La croissance (BDF) rebondit en Nouvelle-Aquitaine malgré quelques obstacles tenaces

La Nouvelle-Aquitaine connait un rebond positif et assez fort de son activité économique, que pourraient venir compromettre de sérieux contre-coups comme le souligne le bureau régional de la Banque de France (BDF). Accès aux matières premières et aux recrutements sont les deux grands problèmes à régler d'urgence.
La construction navale, ici CNB à Bordeaux, a repris du poil de la bête.
La construction navale, ici CNB à Bordeaux, a repris du poil de la bête. (Crédits : Lagoon - Sébastien Mey-Claris)

La dernière enquête de conjoncture réalisée par le bureau régional de la Banque de France en Nouvelle-Aquitaine, se montre confiante concernant l'évolution de l'activité industrielle en juin et franchement optimiste pour les services marchands. Le solde d'opinion des dirigeants sondés par le bureau régional de la Banque de France (8.500 entreprises et établissements consultés entre le 27 mai et le 3 juin 2021) est positif, mais très faiblement, concernant l'évolution en juin de la capacité de production industrielle.

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"Le taux d'utilisation des capacités de production progresse dans la région mais il demeure sous son niveau d'avant crise dans le segment de l'aéronautique-spatial", observe ainsi l'étude de la banque centrale.

A cela s'ajoute "le choc de reprise", cité par les spécialistes, qui frappe de nombreux secteurs d'activité sur au moins un axe central : l'accès aux matières premières

Des approvisionnement qui font monter les prix

Toutes les entreprises ne se sont pas arrêtées dans le monde au même moment pendant la pandémie, et celles qui continuaient à fonctionner pendant que d'autres étaient à l'arrêt ont fait leurs emplettes, remplissant leurs caddies à ras bord de matières premières.

"Les tensions sur les matières premières perdurent sans s'amplifier. Elles génèrent néanmoins des hausses de prix et désorganisent les chaines de fabrication. Des stockages de précaution sont mis en œuvre", éclaire la Banque de France.

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Les carnets de commandes sont à la hausse, tant pour le marché intérieur que l'export. Cette orientation est en soi une bonne nouvelle mais, compte-tenu du contexte, pourrait générer des déséquilibres.

Nautisme et Rafale sauvent le matériel de transport

Cependant les chefs d'entreprise néo-aquitains estiment qu'ils pourront garder le contrôle.

"Ils anticipent une hausse prudente de la production en tablant sur un effet encore globalement contenu des difficultés d'approvisionnement", pointe en substance l'étude.

Dans ce contexte tangent, la fabrication de matériel de transport retient l'attention. Ce sous-secteur est porté par la reprise d'une construction navale essentiellement localisée sur la façade atlantique, en Charente-Maritime et Gironde (yachts motorisés, catamarans à voile...), qui est fortement tirée par les commandes de particuliers à l'export. Le secteur aéronautique et spatial néo-aquitain profite de son côté de la hausse des commandes militaires (contrats Rafale), qui a permis de compenser en mai la baisse de production provoquée par la crise de l'aéronautique civile. Mais l'amélioration des entrées d'ordres, grâce à l'export, ne va pourtant pas suffire pour redresser en juin le niveau insuffisant des carnets de commandes, prévient la Banque de France.

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Un rebond dans les services qui manque de bras

A court terme, la production de matériel de transport devrait se contracter, avec des perspectives plus favorables pour le second semestre. Dans la mesure où le trafic aérien civil repartirait à la hausse grâce la maîtrise de la pandémie de Covid-19. La situation des services marchands est quant à elle marquée par les effets de la puissance du rebond enregistré dans ce secteur d'activité. Avec un fort contre-coup sur l'emploi : les entreprises rencontrent ainsi de fortes difficultés pour recruter.

"L'ensemble du secteur a connu une hausse d'activité, très marquée dans le travail temporaire, sensible dans l'hôtellerie, le transport et les activités informatiques, et plus modérée dans la réparation automobile. Dans ce contexte, la pénurie de main d'œuvre complique les recrutements. Le niveau des trésoreries est conforté dans tous les compartiments (...) seul le transport routier de marchandises connaît ponctuellement quelques tensions", décrypte l'analyse.

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Un bâtiment bien orienté mais sous pression

Concernant le bâtiment, la Banque de France observe que la demande publique et les travaux pour les particuliers, notamment dans l'entretien et la rénovation, compensent une baisse dans les projets industriels. Les carnets de commandes sont au niveau d'avant la crise, quand ils ne dépassent pas cette limite. Ce qui génère de fortes tensions, voire des abandons de chantier, puisque dans le même temps le marché souffre d'un accès difficile aux approvisionnements en bois, acier, plastique et isolant. Ce qui peut occasionner des retards dans la livraison des chantiers, d'où un important recours à l'intérim observe l'étude de la banque centrale, qui souligne que "les emplois plus pérennes" restent problématiques.

Dans tous les cas les fortes pressions exercées sur les matières première, à cause de leur rareté, et de l'évolution des normes techniques poussent les prix à la hausse. Le secteur des travaux publics enfin, qui a beaucoup souffert depuis des années de la baisse de la commande publique, a connu un rebond de son activité au 1e trimestre 2021. Ce qui n'a pas empêché cette hausse d'activité de se doubler d'une contraction des marges liée à la hausse du prix des matières premières, mais aussi à la quasi impossibilité de négocier les contrats à la hausse. L'étude prévoit une stabilisation du marché.

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