L’économie en Nouvelle-Aquitaine plutôt bien orientée

La dernière enquête de conjoncture de la Banque de France, datée de juillet, montre que c’est le secteur des services marchands qui tire l’emploi en Nouvelle-Aquitaine, tandis que l’industrie connaît un coup de mou.
Les commandes de Rafale explosent mais pas la production.

Le changement de périmètre, qui a eu lieu en juin avec une bascule de l'étude de conjoncture de la Banque de France de l'Aquitaine à la Nouvelle-Aquitaine (Aquitaine, Limousin, Poitou-Charentes), ne permet plus de suivre la situation locale de près. Ainsi alors qu'en mai la tendance était bien orientée dans l'industrie et les services en Aquitaine, en juillet les indicateurs du climat des affaires divergeaient à l'échelle de la Nouvelle-Aquitaine, sans qu'on sache la part de chacune des anciennes régions dans ce mouvement.

Toujours est-il que le bureau régional de la Banque de France, à Bordeaux, pointe une nette inflexion à la baisse de l'indicateur du climat des affaires dans l'industrie en Nouvelle-Aquitaine, alors qu'au contraire il se redresse clairement au plan national, rejoignant sa moyenne de longue durée. L'indicateur du climat des affaires dans les services marchands est de son côté parfaitement bien orienté en Nouvelle-Aquitaine, bien au-dessus de sa moyenne de longue période, contrairement à la tendance nationale.

Dynamisme naval

Avec la nouvelle région, les proportions changent et l'industrie, qui jaugeait 13,6 % de l'emploi régional en Aquitaine, a gagné en importance, représentant désormais 16,2 % de cet effectif. La Banque de France observe que la tendance industrielle "marque à nouveau le pas" tout en restant "comparable à celle de juillet 2015". Tandis que la construction navale est bien orientée, sous la poussée de la demande en France et à l'étranger, et que la tendance s'améliore dans l'industrie aéronautique, chimie, métallurgie et pharmacie évoluent de façon irrégulière.

L'industrie agroalimentaire subit toujours les effets de la crise aviaire et de conditions climatiques marquées par un été sec. Si globalement l'emploi industriel progresse grâce à la nouvelle région, le sous-secteur de la "fabrication de denrées alimentaires et de boissons" perd un peu de terrain dans cet ensemble, passant de 17,4 % à l'époque de l'Aquitaine à 16,6 % dans la Nouvelle-Aquitaine.

L'industrie de la viande à petite vitesse

Le bureau régional de la Banque de France observe que la transformation de produits à base de viande ne souffre pas uniquement des conséquences de la crise aviaire mais aussi d'un recul de la demande sur l'ensemble des marchés. "Les prix matières augmentent, notamment le porc et la volaille, sans répercussion possible sur les prix de vente" souligne l'étude de conjoncture, tout en expliquant que les stocks, situés en juillet sous leur niveau d'équilibre, étaient susceptibles d'être consolidés en août, "avec des anticipations de production en hausse. Les effectifs pourraient alors être renforcés".

Autre sous-secteur de l'emploi industriel, l'effectif en "équipements électriques, électroniques, informatiques et autres machines" voit sa part évoluer de 11 % (Aquitaine) à 14,6 % dans la nouvelle région. Encore bien orienté en mai dernier ce secteur a vu sa production se contracter en juillet tandis que les effectifs, essentiellement saisonniers, étaient renforcés. Les niveaux de fabrication devraient toutefois se redresser sensiblement dans les prochaines semaines.

L'aéronautique en attente

La rubrique "matériels de transport" constitue un autre sous-secteur important dans l'emploi industriel, en tout cas aquitain. Mais contrairement au précédent la part des matériels de transport a reculé dans la nouvelle région, passant de 16,6 % à l'époque de l'Aquitaine à 13,9 % dans la Nouvelle-Aquitaine. Comme indiqué plus haut, le secteur est tiré par la hausse de la production dans la construction des bateaux de plaisance avec deux leaders internationaux dans le catamaran : Construction navale de Bordeaux (CNB), à Bordeaux, et Fountaine Pajot, à Aigrefeuille d'Aunis (Charente-Maritime).

Le secteur aéronautique et spatial, fortement représenté, en particulier avec les groupes Dassault et Safran en Aquitaine, et Airbus, avec Stelia Aerospace (fusion d'Aerolia et Sogerma), à Rochefort (Charente-Maritime) affiche en juillet une production en redressement mais encore inférieure à celle de l'année passée. Ce sous-secteur est très fragmenté, observe l'étude, avec des perspectives variables en fonction du type civil ou militaire de l'activité.

Services marchands plus forts

La Banque de France considère que les carnets de commandes dans l'aéronautique et spatial sont insuffisants et la demande molle, même si les perspectives restent optimistes à moyen terme. En juillet l'activité fléchit dans la plupart des autres sous-secteurs industriels de la Nouvelle-Aquitaine, à l'exception de la chimie et, dans une moindre mesure, du papier-carton. Les effectifs sont stables, le prix des matières premières en légère baisse et à court terme la production devrait s'améliorer, profitant à l'emploi.

Tout comme l'industrie, le secteur des services marchands a vu sa part augmenter dans l'emploi régional. Il représente désormais 17,1 % de l'effectif total contre 16,1 % à l'époque de l'Aquitaine. Les services marchands agrègent notamment transports, hébergement, restauration, information et communication ou encore réparation automobile. Cet ensemble hétérogène consolide de multiples tendances. Il n'en reste pas moins que le bureau régional de la Banque de France pointe une orientation générale positive pour l'ensemble de ce secteur au cours des prochains mois.

Travail temporaire, la course en tête

L'activité des agences de travail temporaire est une des mieux orientées dans les services marchands, "la demande progresse : elle émane aussi bien de l'industrie que des activités des services et du bâtiment" et, même si les trésoreries se tendent, les perspectives pour "les prochaines semaines sont favorables". L'étude de conjoncture observe que l'activité comme la demande restent supérieures à l'an dernier dans les "activités informatiques et services d'information". Une baisse de dynamisme a toutefois été pointée en juillet. Les prix varient peu sur un mois, les trésoreries se tendent mais les perspectives pour les prochains mois restent favorables.

Si l'activité dans les transports routiers de marchandises et entreposage s'inscrit "en très léger retrait par rapport au mois précédent et à l'année passée" la situation s'avère disparate selon les produits ou les territoires. La demande globale est stable "celle émanant de l'étranger progresse". Les prévisions s'annoncent favorables pour les mois à venir. Au final, avec son flux d'affaires dynamique le secteur des services marchands consolide l'emploi, tandis que l'industrie, affaiblie par une baisse de la demande, ne peut pas relancer la production tout en évoluant dans un contexte qui reste favorable à moyen terme.

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