Les prémices d’une vraie reprise en Aquitaine

Le rapport mensuel de la Banque de France daté de septembre a photographié ce qui ressemble à l’enclenchement du mécanisme de la reprise économique en Aquitaine.
L'industrie s'est nettement réorientée à la hausse.

L'heure n'est pas encore à l'euphorie mais l'orientation positive des deux indicateurs du climat des affaires, établis à partir du solde d'opinion des dirigeants d'entreprises sondés, est déjà un premier signe fort. Même si les enquêtes trimestrielles consacrées aux secteurs du BTP et du commerce de gros n'incitent encore qu'à un optimisme mesuré. L'activité dans le BTP (8,9 % de l'effectif régional) a ainsi continué à stagner au troisième trimestre "avec des variations très contrastées".

Second œuvre et gros œuvre continuent à mieux résister que les travaux publics, mais les prévisions d'amélioration sont générales. Dans le commerce de gros, la Banque de France relève un ralentissement des échanges commerciaux lié "au rythme des transactions des produits agricoles sous pression des cours". Tandis que la demande dans le Bâtiment reste atone. En situation délicate, le commerce devrait commencer à se réorienter positivement au quatrième trimestre.

L'industrie cap à la hausse

Comme l'orientation de l'indicateur du climat des affaires le donne à penser, l'évolution est globalement positive dans l'industrie (13,6 % de l'effectif régional), à l'exception de l'industrie du bois, touchée par le fléchissement du marché asiatique, et la construction métallique, affectée par des reports de commandes. Globalement les prévisions de production pour octobre sont nettement à la hausse, en particulier dans les industries chimiques et pharmaceutiques.

Sur le segment du matériel de transport, le nautisme est porté par la signature de contrats récents, comme Couach, à Gujan Mestras (Bassin d'Arcachon), alors que les nouveaux marchés "dans l'aérospatiale concernent dans l'immédiat l'amont de la chaîne de production". Hormis dans l'industrie du bois et la construction métallique, où elle recule, la demande reste élevée au plan national et international, en particulier pour la chimie, la pharmacie, la fabrication d'équipements électriques et électroniques.

L'agroalimentaire dopée au bio

Si l'utilisation des capacités de production a progressé depuis le début de l'année, "la fabrication de matériel de transport, dans son ensemble, dispose d'un potentiel largement sous-utilisé". Les anticipations restent bien orientées en termes de production et d'emploi dans l'industrie agroalimentaire (17,4 % de l'emploi industriel) même si "l'évolution des prix de certaines matières premières pèse parfois sur les marges".

Le rapport souligne que les capacités de production dans l'industrie agroalimentaire "ont été plus largement sollicitées pour répondre à une demande essentiellement intérieure et dynamique sur les produits bios". La construction aéronautique et spatiale, qui reste un élément moteur dans le secteur des matériels de transport (16,6 % de l'emploi industriel), manifeste encore une sorte de retard à l'allumage.

"Contre toute attente pour ce mois de reprise dans la plupart des sites, les niveaux de production sont quasiment stables et globalement peu soutenus", illustre le rapport.

Des services marchands en forme

La reprise des marchés exports, dont le rebond est alimenté par les commandes de Rafale, n'est pas encore "tangible". Pour cela il faudra encore attendre 12 à 18 mois, selon la Banque de France. Avec des prévisions qui s'accompagnent "d'embauches aux compétences ciblées pour l'ensemble de la filière". La situation dans la fabrication d'équipements électriques électroniques, informatiques et autres machines (11 % de l'emploi industriel) est en septembre plus préoccupante, puisqu'elle s'inscrit en recul sur un an. Un fort rebond de la production est toutefois attendu en octobre et "les entrées de commandes sont encourageantes, tant sur le marché national qu'à l'export".

La croissance de l'activité dans les services marchands (16,1 % de l'effectif salarié régional) en septembre (sur un mois et sur un an) est notamment portée par la hausse du travail temporaire, des cabinets comptables et juridiques, de l'hébergement. Tandis que "les activités informatiques, les services d'information et le transport routier marquent une pause". Les trésoreries s'améliorent, avec une prévision de hausse d'activité et d'effectifs.

Du mieux à venir pour le BTP ?

La chute de la commande publique frappe de plein fouet le secteur des travaux publics et pèse sur l'activité dans le bâtiment, qui maintient un certain dynamisme grâce à la demande de construction émanant des particuliers. Les perspectives dans le bâtiment "semblent un plus sereines pour les prochains mois, sans impact sur les effectifs". La situation devrait aussi s'améliorer dans les travaux publics.

Après un premier semestre encourageant, le rapport observe que l'activité s'est légèrement repliée dans le second œuvre "où les effectifs sont maintenus mais les départs ne sont pas remplacés". Les perspectives semblent bien orientées pour la fin de l'année. Malgré des situations parfois compliquées, l'Aquitaine semble bel et bien reprendre le chemin de la croissance.

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