Nouvelle-Aquitaine : moins de naissances mais davantage de population

En 2017, le déficit naturel s'est creusé en Nouvelle-Aquitaine qui continue cependant à gagner de nouveaux habitants grâce au dynamisme de la métropole bordelaise et des principaux pôles urbains dont les soldes migratoires sont globalement positifs. Bordeaux Métropole concentre ainsi un tiers de la hausse de population enregistrée entre 2011 et 2016, selon une note de l’Insee publiée à l’occasion du lancement de la nouvelle campagne de recensement en France prévue du 17 janvier au 23 février.
Comme Bordeaux Métropole, la communauté urbaine du Grand Poitiers se démarque par un solde naturel dynamique.
Comme Bordeaux Métropole, la communauté urbaine du Grand Poitiers se démarque par un solde naturel dynamique. (Crédits : CC by Pixabay)

La Nouvelle-Aquitaine connaît une croissance démographique constante (+0,6 % par an dans la région Nouvelle-Aquitaine de 2011 à 2016, contre +0,4 % par an en moyenne en France) bien que légèrement moins forte qu'au cours de la période précédente (+0,7 % par an de 2006 à 2011). Ce dynamisme est la résultante de deux évolutions contradictoires : un solde naturel (différence entre les naissances et les décès) globalement négatif compensé par un solde migratoire (différence entre les arrivées et les départs) globalement positif, mais concentré à l'ouest de la région, selon deux notes de l'Insee publiées le 15 janvier 2019.

Un solde naturel qui ne cesse de chuter

Ce n'est pas nouveau, le solde naturel de notre région est négatif mais il l'est de plus en plus. Cela fait six ans que l'écart des naissances et des décès s'accentue. Ainsi, en 2017, l'Insee comptabilise 54.360 naissances pour 64.930 décès en Nouvelle-Aquitaine, soit un solde négatif de -10.570 individus contre -7.000 en 2016. Il s'agit de la huitième année consécutive où l'on observe une baisse de la natalité avec 1,69 enfant par femme en moyenne en 2017, contre 1,86 en 2009/2010, période symbolisant le pic de ces quatre dernières décennies. A noter également un recul de l'âge de la maternité qui n'est pas compensé par la baisse de fécondité chez les plus jeunes. Parallèlement, l'année 2017 compte 2.140 décès de plus qu'en 2016, notamment en raison de l'intense épidémie de grippe de 2017 et du vieillissement de la population.

Au total, le solde naturel se dégrade dans la plupart des départements néo-aquitains, à l'exception de la Corrèze, où les naissances et les décès diminuent et de la Creuse où ils augmentent. La Gironde, en 2017, reste le seul département à conserver un excédent naturel, réduit de 18 % cependant. Ce mouvement de baisse des naissances et de hausse des décès s'observe dans la majorité des régions métropolitaines ainsi que dans le reste de l'Union européenne.

Insee 2019

(Source : Insee / Eurostat)

Un déficit compensé par un fort excédent migratoire bien ciblé

Avec 5.935.603 habitants au 1er janvier 2016 et une augmentation annuelle moyenne de +0,6 % par an entre 2011 et 2016, dont Bordeaux en justifie le tiers, la Nouvelle-Aquitaine doit donc son accroissement démographique à l'attractivité de ses agglomérations littorales ou de ses grandes zones urbaines.

Lire aussi : La croissance démographique ralentit en Nouvelle-Aquitaine mais s'accélère en Gironde

Bordeaux est ainsi le principal acteur de cette évolution en tant que première agglomération avec une hausse de +7,7 % de la population de 2011 à 2016, nombre trois fois plus important qu'au cours de la période 2006-2011. L'Insee met en avant la hausse de la population par effet migratoire de +1 % par an ce qui positionne Bordeaux à la première place des métropoles françaises.

40 % des Néo-Aquitains résident dans les 25 communautés d'agglomérations qui connaissent dans l'ensemble une augmentation de population de +0,4 % par an entre 2011 et 2016 (à l'exception de Limoges Métropole, Pau Béarn Pyrénées, Mont-de-Marsan Agglomération, le Grand Villeneuvois et Grand Cognac). Malgré un solde naturel positif ou négatif pour deux-tiers d'entre elles, leur solde migratoire se révèle globalement excédentaire leur permettant de conserver un dynamisme démographique positif. Mont-de-Marsan (Landes) subit le plus fort retournement passant d'une hausse annuelle de +1,4 % entre 2006 et 2011 à une baisse de -0,1 % par an entre 2011 et 2016.

Une région coupée en deux

Les 126 communautés de communes de Nouvelle-Aquitaine, dans lesquelles vivent 43 % de la population régionale, sont responsables - au même titre que la métropole bordelaise à elle seule - d'un tiers de la hausse de la population entre 2011 et 2016 (+ 54.500 habitants).

Plus largement, quelle que soit leur organisation administrative, les territoires les plus dynamiques se concentrent autours de grandes agglomérations ou sur le littoral. Leur principal moteur de croissance réside dans le solde migratoire, malgré quelquefois d'importants déficit du solde naturel. Bordeaux Métropole et le Grand Poitiers sont les seuls pôles urbains à combiner solde naturel positif et solde migratoire positif. Les intercommunalités affichant les soldes naturels les plus forts se concentrent aux alentours de l'aire urbaine bordelaise tandis que les zones plus isolées voient leur population se stabiliser voir diminuer, notamment dans l'est de la région.

Insee 2019

(Source : Insee / Recensement de la population)

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