Une économie néo-aquitaine laborieusement bien orientée en janvier

L'économie néo-aquitaine a repris un peu de couleur en janvier diagnostique le bureau régional de la Banque de France de Nouvelle-Aquitaine. La croissance est bien là, mais elle n'est pas répartie de façon homogène. L'industrie et le bâtiment vont devoir compter avec la remontée des coûts des matières premières La tendance générale reste cependant bien orientée.
L'activité de la filière bois poursuit son redressement : vue d'une unité de production de papier d'emballage du groupe Gascogne.
L'activité de la filière bois poursuit son redressement : vue d'une unité de production de papier d'emballage du groupe Gascogne. (Crédits : DR)

L'activité économique a repris un peu de poil de la bête en janvier mais reste très dégradée dans certaines filières, indique à grands traits la dernière note de conjoncture du bureau régional de la Banque de France en Nouvelle-Aquitaine, dont Denis Lauretou est le directeur. Le manque de visibilité est assez fréquent dans l'industrie malgré une reprise de la croissance en janvier. La demande repart doucement et les carnets de commandes se regarnissent, mais en partant de très bas.

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La Banque de France confirme que cette situation est très variable d'un secteur d'activité à l'autre. Bien entendu le manque de visibilité est maximal pour la filière aéronautique civile et spatiale régionale. Mais dans le même temps la plupart des secteurs industriels ont participé à la hausse de production au mois de janvier. La pharmacie et la chimie sont au premier rang des secteurs industriels dont la production augmente. La chimie réussissant à repartir à la hausse malgré la baisse de la demande dans l'aéronautique et l'industrie du sport, souligne la banque centrale.

L'industrie face à la hausse des matières premières

La filière bois est également bien orientée avec une production nettement en hausse, exception faite de la tonnellerie pour l'exportation. L'aéronautique -nettement marquée par l'importance des commandes militaires, au moins en ex-Aquitaine (Ndlr)- continue son redressement et se rapproche de son niveau d'activité habituel même si, comme le souligne la note de conjoncture, "l'évolution peut encore se révéler très contrastée selon les marchés et le positionnement au sein de la chaine de sous-traitance".

Au contraire le secteur industriel de la fabrication d'équipements électriques-électronique et autres machines tire partie de la demande intérieure des grandes surfaces de bricolage. Dans une région dominante pour la production de palmipèdes à foie gras, la grippe aviaire a frappé de plein fouet les abattoirs et ateliers de transformation et quasi stoppé l'activité dans le secteur de la transformation de viande. Globalement une tendance négative tend s'imposer un peu partout, celle de la hausse du coût des matières premières : qu'il s'agisse de céréales ou d'acier, voire de terres rares : la plupart des secteurs industriels sont concernés.

Les agences de travail temporaire à l'arrêt

Le niveau des carnets de commandes se redresse tout doucement et de façon très partielle dans l'industrie aéronautique et spatiale, ainsi que la mécanique industrielle impliquée dans la sous-traitance pour l'aviation civile. D'autres secteurs, comme la filière bois, la pharmacie voire l'industrie agroalimentaire puisent dans leurs stocks pour assurer les livraisons.

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Contrairement à l'industrie, la petite progression d'activité enregistrée en janvier dans les services marchands a profité à tous les compartiments du secteur. Si les trésoreries sont sous tension, la baisse des prix est toutefois en repli modéré, observe la Banque de France. Mais à cause du Covid-19, le manque de visibilité reste assez généralisé. Un seul secteur des services marchands n'a pas pu profiter de la hausse d'activité, il s'agit des agences de travail temporaire. La banque centrale souligne que l'attente de nouvelles annonces concernant un éventuel nouveau confinement crée "un climat d'instabilité propice à l'expression de perspectives baissières".

La maison individuelle tire l'activité dans le bâtiment

Malgré les intempéries, des difficultés ponctuelles d'approvisionnement et une pénurie de techniciens disponibles le secteur du bâtiment consolide sa dynamique des mois précédents. En particulier grâce à la commande privée en construction et extension/réhabilitation de maisons individuelles, sans oublier la réalisation de bâtiments industriels, également bien orientée. Ce dynamisme va toutefois de pair avec une concurrence de plus en plus intense, "notamment dans la métropole bordelaise où un ralentissement des appels d'offres est constaté" souligne la note de conjoncture.

Malgré les incertitudes en particulier sanitaires, les carnets de commandes sont bien garnis. Si les trésoreries sont dans un état correct, là aussi la hausse des matières premières, avec l'acier, le cuivre, les graves et les sables pourrait bien peser dans les factures, avec des hausses quasi impossibles à reporter sur les clients. La note de conjoncture fait un suivi trimestriel de l'activité dans les travaux publics. Ses observations portent ainsi sur le quatrième trimestre 2020.

Les travaux publics devraient bientôt recruter

Le bureau régional de la Banque de France en Nouvelle-Aquitaine observe ainsi qu'après "le fort redressement" du troisième trimestre, l'activité de fin d'année a souffert des intempéries et de la lente montée des appels d'offres après les élections. Pour autant la tendance n'est pas mal orientée et les carnets de commandes connaissent un fort rebond "soutenus par les travaux de réseaux électriques ou de mise en place de la fibre".

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La vivacité de la concurrence pèse néanmoins fortement, avec des devis à la baisse. Cela n'empêche pas les analystes de la banque centrale de se montrer plutôt optimistes, puisqu'ils misent sur une hausse de la production au prochain trimestre, accompagnée de recrutements.

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