections, d'autant plus dans une région où 40 % des établissements de l'artisanat ont moins de trois ans et dont l'activité n'est pas encore stabilisée.
* Etude par questionnaire menée en novembre 2021 par la Chambre de métiers et de l'artisanat auprès de 2.200 entreprises et sociétés basées en Nouvelle-Aquitaine.
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