L'amélioration de la situation de l'emploi intérimaire en France est peut-être relativement modeste par rapport aux précédents cycles de reprise économique, c'est en tout cas ce que tempère Prism'emploi, groupement de 600 entreprises d'intérim (90 % du chiffre d'affaires de la profession), à la présentation de son dernier baromètre.
N'empêche que la progression des effectifs intérimaires, +5,9 % en mars et +9,1 % en avril, versus les mêmes mois en 2015, fait que le secteur atteint un niveau d'emploi qu'il n'avait plus connu depuis janvier 2015. Depuis le début de cette année 2016, l'intérim a progressé de 6,3 % par rapport à la même période en 2015.
ALPC : Creuse en tête, Lot-et-Garonne à la traîne
A l'échelle des régions on note que Pays de la Loire enregistre, sur la période janvier à avril 2016, une hausse record à 14,6 %. Elle fait mieux que l'Ile de France (+12,9 %), devance Bourgogne-Franche-Comté (+7 %), Haut-de-France (+6,5 %), PACA (4,9 %)... ALPC avec 2,4 % de progression depuis janvier 2016, devance seulement la Normandie (+1,1 %) et Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées (+0,6 %).
En ALPC, la progression qui atteint 3,7 % par rapport à avril 2015, est ralentie par le fort recul du Lot-et-Garonne (-7 %) et celui des Pyrénées-Atlantiques (-3,8 %). La Creuse enregistre la plus forte hausse (+9,5 %) devant la Gironde et la Dordogne (+6,4 %) et les Landes (+3,3%). La Corrèze et la Haute Vienne (+1,1 % et +0,7 %) marquent le pas.
Transport, services et ouvriers qualifiés en vedette
Cette croissance concerne tous les secteurs. Le commerce est celui qui progresse le moins (+4,1 %), mais les transports (+14,8 %), les services (+11,6 %), le BTP (+8,9 %) et l'industrie (+8,1 %) décollent.
Au regard des qualifications, on remarque que l'emploi intérimaire se développe chez les ouvriers qualifiés (+13,2 %), les cadres et professions intermédiaires (+10,7 %), les employés (+9,8 %) et dans une moindre mesure les ouvriers non qualifiés (+5,3 %).
Prism'emploi précise que l'intérim ne représente que 3 % de l'emploi salarié, et ne peut donc pas être un "indicateur avancé" du taux de chômage. Pour autant, il représente un indicateur avancé de l'emploi. Les infléchissements observés dans le domaine de l'emploi intérimaire se traduisent, généralement entre 6 et 12 mois plus tard, par des mouvements identiques dans l'emploi.
"L'évolution de l'intérim anticipe les mouvements en termes d'emplois et non l'évolution du chômage qui lui est influencé par de nombreux facteurs extérieurs à l'emploi", tempère Prism'emploi.
En clair, il est trop tôt pour évoquer une quelconque inversion de la courbe du chômage au regard de ces ratios de l'intérim, mais ceux-ci sont porteurs d'informations concernant les besoins de nombreux secteurs d'activité.
Se concrétiseront-ils en termes de créations d'emplois en CDI et CDD... et donc de recul du chômage ? C'est toute la question, mais quoi qu'il arrive, les progressions enregistrées par l'intérim depuis quelques mois, pour encourageantes soient-elles, ne laissent pas trop, à ce jour, espérer un scénario de reprise économique de type 1998 ou 2010...
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