Les sylviculteurs aquitains se rassurent

Avec l’achèvement du nettoyage de la forêt, l’avancée du reboisement et la création d’un plan d’épargne adapté, le président du Syndicat des sylviculteurs du Sud-Ouest (SSSO) s’est montré satisfait de la situation.
Durement frappé par la tempête Klaus, le massif des Landes de Gascogne se reconstitue.

Comparée à la rentrée plus que morose de la Chambre régionale d'agriculture d'Aquitaine (lire par ailleurs), l'assemblée générale du Syndicat des sylviculteurs du Sud-Ouest, à Bordeaux, présidé par Bruno Lafon, qui s'est tenue le 12 septembre au Barp (33), a flirté avec l'euphorie. Les sylviculteurs avaient été assommés au lendemain du 24 janvier 2009 par l'ampleur des dégâts provoqués par la tempête Klaus dans le massif forestier des Landes de Gascogne (Gironde, Landes, Lot-et-Garonne), avec une forêt encombrée par les troncs de centaines de milliers d'arbres abattus et plusieurs récoltes compromises. Elu à présidence du SSSO juste après cette catastrophe naturelle, Bruno Lafon a tenu à rappeler les engagements qui étaient les siens en 2010.  "J'ai l'honneur et la satisfaction de vous dire aujourd'hui que tous ces objectifs, pour l'essentiel, ont été atteints", a-t-il souligné avant de revisiter son bilan. Bruno Lafon s'est ainsi félicité que le syndicat ait réussi à maintenir le barème reboisement même si les sylviculteurs ont dû consentir "une baisse du barème nettoyage".


158.808 hectares dégagés


Les Landais ont été, et de loin, les plus lourdement touchés par cette tempête. Les sylviculteurs de ce département ont ainsi déposé, dans le cadre du plan chablis, 5.915 dossiers de demandes de nettoyage, pour 155.088 hectares (ha) de forêt, sur un total régional de 7.913 dossiers et 196.019 ha : 1.637 dossiers ayant été amenés par des sylviculteurs girondins (34.210 ha), 357 par ceux du Lot-et-Garonne (6.637 ha) et 9 par ceux de Pyrénées-Atlantiques (84 ha). Sur ce total, 7.020 dossiers de nettoyage ont été engagés (174.765 ha) depuis le début du déblocage des aides pour un montant de 233,8 M€. Les dossiers réalisés et payés représentent quant à eux 153.808 ha et un montant de 211,4 M€ : des chiffres qui montrent, si besoin était, que la fin du plan chablis est très proche. Ce programme est un élément clé de la relance de l'activité forestière et Bruno Lafon n'a pas manqué de souligner que "c'est toujours le sylviculteur qui investit, qui réinvestit". Une dimension tout à fait essentielle pour le président. "Le sylviculteur n'est pas le mouton ou le dindon que l'un doit tondre et l'autre plumer car alors la machine à reboiser peut s'arrêter !, comme dans d'autres régions. C'est en ce sens qu'il faut comprendre le plan Klaus et pourquoi il fallait, avec les services de l'Etat et du Conseil régional, bien négocier le relais financier avec le Feader (Fonds européen agricole pour le développement rural)", a détaillé Bruno Lafon. Les sylviculteurs, qui plantent, coupent et replantent les pins, financent, depuis les grands incendies de 1949, le fonctionnement de la DFCI (Défense de la forêt contre les incendies) avec le corps des sapeurs pompiers forestiers, les casernes, les tours de guet et le réseau de pistes qui s'y rattachent : une institution unique en France.


Progrès dans l'épargne

"Le syndicat est le gardien vigilant du système de DFCI : là aussi nous avons eu récemment et enfin une réponse positive à notre demande. C'est-à-dire le financement à 100 % des travaux de remise en état des infrastructures de DFCI dans les zones les plus sinistrées par Klaus", a détaillé en particulier le président. Le programme concernant la reconstitution de la forêt est de son côté bien engagé. Bruno Lafon a rappelé que 6.055 dossiers avaient été déposés pour 139.240 hectares. Sur 4.915 dossiers engagés, représentant 111.791 ha et 136,2 M€, 3.441 dossiers ont été réalisés payés, pour une surface de 75.626 ha et le versement de 85,5 M€. Evoquant l'engagement dans ce sens du précédent président du SSSO, le charismatique Jean-Louis Martres, aujourd'hui décédé, Bruno Lafon s'est enfin félicité de l'instauration du dispositif Compte d'investissement forestier et d'assurance (Cifa), un produit d'épargne institué en complément de l'amendement Monichon à la loi Sérot, qui permet aux sylviculteurs de bénéficier d'une réduction des droits de mutation à titre gratuit. Pour conclure, le président a enfin exhorté les sylviculteurs a défendre des positions communes en matière de prix sur le marché des bois, au lieu de pratiquer un chacun pour soi qui finit toujours par nuire aux ventes.

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Commentaires 3
à écrit le 16/09/2014 à 18:44
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Soit, nous les avons sauvé avec NOS impôts...

le 16/09/2014 à 21:24
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Et eux vous sauve de l'asphyxie ! Forêt = poumons !!

le 17/09/2014 à 16:03
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Yvan, si vous souhaitez payer moins d'impôts, militez pour abroger la loi qui oblige les propriétaires à faire pousser des arbres sur leurs terrains : ils en feront autre chose de plus rentable...

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