Emploi : le jobbing, un marché qui explose

Après avoir lancé un moteur de recherche dédié aux petits boulots, la société pessacaise Jobijoba présente son premier baromètre 2017 du jobbing, une pratique en plein essor. De nombreuses plateformes de services entre particuliers ont vu le jour en France. Coup de projecteur sur cette tendance.
Le déménagement-bricolage-jardinage constitue la catégorie de mission la plus proposée sur le marché du jobbing, selon le premier baromètre de Jobijoba sur le sujet.

Complément de revenu, job étudiant, job d'été, entraide ou véritable choix de vie, le jobbing a le vent en poupe. Le phénomène aurait émergé en France au printemps 2013 avec le lancement en quelques semaines d'une demi-douzaine de sites. Chez Jobijoba, leader de la recherche d'emploi sur Internet en France, c'est plus récent.

"Cela fait deux ans que nous constatons une nette augmentation du nombre d'annonces entre particuliers au sein de nos offres d'emploi. Pour les rendre plus visibles, nous avons donc décidé de créer "Jobbing" une plateforme spécifique pour trouver les petits boulots près de chez soi. Elle est opérationnelle depuis avril dernier. Concrètement, Jobbing est un moteur de recherche qui relaie les annonces d'une quinzaine de partenaires", explique Anne-Julie Le Serviget, experte métiers RH chez Jobijoba basé à Pessac.

Ces partenaires sont Youpijob.fr, Frizbiz.com, Aladom.fr, Jemepropose.com ou encore Seniorsavotreservice.com.

Le jobbing : 5 % des offres en ligne selon Jobijoba

Mais qui sont les jobbeurs ? Combien sont-ils ? Que font-ils ? Pour répondre à ces questions, Jobijoba, qui présente son premier baromètre du jobbing 2017, a passé au crible un million d'offres d'emploi en ligne. Bilan : en avril 2017, la startup a comptabilisé 46.855 annonces de petits boulots payés à la tâche ou à la mission, ce qui représentait 5 % des offres d'emploi en ligne.

Parmi les conclusions issues de ce baromètre, le déménagement-bricolage-jardinage constitue la catégorie de mission la plus proposée sur le marché du jobbing avec 49,1 % des offres devant le baby-sitting (35,7 %) et le ménage (6,6 %). Les jobbeurs recherchent, pour leur part, en priorité des missions de ménage et d'aide à la personne (24,8 %), d'hôte ou d'hôtesse dans l'événementiel, d'extras (17 %) et de soutien scolaire (14,2 %). D'un point de vue géographique, l'Ile-de-France concentre 20 % des offres de petits boulots suivie par Rhône-Alpes (14 %) et Pays-de-la-Loire (7%). L'Aquitaine n'arrive qu'après avec 5 %.

"Il est en revanche trop tôt pour établir le revenu moyen des jobbeurs", explique Anne-Julie Le Serviget. Mais selon la plateforme de services entre particuliers Needelp, qui vient également de publier une étude réalisée à partir d'un panel de 1.000 profils, "ceux qui lancent une activité indépendante et qui trouvent en moyenne 10 jobs par mois ont un revenu mensuel d'environ 1.000 euros". Youpijob a pour sa part plus de 2.000 prestataires inscrits sur sa plateforme : "Il y a ceux qui cherchent un complément de revenu et donc tirent de cette activité environ 400 euros par mois et ceux qui choisissent de devenir entrepreneur et qui touchent entre 2.500 et 4.000 euros", explique Bertrand Tournier, gérant de Youpijob, officiellement lancé en 2015. La Dares estimait en 2014 qu'environ 1,4 million d'actifs français exerçaient plusieurs activités.

Pour Jobijoba, le jobbing ne signe pas l'arrêt de mort du CDI.

"Il apparait plutôt comme une manière de gérer sa carrière et ses revenus différemment. On peut aussi déceler dans cette tendance une conséquence de la montée en puissance des temps partiels et de la nécessité de trouver des moyens d'augmenter ses revenus."

Pour un cadre sécurisé et légal

"Le tout doit se faire dans un cadre sécurisé et légal", insiste toutefois Bertrand Tournier.

"Chez Youpijob, nous proposons le paiement et la déclaration Urssaf en un clic mais aussi une assurance responsabilité civile qui couvre la mise en relation et la résiliation des jobs. Nous prévoyons également de proposer un jour la mutuelle de Youpijob aux prestataires", précise-t-il.

"La majorité des sites de jobbing proposent des assurances complémentaires et incitent au CESU (Chèque emploi service universel)", complète Anne-Julie Le Serviget.

Mais pour éviter le travail au noir, pour Bertrand Tournier, il reste encore des choses à changer.

"Quand un employeur paie 10 euros pour du bricolage par exemple, il faut ajouter 6,50 euros de charges sociales. Il existe certes le crédit d'impôt mais il faut faire l'avance. Certains employeurs ne déclarent donc pas ces heures. J'aimerais que l'on arrête de demander ces charges et qu'on instaure, à la place, une taxe service à la personne sur nos plateformes."

Pour lui, l'explosion du jobbing n'est pas un effet de mode. "C'est un marché qui pèse aujourd'hui 48 milliards d'euros et il devrait doubler en 2025."

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