Que deviennent les entreprises de Nouvelle-Aquitaine cinq ans après leur création ?

Fin 2017, 73 % des entreprises créées en Nouvelle-Aquitaine début 2014 étaient toujours actives, comptabilise l'Insee dans sa dernière note d'analyse. Au total une société sur cinq seulement est considérée comme florissante, autrement dit se développe plus que les autres.
La restauration et l'hôtellerie comptent le plus d'entreprises dites florissantes, connaissant un développement plus soutenu que les autres.
La restauration et l'hôtellerie comptent le plus d'entreprises dites "florissantes", connaissant un développement plus soutenu que les autres. (Crédits : (c) Copyright Thomson Reuters 2011. Check for restrictions at: http://about.reuters.com/fulllegal.asp)

Les jeunes entreprises sont-elles plus pérennes que celles des générations précédentes ? C'est ce que semble montrer la dernière étude de l'Insee. "Fin 2017, 7.800 des 10.600 entreprises, hors auto-entreprises, créées au cours du premier semestre 2014 en Nouvelle-Aquitaine existent encore, soit 73 %. Ce sont 8 points de plus que pour la génération 2010 : 65 % des entreprises créées début 2010 étaient toujours en activité fin 2013", indique l'organisme. "Parmi les jeunes pousses, ces nouvelles entreprises de 2014 encore actives en 2017, les « florissantes » désignent dans cette étude celles qui, en matière de chiffre d'affaires ou d'emploi, se sont davantage développées que les autres au cours des premières années de leur existence : en Nouvelle-Aquitaine, comme au niveau national, une jeune pousse sur cinq peut être classée dans cette catégorie."

Point intéressant, l'Insee observe que les éléments qui motivent le créateur jouent un rôle décisif dans l'avenir de son entreprise. "Parmi les objectifs principaux poursuivis par les porteurs de projets, assurer son propre emploi constitue la motivation la plus répandue pour 7 créateurs sur 10." Mais c'est aussi la source de motivation qui garantit le moins la réussite. "Les autres créateurs visent davantage le développement d'un projet au travers d'emplois ou d'investissements et dans ce cas, leur entreprise a deux fois plus de chances d'entrer dans la catégorie des florissantes", relève l'Insee. L'hébergement et la restauration, ainsi que le transport et l'entreposage, sont les deux secteurs où la part de "florissantes" est la plus forte.

Insee pérennité 5 ans entreprises

Source : Insee

Un pied dans une autre entreprise, véritable atout

"Les créateurs qui occupaient un poste de cadre ou profession intellectuelle supérieure étaient les plus motivés par un développement rapide de leur nouvelle entreprise, poursuit l'étude. Les jeunes pousses portées par ces créateurs sont ainsi plus souvent florissantes que celles à l'initiative des autres anciens salariés (hors dirigeants). Par ailleurs, les porteurs de projet sans activité professionnelle avant la création (étudiants, personnes au foyer, retraités, etc.) avaient, le plus souvent, pour principale préoccupation d'avoir un emploi stable. Cette caractéristique explique en grande partie que leurs entreprises soient, en proportion, trois fois moins nombreuses à être florissantes que celles créées par des cadres. Les chômeurs regroupent 28 % des créateurs, alors qu'ils représentent 9 % de la population active. Lors de la création, plus des trois-quarts d'entre eux avaient comme principal objectif d'assurer leur propre emploi : ces jeunes pousses sont ainsi peu nombreuses à entrer dans la catégorie des florissantes. Le développement pourra cependant intervenir plus tardivement, une fois le projet stabilisé."

L'étude de l'Insee indique également d'autres critères qui sembler influer sur le développement d'une jeune entreprise dite florissante : "Elles sont ainsi plus nombreuses si le créateur a gardé une activité rémunérée dans une autre entreprise (27 %), s'il exerce cette autre activité à temps complet (29 %) et davantage encore s'il conserve un rôle de dirigeant dans une autre entreprise (33 %). Les revenus que cette autre activité procure permettent alors aux créateurs de concentrer leurs efforts financiers sur l'emploi et les investissements afin d'accroître leur activité."

La croissance externe, facteur d'accélération net

Très logiquement, l'expérience préalable du créateur est aussi un facteur de pérennité et de développement. Sans surprise là encore, plus l'entrepreneur est capable de mobiliser des moyens financiers importants et plus il a de chance d'aboutir à une entreprise dite florissante. La part de ces dernières représente 8 % des jeunes pousses créées avec moins de 1 000 € et jusqu'à 40 % de celles créées avec au moins 80.000 €. Naturellement, plus les dirigeants investissent au cours de la vie d'une entreprise et plus elle a de chances de grandir. "Le type d'investissement le plus répandu correspond à l'achat de matériel de production : moins de la moitié des jeunes pousses ont privilégié ce dernier, mais près des deux-tiers des florissantes déclarent y avoir recouru, indique l'Insee. Cependant, le lien le plus fort entre investissement et développement concerne les rachats ou les créations d'une autre entreprise ou d'un autre établissement : 40 % des jeunes pousses qui ont effectué un rachat et 36 % de celles à l'origine d'une nouvelle création sont des florissantes. Néanmoins, ces entreprises sont peu nombreuses : elles ne représentent que 3 % des jeunes pousses."

Reste que disposer d'une enveloppe conséquente n'est pas le seul moyen : l'étude montre que le coût financier du développement peut être allégé par les liens tissés avec d'autres structures. En particulier, l'appartenance à un réseau d'enseigne : "Ce choix s'avère particulièrement positif dans les cas de franchises, coopératives ou chaînes volontaires : 40 % des jeunes pousses appartenant à ces types de réseau sont des florissantes. Le réseau d'enseigne pousse sans doute à une analyse préalable approfondie, puis facilite et accélère le développement par le partage de sa notoriété, d'un savoir-faire et d'une assistance, notamment en matière de gestion et de communication." Le fait d'être une filiale d'une autre société a également une incidence positive.

L'Insee observe enfin d'autres facteurs moteurs. Ces derniers n'ont rien de surprenant mais méritent tout de même d'être rappelés tant ils font encore défaut : formation des équipes, innovation et communication sont considérés comme "des apports à ne pas négliger".

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